CENTRAFRIQUE NEWS EXPRESS

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REFLEXIONS


CENTRAFRIQUE: BARTHELEMY BOGANDA LE VISIONNAIRE

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Par Joseph Akouissonne

 

 

 

 

POURQUOI  L’HÉRITAGE DE BOGANDA N’INSPIRE-T-IL PAS LES DIRIGEANTS CENTRAFRICAINS ?

 

Parallèlement à la recherche légitime de la réconciliation et de la paix ; parallèlement aux efforts déployés par tous les Centrafricains pour en finir avec la gabegie et la mauvaise gouvernance, sources d’instabilité politique et sociale ; parallèlement au projet de concevoir une Nouvelle Centrafrique, il faut aussi s’interroger sur les causes profondes de la déliquescence de l’État centrafricain.

          Après la disparition tragique, non élucidée, de Barthélemy BOGANDA,  père fondateur de la Nation, la République Centrafricaine a dû subir des coups d’état à répétition.  Les dirigeants successifs, préoccupés de s’enrichir au détriment du peuple, ont abîmé le pays et plongé sa population dans une misère chronique.

          Barthélémy BOGANDA avait pourtant mis sur les rails une République Centrafricaine sociale (« ZO KWE ZO ») et panafricaine (« Les États-Unis de L’Afrique Centrale »).

          Cette formidable idée des États-Unis de l’Afrique Centrale rejoignait les propositions du Président du Ghana, Kwamé NKRUMAH, apôtre du panafricanisme. Tous les jeunes  Etats de l’ex-Afrique Équatoriale étaient prêts à suivre BOGANDA pour constituer une puissance à l’échelle du continent.

          La France, flairant le magot pétrolier du Gabon, et craignant de le perdre, conseilla au président Léon MBA de ne pas intégrer cette entité. L’ancienne puissance coloniale pouvait ainsi mieux contrôler les immenses ressources du pays – ce qui amène à penser qu’aujourd’hui encore, la France n’est pas près de lâcher l’actuel président, Ali BONGO.

 

 BARTHÉLEMY  BOGANDA  LE VISIONNAIRE LE GUIDE

 

          Combattant, inlassablement, pour la dignité du peuple oubanguien et, au-delà, pour celle de tous les colonisés, il était un véritable visionnaire.  

          Le parti qu’il avait fondé, le M.E.S.A.N  (Mouvement d’Évolution Sociale de L’Afrique  Noire) portait, dans son énoncé, l’expression de valeurs humaines et la promesse d’une gouvernance sans défaut. C’était ce qu’il comptait promouvoir et mettre au service des Centrafricains. « La République Centrafricaine, c’est nous tous ensemble. C’est ceux que nous aimons. C’est la terre de nos aïeux » disait-il avec force. 

          Il était celui qui avait su s’opposer avec détermination au racisme et à la barbarie des sociétés concessionnaires à l’égard des Oubanguiens. N’était-il pas l’héritier des Bantous ? De ce peuple qui avait résisté aux  razzias des esclavagistes arabes et européens ? N’était-il pas le successeur  de KARINOU, qui, en 1928, prit la tête d’une insurrection contre les colons envahisseurs ?

          Voulant faire de la jeune République Centrafricaine un exemple de société juste pour toute l’Afrique Centrale, il avait tenu à léguer aux citoyens de son pays le sens de la justice sociale et l’exigence de la probité dans la gestion de l’Etat.

          Ses successeurs, aveuglés par l’appât du gain, n’ont cessé de trahir ses idéaux…

 

MALGRÉ CET HÉRITAGE, INSTABILITÉ CHRONIQUE DU PAYS

 

          La responsabilité en incombe en partie à la France. Depuis l’indépendance, c’estelle qui, en sous-main, détient la réalité du pouvoir en Centrafrique. Elle a toujours protégé ou défait les pouvoirs en place, selon qu’ils garantissaient ou non ses intérêts sur les mines d’uranium, de  diamants, d’or, de fer, le pétrole, les bois précieux...

          Il faut aussi incriminer les dirigeants du pays : par manque de courage, du sens de l’état ou de patriotisme, ils ont entraîné la R.C.A. dans une régression chronique. En Centrafrique, les kalachnikovs ont remplacé les urnes.  Des fanfaronnades de l’empereur BOKASSA, qui distribuait des écrins de diamants à ses hôtes, à l’irruption dramatique desSélékas, la R.C. A, est un pays en perdition.

           Malgré les potentialités du pays, la population subit de plein fouet une injustice sociale insupportable. Tenant levulgum pecus (le petit  peuple) comme denrée négligeable, les élites du pays ne se sont jamais tournées vers le citoyen, pour appréhender ses souhaits et ses préoccupations.  Au contraire, elles sont restées insensibles aux  cris de détresse des gens. Pire encore, elles ont osé afficher, à l’égard de leurs compatriotes, un  mépris digne des temps- indignes - de la colonisation.

          Mais l’histoire  nous enseigne qu’un  peuple ne courbe pas indéfiniment l’échine. Il finit toujours par se révolter contre l’injustice, surtout sociale. 

          Les Tribuns, que les tribus romaines envoyaient à Rome devant le Senat, pour porter leur parole et défendre leurs intérêts, étaient des hommes vertueux  et dévoués. Leur fortune était déjà faite, avant qu’ils ne deviennent politiciens. En Centrafrique,  c’est tout le contraire ! On entre pauvre en politique pour s’enrichir au détriment de la population. Les caisses de l’Etat deviennent alors une vache à lait au service d’une oligarchie prédatrice…

          Le sursaut passera obligatoirement par un examen de conscience de tous. Surtout de la part de ceux qui se bousculent au portillon des élections présidentielles. 

          Il faudra que chacun prenne la peine de se poser les deux questions essentielles : QU’AVONS-NOUS  FAIT DE L’HÉRITAGE DE BOGANDA ? ET POURQUOI LE CENTRAFRIQUE, DEPUIS SON  INDÉPENDANCE, RÉGRESSE-T-IL ET DOIT-IL AFFRONTER UNE TELLE INSTABILITÉ ?

 

 

                                                                                                     A.DE KITIKI  (30 mars 2015)


31/03/2015
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Le Forum inclusif de Bangui subira t-il le même sort réservé aux accords précédemment signés ?

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En République Centrafricaine, les années, les mois, les semaines, les jours qui passent se ressemblent. Raison pour laquelle le pays n’avance pas comme les autres au monde. Qui osera lever le petit doigt pour dire le contraire ? Personne à ce que nous pensons. Avant l’indépendance des pays d’Afrique Centrale dont fait partie la RCA, aucun d’entre eux n’égalait le pays du feu président fondateur Boganda. Sous le régime de Dacko 1 et Bokassa 1er, paix à leurs âmes, le budget de l’Etat centrafricain surclassait ceux des autres pays. Etant enclavé, le feu empereur Bokassa a fait de ce pays un modèle de développement en Afrique, et surtout dans les Etats membre de l’UDEAC, aujourd’hui CEMAC.

Mais que s’est-il passé pour que la RCA occupe le dernier rang tant en Afrique que dans le monde ? La raison est très simple. Faut-il aller par quatre chemins ? Non ! C’est l’inobservation, la non application des lois, des textes en vigueur, des accords, des résolutions et recommandations issues des dialogues, des pourparlers, des assises nationales, et que savons-nous encore ?

Du Dialogue Nationale (au temps du feu président André Kolingba) en lieu et place de la Conférence Nationale Souveraine, aux états généraux de l’éducation, de la défense, des eaux et forêts…(à l’époque de Patassé) sans oublier le Dialogue Politique Inclusif (sous le règne du président déchu François Bozizé Yangouvonda), et tant d’autres que nous n’avons pas cité ci-dessus, la RCA a battu tous les records du monde dans ce domaine. Il en est de même pour les différentes missions d’intervention tant africaines que de l’ONU en RCA : Opération Barracuda en 1979, MISSAB, MINUSCA, MINURCAT, MICOPAX, MISCA, Sangaris, Eufor-RCA, MINUSCA. La liste est longue.

Les recommandations, les résolutions du Dialogue National, des états généraux et du Dialogue Politique Inclusif de 2008, ne sont jamais appliquées et respectées par les signataires. Il en est de même pour le récent forum de Brazzaville du 23 juillet 2014 où ni les Anti-Balaka, ni les Séléka et encore moins le gouvernement de transition n’ont tenu respecter les engagements pris lors de ce forum. Conséquence directe, les tueries, les massacres, les incendies des maisons et des villages se poursuivent allégrement au vu et au su de tous les signataires. Les affrontements armés entre Séléka et Anti-Balaka d’une part, Séléka et forces internationales, Anti-Balaka et forces internationales d’autre part sont quasi-quotidiens. Le cessez-le-feu et la cessation des hostilités sont demeurés lettre morte. Tous les efforts déployés par le médiateur international de la crise centrafricaine, le président Denis Sassou-Nguesso sont au point mort.

Le récent accord de Nairobi bis entre les deux ennemis jurés, l’ancien président Michel Djotodia Am Non Droko, tombeur du président démocratiquement élu François Bozizé, ne sera-t-il pas rangé dans les armoires hermétiquement fermées ? Nous osons croire. Car, ceci a été comme ça, c’est comme ça et ça sera comme ça. N’ayant aucune volonté, aucune vision de changer le cours de l’histoire, des évènements, nous tournerons toujours en rond pendant que les autres pays avec qui nous avons accédé à l’indépendance dans les années soixante (60) avancent, se développement car respectant les accords signés.

Sera-t-il de même pour ce forum inclusif de Bangui, annoncé tambour battant par les autorités de transition pour ce mois de mars 2015 ? Sur ce point, nous ne le croyons pas. Car les Centrafricains du Nord au Sud, d’Est en Ouest que nous avons reçu leurs témoignages accordent une importance particulière à ce forum de Bangui. Pour eux, ce forum est le dernier des forums organisés par le gouvernement. Et que les recommandations, les résolutions découlant de ce forum seront appliquées à la lettre par les différents régimes qui se succéderont en Centrafrique après celui de Catherine Samba-Panza.

Les témoignages sonnent comme un avertissement aux multiples candidats aux élections présidentielles pour l’unique fauteuil présidentiel du Palais de la Renaissance. Cet avertissement est sur le bout des lèvres de tous les Centrafricains qui ont souffert dans leur peau et dans leur chaire lors de cette crise qui perdure encore en RCA. Samba-Panza n’a pas droit à l’erreur. Elle doit tout faire pour que ce forum inclusif de Bangui réussisse à 100%. Pour le futur locataire du Palais de la Renaissance qui sera élu lors des élections présidentielles de juin-Juillet 2015, disons-le, a du pain sur la planche. Il aura l’obligation d’appliquer, de respecter et d’observer à la loupe toutes les résolutions et recommandations de ce forum.

La page de non application des accords, des résolutions, des lois, des textes est définitivement tournée, révolue. Ainsi ira le pays de Barthelemy Boganda, paix à son âme.

 

 

Denis Lougoussou-Ngouvenda


11/03/2015
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Peut-on concevoir une paix durable sans le DDR ?

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La crise centrafricaine baisse peu à peu d’intensité. Les esprits semblent se calmer, même si de temps en temps, il y a des malfrats qui s’adonnent encore à leur sport préféré. Il ne reste qu’un problème d’effectif des FACA pour arrêter ces bandits de grand chemin. Malheureusement ce calme précaire fut-il, n’est jamais mis à profit pour consolider la paix. Personne, ni de la Communauté internationale, ni de l’Exécutif ne bouge le petit doigt. Le programme Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR) n’est plus à l’ordre du jour. Aucune proposition n’est faite par les dirigeants, encore moins en direction des belligérants (Anti-Balaka et Séléka). Aucun schéma de sortie de crise n’est en vue. Peut-on concevoir la sécurité, la paix et la stabilité sans un programme ? Catherine Samba-Panza attend-elle tout de l’extérieur, de Rome, de Paris ou encore de Brazzaville ?

Dès lors que les chefs rebelles, Bozizé et Djotodia s’alignent sur la transition malgré eux, c’est pour que les troupes déposent les armes. En contrepartie, il faut leur trouver une occupation à travers la réinsertion. Tout le monde est spectateur. C’est fini, c’est la Bamboula. Il faut au moins procéder au recensement des combattants et leur faire des propositions de sortie de crise, englobant leur avenir et leur devenir après le désarmement.

Catherine Samba-Panza est dans sa tour d’ivoire, pendant que le gouvernement ne sait que faire. Or, l’ANE s’agite, mais en face, l’insécurité, le sous-financement, 5% seulement. Le gouvernement semble avoir perdu toute crédibilité devant les partenaires au développement et ne se préoccupe que des affaires courantes. C’est ce qui nous fait dire que la troisième transition serait la bienvenue pour propulser la RCA hors du gouffre. C’est alors que la RCA peut organiser des élections crédibles, transparentes et propres. Il faut dès à présent aller à la rencontre des belligérants pour un pré-dialogue constructif. Le dialogue dont tout le monde se gargarise, risque de passer à côté de la plaque, avec des conséquences aussi désastreuses. Les Nations-Unies ne tiennent pas un langage clair vis-à-vis des belligérants, car elles disent qu’il n’y a pas de DDR, mais il y a quoi ? L’Exécutif est embourbé, il faut toujours que les autres réfléchissent à sa place, proposent à sa place et exécutent à sa place.

Nairobi bis a fait bouger les lignes, en retour, l’Etat centrafricain doit saisir la balle au bond pour agir. Malheureusement, c’est l’immobilisme et un silence inquiétant qui s’installent. Le dialogue ne sera pas une baguette magique pour tout changer par enchantement. Des contacts dans les couloirs peuvent aussi arranger beaucoup de choses. Qui faut-il accuser si la crise rebondit ? Le leadership national fait cruellement défaut, et la RCA tourne en rond, sans option précise. Que faire de ces milliers de combattants Anti-Balaka, Séléka, et les populations déplacées tant internes qu’externes ? Des gens abandonnés à leur triste sort par les dirigeants de leur pays. Dieu merci, les ONG internationales humanitaires font ce qu’elles peuvent pour préserver la dignité humaine. Les Centrafricains ont les dirigeants qu’ils méritent, car jamais ils n’ont pu tirer les leçons de l’histoire. L’ignorance est véritablement pire que la mort.

Le président Denis Sassou-Nguesso, médiateur dans la crise centrafricaine, s’est réjoui des conclusions de Nairobi bis, mais en Centrafrique, c’est un calme plat. Les seigneurs de guerre ont eu le courage de transcender leurs clivages. Bozizé et Djotodia, dans un même hôtel pendant plusieurs mois, alors qu’à Bangui, un régime de transition n’arrive pas à redresser la barre, à rassembler les filles et fils du pays, à voler au secours des déplacés. La Vakaga sera la dernière préfecture pour les consultations à la base. Selon la Minusca, la Vakaga n’aura que trois (3) heures pour toute la préfecture de s’exprimer. Certains experts, dit-on, sont des œufs à préserver et ne peuvent pas passer la nuit dans la Vakaga. Sabotage, escamotage, négligence, nous ne savons quoi dire. Or, le Tsunami qui a ravagé le pays est parti de la préfecture de la Vakaga. La population doit ouvrir son cœur pour dire ce qui la préoccupe. Pourquoi la Minusca n’a pas posé de conditions pour les autres délégations ? La Minusca accompagne ou la Minusca impose sa propre volonté, ses caprices. C’est normal puisque les autorités ne sont pas à la hauteur de la transition et chaque camp fait ce qu’il veut, décide selon son bon vouloir, agit selon ses humeurs. La population de Vakaga a droit à un temps normal de consultation car c’est le foyer d’où est partie la contestation. Un peu d’égard pour les populations rurales qui en ont déjà vu de toutes les couleurs. La Minusca ne peut devenir un souci, un blocage, un obstacle dans le processus de la Consultation Populaire à la Base, même si c’est du vernissage. Il faut faire avec si cela peut faire bouger positivement les lignes.

La Minusca accompagne la RCA pour une sortie de crise. Si les dirigeants n’ont rien à dire ni à faire, la Minusca doit se substituer à eux pour rassurer les belligérants et leur donner des orientations quant à leur avenir. C’est un passage obligé pour la consolidation de la sécurité et de la paix, gage d’une stabilité durable. Les prolongations muettes auxquelles nous assistons sont de nature à inquiéter la population. Les déplacés ne voyant aucune garantie sérieuse seront réticentes quant à leur retour au bercail. La paix n’a vraiment pas de prix.

 

 

Julien BELA


07/03/2015
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Insécurité à Bangui, rentrée scolaire, élection et Minusca à la Une

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APA-Bangui (Centrafrique)

 

 

L’insécurité à Bangui, la rentrée scolaire, l’élection et la Minusca font la Une de la presse de ce mardi Médias + avertit : « Attention au KM5 » tandis que Centrafric Matin s’interroge « A quand le désarmement de KM5 ? ».


Selon Médias +, « le départ des musulmans pacifistes et non Séléka de KM5, donne désormais l'occasion aux tueurs à gage islamistes de faire leur sale boulot et ils sont en train de préparer une vaste opération de vengeance pour leurs parents tués et des biens perdus ».

« Au cas où il n'y a pas de désarment de KM5, Boy-Rabe et de tous les autres arrondissements de Bangui, cette vague de violence ne finira jamais. C'est pourquoi nous demandons aux autorités de la transition de prendre leur responsabilité devant ce phénomène de violence pour lui trouver une solution» commente Centrafric Matin. 

Abordant la question de la Minusca, le même journal se demande : « Babacar Gaye et la Minusca peuvent-il juguler la crise en si peu de temps ? C'est une affaire de gros sous dans les poches », fait-il remarquer ajoutant : « arme à la main on ne pense qu'à repartir aussi riche de pétrodollars saoudiens. Alors Sangaris, l'Eufor-RCA, Minusca, chaque entité met en scène son scénario ».

Et de s'étonner de l'armada déployé par les forces onusiennes sans qu'il y ait la paix « autant de matériels de guerre, autant d'engins de la mort, autant de bureaucratie sans que la paix ne soit au rendez-vous. Chaque élément, petit et grand rêve d'une villa personnelle grâce à la RCA. S'il y a la paix tout de suite ils seront au chômage », souligne-t-il.

Et Le Confident de renchérir « le pompier Babacar Gaye à Bambari ». Le journal revient sur le déplacement du chef de la Minusca, samedi 1er novembre à Bambari pour « non seulement s'informer sur l'accentuation de l'insécurité dans cette ville mais aussi recueillir des propositions relatives à la régression de ces violences qui ont entrainé des pertes en vies humaines ».

Le Démocrate revient sur « la rentrée scolaire 2014-2015. Les enseignants exigent quatre mois de salaire ». 
Décidemment les enseignants se sont entendus pour ne pas reprendre le chemin de l'école afin de contraindre le gouvernement à répondre à leurs exigences. Entre autres exigences le versement des arriérés de salaire, la question de la sécurité et une bonne gestion des ressources humaines » souligne Le Démocrate.

Evoquant les futures élections, L'Hirondelle titre : « Centrafrique : Les élections au plus tôt en août 2015 ».
A en croire ce journal, à Bangui plus personne ne croit au respect de l'échéance du 15 février 2015. Donc, prolongation en vue pour la transition.

« On s'en doutait. On a désormais la certitude. Initialement programmées le 15 février 2015, les élections générales en RCA, scrutin présidentiel en tête, sera différé d'au moins d'un semestre. L'enjeu calendaire a été de nouveau évoqué lors d'un récent briefing politique de la Minusca », indique L'Hirondelle.


04/11/2014
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Centrafrique : De la rebéllion à la formation d'un parti politique. Ou la stratégie de "faire du n'importe quoi pour devenir n'importe qui"en RCA

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La République Centrafricaine (RCA) se dirige lentement mais sûrement vers la fin du règne des Séléka et des Anti-Balaka sur la population civile. Chaque chose a son début, sa poursuite et sa fin. Les Séléka et les Anti-Balaka qui ont règné et continuent de régner ont pris conscience du danger qui les guette. Les dissensions récurrentes entre ces deux (2) groupes armés prouvent à suffisance qu’ils sont arrivés à bout de souffle. Les pressions exercées sur eux, ces derniers temps par la Communauté internationale les ont contraints à former des partis politiques pour continuer leur petit bonhomme de chemin. L’esprit de la rébellion s’éloigne peu à peu.
L’on se souvient qu’après la signature des accords de cessation des hostilités et de cessez le feu à Brazzaville le 23 juillet dernier, le coordonnateur adjoint des Anti-Balaka, Wenezoui avait été écarté de la plate forme dirigeante par le Coordonnateur national, Patrick Edouard Ngaïssona. Immédiatement après sa radiation, il a créé son propre mouvement. Pas plus tard, le samedi 25 et le dimanche 26 octobre, quelques cadres militaires de la Séléka étaient rassemblés à Bambari, chef lieu de la préfecture de la Ouaka et ont formé leur propre mouvement politico-militaire dénommé UPC (Union pour la Paix en Centrafrique). La formation de ce mouvement a vu le jour grâce à deux (2) figures emblématiques de l’ex-rébellion, Ali Ndaras, commandant de la région de Bambari et Mahamat Al-Khatim, le redoutable chef de guerre qui a perdu beaucoup d’hommes lors des affrontements avec les forces françaises de l’Opération Sangaris.
Interrogé par un journaliste de l’AFP, sur le mobile de la création de ce mouvement politico-militaire (UPC), son porte-parole, Ahmat Nedhad Ibrahim déclare : « Aujourd’hui, l’heure est à la paix. Nous sommes contre la partition et pour la cessation des hostilités sur la base de l’accord de Brazzaville ». Et d’ajouter : « Nous avons décidé de travailler avec une nouvelle génération qui ne fait pas partie forcément de la famille selekiste ».
Dans la mâtinée du mardi 28 octobre 2014, sur les ondes de la radio Ndéké-Luka, un leader des Anti-Balaka a annoncé la création d’un parti politique dénommé FDIT (Front pour la Défense de l’Intégrité du Territoire). D’après les dires des uns et des autres, il semblerait que le Coordonnateur national des Anti-Balaka, Patrick Edouard Ngaïssona, a l’intention de créer son propre parti politique à l’instar des autres.
Voilà ce que les centrafricains attendaient de ces chefs de guerre. La violence ne résout pas un problème. Seul le dialogue peut ramener la paix en RCA. Etant leaders des partis politiques reconnus par le ministère de l’Intérieur, de la Décentralisation et de la Régionalisation, ils peuvent valablement exprimer leurs idées à travers des débats. L’initiative entreprise par les leaders de ces miliciens est louable. Le fait d’avoir mille (1000) partis politiques en RCA, pour trois (3) à quatre (4) millions d’habitants n’est pas mauvais en soi. L’essentiel, c’est que la paix revienne et que le peuple centrafricain vaque à ses préoccupations habituelles.
Nous osons croire que ce ne sont peut-être pas les derniers partis politiques créés par nos oppresseurs. D’autres vont probablement leur emboiter le pas. Car à l’allure où vont les choses, le Centrafricain lambda sera tenté de dire que la fin des Anti-Balaka et des Séléka s’avance à grands pas. Les leaders de ces groupes armés se tournent désormais vers la paix en créant ces partis politiques et non vers la poursuite de la rébellion. Car à l’espace d’une semaine, deux (2) partis politiques ont vu le jour en RCA. Incroyable mais plutôt vrai. La balle est désormais dans le camp du ministre en charge de l’Administration du Territoire pour les légaliser.
Bon vent aux leaders des Séléka et des Anti-Balaka qui ont créé ces mouvements (partis politiques). Pourvu que cela va dans le sens de la recherche de la paix*.

 

Par Denis Lougoussou Ngouvenda


30/10/2014
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Quelques Conseillers du CNT avaient demandé la démission du Premier Ministre "arrogant et incompétent"

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Catherine Samba-Panza doit faire sauter le fusible, Mahamat Kamoun qui, selon les Conseillers du CNT, est arrogant et très incompétent. C’est une alternative qui s’offre à la présidente qui court le risque d’être éclaboussée par une Commission d’Enquêtes Parlementaires. Pour le CNT, Mahamat Kamoun est un financier, ministre d’Etat, Conseiller à la présidence de la République au moment des faits. Pouvait-il induire en erreur la présidente ? Le président du CNT est aujourd’hui entre le marteau et l’enclume. Catherine Samba-Panza doit sacrifier le Premier ministre et sauver son fauteuil. Des problèmes de moralité, de réputation et de crédibilité se poseront indubitablement tout au long de la transition. Ce qui risque de compliquer les travaux de l’Autorité Nationale des Elections (ANE), en ce qui concerne la mobilisation des ressources pour les élections.
Des individus se permettent de minimiser le montant d’un (1) milliard de francs CFA. Personne n’est en mesure de sortir une telle somme de sa poche pour soutenir les actions du gouvernement. Beaucoup de ceux-là sont d’anciens caciques du régime familial de Bozizé. Quel député de la législature du KNK pouvait hausser le ton devant Bozizé, Ndoutingaï et Francis Bozizé ? Les députés étaient traités comme des valets, car Bozizé détestait la contradiction. Les députés, les ministres, sont sous le joug de l’homme fort Sylvain Ndoutingaï, maître absolu du navire. Certains ministres ont été accusés ouvertement par Bozizé dans la gestion des fonds du DDR. Ceux-là peuvent aujourd’hui soutenir le détournement puisque c’est leur culture sous le régime Bozizé. Chacun se servait à sa guise. Les braquages des collecteurs de diamant à Carnot, Berbérati, Bria, restent vivaces dans les esprits. Ce braquage national a enrichi la famille Bozizé.
Des ministres et leaders de partis politiques qui soutiennent que le CNT ne doit pas parler d’ « un petit milliard » vont-ils inculquer à leurs militants les détournements ? Le Conseiller Vincent Mambachaka s’interrogeait sur la culture que les gouvernants actuels vont inculquer à la jeunesse qui est l’avenir du pays ? Les détournements, les vols, les pillages, les destructions ? De tels leaders de partis politiques ont-il un avenir ? Peuvent-ils prétendre gouverner le pays ? Nous ne sommes pas des juristes, mais si nos souvenirs sont bons, le Code Pénal Centrafricain considère le détournement d’un (1) million de francs CFA comme un crime, à plus forte raison, un (1) milliard. Qui peut militer dans un parti politique présidé par un tel leader ?
Le Premier ministre a fait solennellement la promesse de payer deux (2) mois le 25 octobre 2014. Il est contredit par une autre voix venant de la Présidence.
La pression de la Communauté internationale s’exerce sur le CNT. Pour ne pas CONSACRER L’IMPUNITE, la démission du Premier ministre peut rassurer les Forces vives de la nation et la Communauté internationale. Le Premier ministre est incapable de faire le point sur la sécurité et de répondre de manière précise aux questions des Conseillers sur la sécurité. A propos de l’armée, il y a un grave danger qui guette la RCA. La question n’a jamais été débattue en « Réunion de Sécurité » qui regroupe tout le monde, Eufo-RCA, Sangaris, MINUSCA, les autorités centrafricaines. Que signifie l’ « Armée prend ses responsabilité »? Des FACA se sont manifestées à Pétévo, Kpéténé. Or, il faut être en harmonie avec les forces internationales. C’est un grave faux pas qui vient d’être franchi. La reprise des FACA, même si la population la souhaite depuis longtemps, ainsi que la presse, ne s’est pas faite sur une base légale.
C’est un débat qui honore la RCA, contrairement aux dires des pêcheurs en eau trouble. La transparence, la crédibilité, la bonne gouvernance ne s’improvise pas. il faut dénoncer systématiquement tous les dérapages en terme de gestion. Les arriérés de bourse des étudiants à l’étranger, les retraités, les enseignants du supérieurs, les personnes déplacées internes et externes, qui vivent comme des animaux et les fonctionnaires de l’Etat. La concertation des Conseillers nationaux du mercredi 25 octobre 2014 sera houleuse et haut en couleur. La presse va toujours jouer son rôle de chien de garde de la démocratie, de la transparence, de la bonne gouvernance, des droits de la personne humaine, d’une amélioration des conditions de vie de toute la population. La presse ne peut fermer les yeux sur un détournement où il se produit. C’est un comportement anti progrès. Depuis trente (30) ans, la RCA recule à cause de la mauvaise gouvernance. Malgré le soutien de la Communauté internationale, l’incompétence fera partir la présidente de la transition, Catherine Samba-Panza, sans la pression de la rue.

 

 

Julien BELA


21/10/2014
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L'attentisme, l'inaction, la passivité et les querelles intestines au sein de la classe politique centrafricaine ne favorisent pas la sortie de crise

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Du Nord au Sud, d’Est en Ouest, les Centrafricains vivent dans la peur, la terreur, la vengeance, la criminalité à longueur de journée. Les affrontements meurtriers quasi-quotidiens entre les deux belligérants (ex-Séléka et anti-Balaka) ne favorisent guère une issue favorable pour la sortie de la crise. Ces forces non conventionnelles ne cessent de s’attaquer aux forces étrangères (MINUSCA, Sangaris et Eufor-RCA), déployées en Centrafrique pour assurer la protection de la population civile, accompagner le processus politique devant aboutir à des élections libres et transparents, et enfin restaurer l’autorité de l’Etat. Ces attaques contre ces forces internationales ne sont pas restées sans suite. Beaucoup d’innocents ont perdu leur vie.
Récemment, la semaine dernière, on a enregistré dix (10) morts, dont deux (2) Casques bleus (pakistanais et burundais) dans les violences meurtrières. A la date du mardi 14 octobre 2014, beaucoup de maisons ont été incendiées au quartier Ouango, occasionnant la mort de plus d’une dizaine de personnes, des blessés et des biens partis en fumée.
Le mercredi 15 octobre, au quartier Combattant dans le 8ème Arrondissement de Bangui, des Centrafricains ont laissé leur peau, suite aux affrontements entre les forces étrangères et les anti-Balaka du secteur. Pourquoi tant de violences ? Où allons-nous ? L’attentisme, la passivité, l’inaction du gouvernement seraient-ils à l’origine de cette flambée de violences ?
Le gouvernement de transition a trop dormi. Sa passivité et son inaction ont ouvert la porte à tous ces seigneurs de guerre qui règnent en maître absolu sur presque l’ensemble du territoire nationale. La nuit, les Centrafricains ne peuvent plus fermer les yeux. Les fonctionnaires, les commerçants, les artisans, les cultivateurs, les « cherchés à manger »… ne peuvent plus vaquer à leurs occupations habituelles. Les principaux artères de la ville sont barricadés. Les chauffeurs de taxi, bus et taxi-motos ne peuvent plus circuler librement pour faciliter les déplacements de leurs concitoyens et nourrir leur famille.
Pendant que le gouvernement de Mahamat Kamoun, sous la supervision de Catherine Samba-Panza se focalise sur la dilapidation du fonds angolais, les ennemis de la nation ont refait surface. Faute d’une politique réelle de sécurisation du pays, nous assistons aujourd’hui à la descente aux enfers de la RCA. Un adage dit : « gouverner, c’est prévoir ». Nos gouvernants ont-ils à l’esprit cet adage populaire ? Même si l’on est un dirigeant d’une entreprise, cette notion de prévoyance ne passe pas inaperçu. A plus forte raison une cheffe d’Etat et un chef de gouvernement.
Les ministères de la Défense Nationale et de la Sécurité Publique existent-ils de nos jours ? Oui, pour le dernier. Car nous voyons des véhicules à bord desquels l’on peut voir des policiers et des gendarmes. Mais pour le cas du ministère de la Défense, seul Dieu le sait. Ce sont l’inaction, la passivité et l’attentisme de nos gouvernants qui nous ont conduits dans la situation chaotique actuelle. Le gouvernement attend tout de la Communauté internationale : paiement de salaires, bourses et pensions. Même leur propre sécurité est assurée par les forces étrangères. La RCA est-elle un pays souverain ? Oui pour ceux qui le disent. Non pour les observateurs. Un pays où le désordre est roi, où chacun fait ce qui lui vient à la tête, est un pays anarchique.
Les querelles intestines de nos leaders politiques en vu de l’obtention de quelques postes de responsabilité viennent se greffer à l’attentisme et à l’inaction du gouvernement de transition. Au lieu de chercher des voies et moyens pour la sortie de cette crise, ils se focalisent sur les postes de responsabilité. D’autres vont même demander la dissolution du Conseil National de Transition et la démission du Premier ministre. Pensent-ils que la dissolution du CNT et la démission du Premier ministre sont-elles la préoccupation actuelle du peuple centrafricain ? Les Centrafricains ne demandent que la paix, la sécurité, la cohésion sociale, la quiétude. Le reste viendra après. Parmi bon nombre de Centrafricains qui sont parqués dans les « Ledger », éparpillés dans les brousses et les pays amis, il y a de futurs, directeurs, ministres…. Chaque chose a son temps. Tant qu’il y a la vie, il y a l’espoir.
« La crise centrafricaine n’est pas une fatalité. Il y a une solution à cette crise qui passe par le dépassement des acteurs », a déclaré le général Babacar Gaye, Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies. Donc en dépit de l’attentisme, de l’inaction du gouvernement et des querelles des leaders politiques, si les acteurs de la crise ont obtenu pour le dépassement, les Centrafricains verront le bout du tunnel. Chaque chose a un début et une fin. Il y aura une fin malgré les tergiversations au sommet de l’Etat.

 

Par Denis Lougoussou-Ngouvenda.


17/10/2014
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Le desarmement du KM5 et de toutes les forces non conventionnelles: Condition sine-qua-non de sortie de crise

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Dans un article intitulé « Le défi qui attend Catherine Samba-Panza dès son retour de Washington », nous avons parlé de long en large sur le désarmement du Km5. Malheureusement, cet article est demeuré lettre morte. La présidente de transition a fait fi. Voilà que quelques jours après son retour, le Km5, considéré comme le « couloir de la mort » ou la « vallée de la mort » a démontré, le mercredi 08 octobre 2014 ce dont il est capable.
Certains musulmans malintentionnés, habitant ce quartier, ont mis à mal le régime de Catherine Samba-Panza et toute la ville de Bangui. Beaucoup de concitoyens ont perdu leur vie. On parle de dix (10) morts dont deux (2) Casque Bleus Pakistanais lors de ces cinq (5) jours d’affrontement meurtrier. Les Anti-balaka ne sont pas restés bras croisés. Ils sont entrés dans la danse le même jour, c’est-à-dire le 08 octobre 2014. Ils tiennent et continuent toujours de tenir certains quartiers. La preuve en est que l’Avenue CEMAC est barricadée au niveau de Kéténguéré, à l’entrée de l’école Nzangognan par ces derniers. Ils réclament du gouvernement une garantie de sécurité pour les habitants des quartiers Kpéténé, Fatima, Kina, Guitangola… qui sont et demeurent toujours à la merci des va-t-en guerre du Km5. Car ils commettent leurs exactions dans les quartiers précités.
Donc, il serait souhaitable que la présidente de transition, Catherine Samba-Panza, ordonne aux Casques bleus, aux forces de la Sangaris et de l’Eufor-RCA, de désarmer le Km5 et toutes les forces non conventionnelles (UDPC, Séléka, Anti-balaka,…) qui donnent du fil à retordre aux populations civiles et à son gouvernement. Le désarmement doit se faire de deux (2) côtés, et les Anti-balaka, les extrémistes du Km5 et aussi les ex-Séléka qui règnent en maître absolu dans les régions conquises.
Les Centrafricains ont besoin d’un souffle nouveau. A la date du 03 novembre 2014, ce sera la rentrée scolaire sur toute l’étendue du territoire nationale. Comment nos enfants pourront-ils retrouver le chemin de l’école dans cette atmosphère électrique ? S’achemine-t-on vers une énième année blanche ? Trop, c’est trop. Il est temps que tous les belligérants déposent leurs armes et regardent le futur. L’avenir de nos enfants est bafoué, foulé aux pieds par ces guérilleros de tout bord qui écument le peuple centrafricain à petit feu. A l’allure où vont les choses, les Centrafricains sont loin de voir le bout du tunnel. L’homme est devenu l’ennemi de son prochain. Les belligérants, auteurs de trouble, tuent sans être inquiétés. Peut-on parler d’une paix dans l’immédiat ? Le Km5 est devenu un Etat islamique dans l’Etat centrafricain. A l’heure actuelle, les non musulmans ne peuvent pas s’aventurer dans ce sinistre quartier qui est le Km5. Tout comme les musulmans sont contraints de rester dans leur fief qui est le Km5.
Face à cette situation tendue, la présidente de la transition, au lieu de prendre une mesure draconienne, celle du désarmement par force de tous les musulmans du Km5, détenteurs d’armes et de toutes les forces non conventionnelles, elle préconise une série de rencontres avec les « Forces vives de la nation » à compter de la date du mardi 14 au vendredi 17 octobre 2014.

 

 

Denis Lougoussou-Ngouvenda

 


16/10/2014
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La zone franc sert-elle encore l’Afrique?

Inventée en 1939, elle regroupe désormais quinze Etats d’Afrique centrale et de l’ouest et résiste au temps malgré la décolonisation, le passage à l’euro et les crises économiques.

 

 

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Vendredi 3 octobre, les 15 ministres des Finances de la zone Franc étaient réunis à Paris sous l’égide de Michel Sapin pour leur réunion semestrielle. Une habitude, presque une tradition, puisque Bercy accueille chaque automne ce sommet, en alternance avec les pays africains de la zone au printemps. C’est même à Paris qu’avait eu lieu le premier. C’était en mars 1965. A cette époque, le ministre des Finances français n’était autre que… Valéry Giscard d’Estaing.

Presque 50 ans plus tard, l’enjeu de ses réunions reste le même: faire converger les politiques macroéconomiques de la zone franc pour favoriser les échanges et la croissance des pays concernés. Au menu de celle de vendredi dernier: le financement de la lutte contre le changement climatique, la mobilisation des acteurs au service de la croissance et l’amélioration des systèmes d’informations financières des Etats africains. Des sujets aussi importants que vastes et flous pour une petite matinée de rencontres.

Résultat: ce sommet a accouché d’une souris. Le communiqué final de la réunion évoque ainsi “des engagements réitérés”, “des travaux salués” ou encore des “félicitations sur l’orientation globalement favorable de l’activité économique en Afrique”. Lors de la conférence de presse avec les journalistes la question est alors sur toutes les lèvres: la zone Franc est-elle encore pertinente pour les pays africains? Retour sur la création de cette zone, son fonctionnement et son avenir.

Son histoire

La zone franc est créée en 1939 par décret pour protéger la France et ses colonies des déséquilibres économiques et financiers liés à la guerre. Un strict contrôle des changes est alors imposé. Dès la fin de la guerre, le franc CFA, pour franc des colonies françaises, et le franc CFP, pour franc des colonies françaises du pacifique, sont mis en circulation.

Progressivement, l’accession des colonies françaises à l’indépendance est suivie de la signature d’accords bilatéraux de coopération monétaire avec la France. Les pays continuent à utiliser le franc mais sont libres d’émettre leur propre monnaie et de quitter ainsi la Zone franc. La Guinée le fera en 1960, tout comme Madagascar et la Mauritanie en 1973 qui refusent cette année-là de signer le traité instituant l’union monétaire ouest-africaine. Le Mali la quittera en 1962 avant de la réintégrer en 1984.

Deux grandes unions sont créés autour du franc: la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique Centrale) qui regroupe le Tchad, La Centrafrique, le Cameroun, le Gabon, la Guinée Equatoriale et le Congo; et l’UEMOA (Union économique et monétaire Ouest-africain) avec le Mali, le Niger, le Burkina Faso, le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, la Gambie et la Guinée-Bissau. Au total, 15 pays avec les Comores utilisent aujourd’hui une monnaie arrimée à l’euro. Certains sont arrivés en court de route comme lesComores, la Guinée-Bissau et la Guinée Equatoriale.

Son fonctionnement

Le CFA dispose d’une parité fixe avec l’euro. Cela signifie que la valeur du franc CFA évolue en fonction de celle de l’euro. Lorsque l’euro se déprécie de 9% depuis le début de l’année comme c’est le cas actuellement, le franc CFA aussi.

Par ailleurs, Paris s’engage à assurer la convertibilité du franc avec l’euro en contrepartie du dépôt de 50% des avoirs en devises des Etats adhérents sur un “compte d’opération” ouvert auprès du Trésor français par les deux banques centrales de la zone. La Banque de France dispose d’un droit de veto sur la politique monétaire des banques centrales.

Ses avantages

Si la zone franc a résisté à la décolonisation, au passage à l’euro et à de nombreux troubles géopolitiques, c’est avant tout car elle a apporté de la stabilité aux pays africains. Alors que certains se battent avec une inflationtrès forte, une croissance en dents de scie et des dettes faramineuses, la zone franc est toujours restée plus ou moins dans les clous imposés par la France, c’est-à-dire une inflation en-dessous des 3% et une dette inférieure à 70% du PIB.

Elle a jusqu’à présent réussi à accompagner la croissance des pays membres qui s’établit pour 2013 à 5,5% pour l’UEMOA et 2,4% pour la CEMAC. Pour Gilles Baillet, ministre des Finances du Niger, la zone Franc compte “pour le moment plus d’avantages que d’inconvénients”: “S’il y a un jour plus d’inconvénients on arrêtera. Mais il faut poser les bonnes questions. Lorsqu’on observe le taux d’inflation dans la zone Franc CFA nous pouvons dire que ça marche”. En 2013, l’inflation dans la zone UEMOA était de 1,5% et de 2,4% dans la CEMAC.

Pour la France, la zone franc est une porte d’entrée privilégiée pour les échanges. Les exportations françaises vers les pays de la zone franc représentent 20% des ventes totales vers l’Afrique. Celles-ci sont composées à 90% de produits manufacturés. Quant aux importations françaises, elles concernent essentiellement les hydrocarbures et des produits agricoles. Alors que l’Afrique est considérée comme la Chine ou l’Inde de demain, la France dispose d’un atout non négligeable avec cette coopération monétaire.

Ses inconvénients

Les voix sont nombreuses pour critiquer la zone franc. D’un point de vue politique d’abord, elle est considérée comme un vestige de l’empire colonial français. La monnaie est en effet une des fonctions régaliennes de chaque Etat et les gouverneurs des banques centrales des deux zones n’ont pas les coudés franche lorsqu’il s’agit d’ajuster la politique monétaire en fonction de leurs besoins. Ils ne peuvent pas comme la BCE ou la Fed décider de laisser se déprécier la monnaie mais dépendent entièrement des choix de Mario Draghi.

Pendant la colonisation, il avait été créé pour pouvoir contrôler les colonies africaines dans l’intérêt exclusif de l’économie française et après l’indépendance on a gardé cet instrument qui était supposé aider les pays africaines”. Demba Moussa Dembele, économiste sénégalais et coordinateur du Forum social mondial est l’un des plus fervents opposants à la zone franc. Il parle de “déni de souveraineté”. Selon lui, elle a favorisé la fuite des capitaux et a favorisé la dépendance des pays vis-à-vis des exportations de matières premières. “Ce qui devait être un instrument de politique économique n’a pas servi. Si c’était une monnaie africaine, elle aurait pu permettre d’investir”, arrangue-t-il.

Les contempteurs du franc estiment ainsi que l’exigence de la France de disposer de 50% des avoirs en devises des adhérents prive les pays deliquidités pour développer le pays et réduire la pauvreté. Le PIB par habitant dans l’UEMOA oscille entre 400 et 1.200 dollars, contre 45.000 dollars pour la France. Quelques pays de la CEMAC s’en sortent mieux comme la Guinée Equatoriale (20.572 dollars). Mais globalement, les pays de la zone franc restent pauvres et certains se demandent si la situation aurait été la même sans cette fuite de capitaux en réserve.

Par ailleurs, les fluctuations de l’euro pèsent sur les échanges et viennent interférer avec la conjoncture propre à chaque pays. Par exemple lorsque l’euro est fort, les produits fabriqués en zone franc et vendus à l’étranger perdent en compétitivité. Comparativement plus cher, ils se vendent moins. Voir s’effondrent.

La baisse de l’euro actuelle n’est pas sans inquiéter les ministres des finances de la zone. “La baisse de l’euro est une préoccupation partagée par la BCE compte tenu de la très faible inflation dans la zone. Mais si l’euro a perdu de la valeur c’était parfaitement maîtrisé et voulu. C’est certainement bénéfique pour les pays de la zone euro et pour les pays rattachés à la valeur de l’euro”, a voulu rassurer Michel Sapin lors du sommet. Et Tiémoko Meyliet Koné, gouverneur de la banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest de philosopher: “Dans un accord monétaire, il y a des avantages et des inconvénients pour tout le monde. Si cet accord dure, c’est que tout le monde y trouve son compte”.

 

 

Source : | Imanifrancophone


Laure-Emmanuelle HUSSON
Journaliste à Challenge.fr, Contributrice au Projet IMANI Francophone.


15/10/2014
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Le défi sécuritaire reste entier pour Cathérine Samba Panza

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Après la violence meurtrière qu’a connu Bangui, la capitale centrafricaine durant ces derniers jours, la vie renaît peu à peu ce lundi 13 octobre 2014. Les taxis, bus et taxi-motos circulent sur les grands artères qui ont été barricadés par les manifestants, suite à la tuerie d’un taximan par certains musulmans mal intentionnés du Km5.
En dépit de quelques appels lancés par certains centrafricains de bonne volonté, quelques membres du gouvernement et certaines ONG (Organisation Non Gouvernement) à l’endroit des belligérants, Bangui renoue doucement mais sûrement avec ses vieilles habitudes. Les commerces et les banques ont rouvert leurs portes. Les marchés fonctionnent timidement. Mais le défi sécuritaire reste entier. Les Anti-Balaka parlent seulement d’une trêve. Une trêve de combien de jours ? Même s’ils ont renoncé à la démission de Catherine Samba-Panza, ils gardent tout de même des armes par devers eux. Des armes qui peuvent nuire à la population civile à tout instant. Une trêve n’est ni l’abandon définitif de leur objectif visé, ni la cessation des hostilités et de cessez-le feu, signés à Brazzaville le 23 juillet 2014 sous l’égide du président congolais, Denis Sassaou-Nguesso. Certains quartiers de la capitale croupissent encore sous le joug de ces derniers. Même si les principaux axes routiers sont tenus par les Casques Bleus de la MINUSCA et les éléments de l’Opération Sangaris, les petites ruelles sont toujours occupées par les Anti-Balaka, mais d’une manière discrète. Au moindre incident, les armes résonneront toujours. D’ailleurs les détonations sporadiques dans certains quartiers n’ont jamais cessé. Les enfants et même les bébés qui sont encore dans le ventre de leurs mamans connaissent le son de différentes armes utilisées par la MINUSCA, la Sangaris, les Anti-Balaka et les musulmans du Km5.
Quant aux combattants Séléka, ils campent toujours sur leur position : la démission de Catherine Samba-Panza. Même s’ils n’ont pas l’intention de marcher sur Bangui, le danger peut surgir à tout moment. Surtout que la MINUSCA et la Sangaris n’hésitent pas à dédaller comme un lapin devant ces va-t-en-guerre. L’intention de ces damnés de guerre est là. Supposant que la Présidente de transition ne satisfait pas leurs revendications, qu’adviendra-t-il ? Seul Dieu le sait. Car, nous ne connaissons pas leurs réelles motivations.
Quant aux hors-la loi du Km5, n’en parlons pas. Ils sont capables de mettre en ébullition toute la ville de Bangui et même le pays tout entier. Ils ont développé des tactiques des Djadhistes ces derniers temps, qui peuvent nuire à tout un chacun même les Casques Bleus qui sont censés protéger la population civile sans défense.
A la lumière de tout ce dont nous avons étalé ci-haut, il serait souhaitable que la Présidente de transition, Catherine Samba-Panza déploie une force d’interposition au Km5. Et ensuite, elle doit engager des dialogues francs avec tous les partis pris dans cette crise pour atténuer les intentions belliqueuses des uns et des autres. En dernier ressort, elle a l’obligation de demander aux forces onusiennes, à l’Eufor-RCA et à la Sangaris de passer à la vitesse supérieure, c’est-à-dire de désarmer tous ceux qui ont des armes et qui ont violé les Accords de Brazzaville. Dans ce cas de figure, la réhabilitation des Forces Armées Centrafricaines (FACA) s’avère nécessaire pour épauler les troupes internationales afin d’accomplir leur mission de maintien de la paix et de la protection des civiles.


Le défi sécuritaire demeure entier.


En dépit du calme précaire qui règne à Bangui, la présidente de transition, Catherine Samba-Panza doit élaborer des actions concrètes avec son gouvernement pour ramener définitivement la paix en Centrafrique. La Communauté internationale est ici pour nous accompagner. Mettons-nous résolument à la recherche de la paix pour lever le défi sécuritaire car dit-on, « la paix n’a pas de prix ».

 


Par Denis LOUGOUSOU-NGOUVENDA

 


14/10/2014
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