CENTRAFRIQUE NEWS EXPRESS

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A QUI PROFITERA LE REPORT DES ELECTIONS LEGISLATIVES ET PRESIDENTIELLE DE FEVRIER 2015 ?

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Par Jacques-Oscar YOUMERE

 

 

Les Centrafricains semblent privilégier les futilités au détriment des utilités. Depuis la transition de Djotodia, l’objectif visé est de tout faire pour un retour à l’ordre constitutionnel par les élections groupées (législatives et présidentielle). Mais, celui-ci n’a pas pu tenir le calendrier. Ce faisant, il a démissionné sous la pression de la Communauté internationale, car le pays était au bord d’une guerre civile. Après sa démission, Catherine Samba-Panza a été élue par les membres du Conseil National de Transition (CNT). S’il est vrai qu’elle a une lourde responsabilité à assumer du fait qu’elle a hérité d’une situation difficile à la limite pourrie.
A cet effet, tous les observateurs et les partenaires au développement, les politiques de la RCA n’ont qu’un seul souci : celui de la voir faire avancer les choses pour enfin organiser une élection libre, crédible et transparente le 15 février 2015. Mais là encore, le dossier d’élections est relégué aux oubliettes. Il a fallu tant d’interrogations pour que l’Autorité Nationale des Elections (ANE) soit mise en place. Après sa mise en place, ladite institution qui doit se charger logiquement des élections de février 2015, n’a pas été sitôt dotée. Il a fallu crier à Dieu pour que les regards se tournent vers monsieur Kombo Yaya, président de l’ANE. Aujourd’hui, personne ne peut affirmer que les élections auront bel et bien lieu le 15 février 2015. A moins, s’il s’agit d’un mensonge cousu au fil blanc pour faire amuser la galerie. Officieusement le Centrafricain avisé sait que c’est impossible pour que les élections se déroulent à cette date indiquée. Officiellement, il n’est que question de semaine, pour qu’un Centrafricain lambda déclare sur les ondes que : « Hé ! Hé !, mes frères, population de la RCA, je vous préviens aujourd’hui que, les élections ne sont plus tenables à la date indiquée du 15 février 2015. Et, que rien ne sert de courir. L’essentiel, c’est de réussir même à long terme. Pour cela prenez votre mal en patience ».
La population haletante, hébétée n’a que les yeux à regarder. Les élections reportées, mais qu’adviendrait-il à ceux qui logiquement devaient les rendre tenable à cette date et qui n’ont pas pu ? Vraiment, c’est regrettable au vu de la mobilisation de la Communauté internationale en faveur des autorités de la transition qui n’ont pas su profiter pour relever les défis assignés à ladite transition. A qui la faute ? La faute incombe aux autorités de la transition qui semblent apprendre sur le tas. En fait, la feuille de route de la transition était bien définie. Il suffit de l’appliquer de manière pratique. Malheureusement, ces principaux acteurs semblent faire fi de cette feuille de route et se contentent des considérations à caractère non étatique. Si c’est pour créer des partis politiques, tout le monde est expert en la matière. Si c’est pour participer aux forums, tout le monde se bouscule, se renie, se limoge les uns et les autres. Si c’est pour organiser les marches inutiles, tout le monde s’active. Si c’est pour contester le gouvernement, tout le monde conteste en allant jusqu’à sanctionner les militants ou les coalisés qui acceptent de se maintenir au gouvernement. Plus grave encore, si c’est pour nommer un Premier ministre contre gré de la Communauté internationale, parce qu’on a un pouvoir discrétionnaire on décide seul et s’engage seul en prenant tout le risque. Mais, s’il s’agit de réfléchir, de bosser pour réaliser les élections à la date fixée, tout le monde laisse traîner le dossier. Alors, est-ce un souci de jouer la prolongation pour remplir les poches et les ventres ?
La classe politique centrafricaine traditionnelle doit revoir sa carte politique. Car, à l’heure actuelle son adresse est fautive. Si la transition comme son nom l’indique est une phase, un passage d’un point A au point B, nous aurons souhaité que ce passage se fait de manière concertée, apaisée et consensuelle. Si nous n’arrivons pas à aplanir tous nos différends dans ce désert de transition, nous parions fort que l’après transition ne sera jamais une nouvelle ère de prospérité pour le peuple. La transition est gros de l’après transition. Tout ce que nous allons décider dans la transition, c’est cela qui doit fleurir la société de demain. L’ouvrage de Franck Saragba intitulé « Au-delà de la transition politique », Edition Be Africa 2014, aborde et traite cette problématique et contient des éléments de réponses pertinentes pour réussir ladite transition et gagner le pari de l’après transition. Alors, pourquoi tournons-nous en rond ? Depuis le 24 mars 2013 jusqu’au jour d’aujourd’hui, pourquoi la machine de la transition n’a pas donné naissance à un TGV (Train à Grande Vitesse) électorale ?
Les élections est un objectif vital et nécessaire auquel l’on ne doit pas perdre de vue. La RCA sortira véritablement victorieuse qu’à la condition sine qua non de mettre en place les nouvelles institutions démocratiques à la suite de ces élections.
Lors d’une conférence de Presse, monsieur Kombo Yaya a présenté quelques facteurs contraignants qui concourent au blocage, sinon susceptibles de faire reporter les élections du 15 février 2015. Entre autres, le président a évoqué l’absence ou le manque de moyens matériels et logistiques. Grave, est le fonds de fonctionnement de cette structure qui s’élève à un (1) milliard de FCFA et qui malheureusement n’est pas disponible. Pourtant, ce montant est bel et bien inscrit dans le budget de l’Etat centrafricain de 2014. Alors, le journal « Centrafric Matin » s’interroge : « Si un milliard fait défaut, quand sera-t-il du budget des élections qui se chiffre à trente sept (37) milliards de francs CFA ? »
Même si le président François Hollande, s’inspirant de la crise et des élections du Mali, estime pour sa part que les élections peuvent être organisées dans six (6) mois, on peut développer en filigrane ce doute Cartésien sur la fiabilité, la transparence et la crédibilité d’une telle élection en terre centrafricaine. Cependant, il ne fait aucun doute que le report et la prolongation de la transition profiteront à certains. Ceux qui sont aux commandes actuelles de la transition ne manifestent aucune volonté pour débattre de cette épineuse question. Rêvent ou souhaitent-ils que la transition perdure pour qu’ils gagnent plus ?
Reporter les élections de février 2015 n’est pas une fin du monde. Mais, il faut qu’on sache que seules les élections feront voir le bout du tunnel aux Centrafricains. Entretemps, les populations de Kabo, Sido, Mbrés, Bandoro, Bambari, Nana-Bakassa… ignorent totalement qu’ils vivent dans un pays indépendant. Car, ils sont à la merci des groupes armés et des bandits qui écument leurs régions et localités. Cependant, leur seul espoir est la venue des Casques Bleus. Si la MINUSCA fait mieux que la MISCA et Sangaris, le peuple centrafricain ne regrettera pas assez le report des élections. Pour l’instant, rien n’est dit officiellement. Et, de toutes les manières le dernier mot revient et reste à la Communauté internationale. S’il n’est pas possible d’organiser les élections le 15 février 2015, c’est-à-dire dans le 1er trimestre de l’année prochaine, il serait possible fort possible d’organiser lesdites élections dans le dernier trimestre de 2015, la Communauté internationale en est capable. Il suffit que la RCA respecte ces consignes.

 

 

Jacques-Oscar YOUMERE



04/09/2014
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