CENTRAFRIQUE NEWS EXPRESS

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Centrafrique : l’Union africaine juge prématuré un « relais de l'ONU »

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Par Alexandra Geneste (New York, Nations unies, correspondante Lemonde)

 

Les appels de la France en faveur d’un « rôle plus important » de l’ONU en République centrafricaine (RCA) ne devraient pas être suivis d’effet avant plusieurs mois. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, est pourtant, selon des diplomates, le premier à souhaiter le déploiement au plus vite de casques bleus. Le souhait de Paris d’« accélérer le calendrier » est aussi le sien.

Mais plusieurs obstacles, notamment d’ordre politique et régional, s’y opposent. La résolution française adoptée à l’unanimité par le Conseil de sécurité de l’ONU le 5 décembre 2013, prévoyant l’éventuelle transformation de la force africaine, Misca, en opération de maintien de la paix (OMP), demande à Ban Ki-moon de soumettreses recommandations en ce sens « au plus tard » dans les trois mois.

L’objectif, résume une source occidentale, était « politiquement correct » :apporter un soutien à l’Union africaine (UA) et son projet de force de quelque 4 000 hommes, et doter cette dernière d’un mandat de protection des civils et de stabilisation du pays, tout en préparant en coulisses, en cas d’échec de la Misca, un concept d’opération pour le déploiement de 6 000 à 9 000 casques bleus.

 

L’UA VEUT DÉMONTRER QU’ELLE A PRIS SES RESPONSABILITÉS 

Les Américains refusant pour des raisons financières la création d’une nouvelle opération de maintien de la paix, l’alternative panafricaine restait l’option la plus viable. Un mois plus tard, la position de Washington – en dépit d’une mission en RCA de son ambassadrice à l’ONU, Samantha Power – n’a pas évolué, et les responsables de l’Union africaine jugent l’idée d’un « relais ONU » prématurée.

« Après son échec au Mali, l’UA veut démontrer qu’elle a pris ses responsabilités », explique une source proche du dossier, citant le poids du Tchad dans le processus de décision de l’organisation régionale en tant que principal contributeur de la Misca (850 soldats), et membre non permanent du Conseil de sécurité depuis le 1er janvier. « Les Tchadiens sont très réticents à un passage de la force africaine sous mandat ONU, qui les priverait de la liberté d’action dont ils bénéficient aujourd’hui », ajoute cette source.

 

BAN KI-MOON SERAIT PRÊT À RENDRE SON RAPPORT 

Fin décembre, après la découverte de charniers au Soudan du Sud, il n’a pas fallu plus de vingt-quatre heures au Conseil de sécurité de l’ONU pour voter le quasi-doublement du nombre des casques bleus sur place (de 7 000 à 12 500). « Il ne s’agissait que de rehausser le plafond d’une opération de maintien de la paix déjà existante », insiste un diplomate.

Dans le cas de la RCA, Ban Ki-moon serait prêt à rendre son rapport début février, ce qui permettrait un déploiement début juin. Mais ce scénario a peu de chances d’aboutir.

La transformation de la Misca en opération de maintien de la paix ne peut se fairequ’en consultation avec l’Union africaine, qui tient son prochain sommet du 24 au 31 janvier. « Si l’UA n’endosse pas politiquement ce projet, il n’a aucune chance d’être adopté par le Conseil de sécurité », prévient un diplomate.



04/01/2014
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