CENTRAFRIQUE NEWS EXPRESS

En effet, qu’il le veuille ou non, le président centrafricain s’est essentiellement appuyé sur la rébellion dont il vient de prononcer la dissolution pour chasser le général François Bozizé du pouvoir. Retourner l’arme contre cette même rébellion forte de quelques 25.000 hommes, revient en quelque sorte à se tirer une balle dans le pied. Le risque pour Michel Djotodia est d’autant plus grand qu’il ne peut compter sur les forces armées centrafricaines qui sont plutôt en déconfiture. Or, l’efficacité de la FOMAC a déjà montré ses limites.

Dans un contexte où le camp de François Bozizé annonce les couleurs d’une revanche qui se veut longue et douloureuse, Michel Djotodia a-t-il pris la bonne décision ?

La réponse à cette question aux yeux de la communauté internationale, est très certainement affirmative. Une communauté internationale qui commençait déjà à se poser un certain nombre de questions sur les capacités réelles du nouveau président à se montrer à la hauteur des espoirs implicitement placés en lui.  Cependant, l’impact sur le climat sécuritaire et peut-être sur la consolidation du processus de transition en cours, aurait dû inciter Djotodia à trouver une meilleure formule, une solution plus intelligente. Donc moins frontale.

En effet, en décidant de manière aussi brutale de se mettre à dos ceux qui l’ont hissé au sommet, il ouvre un redoutable front à l’intérieur même de la Centrafrique. Dans la mesure où les rebelles voudront certainement lui faire payer cette trahison qui ne dit pas son nom. Pour cela, ils pourraient poursuivre dans la logique du maintien de l’anarchie qu’ils font déjà régner sur le pays depuis qu’ils y sont. Histoire de saboter le nouveau pouvoir. Naturellement, un tel climat de mésentente sera très favorablement exploité par les partisans de François Bozizé qui ne rêvent pas d’un meilleur scénario.  

Boubacar Sanso Barry pour GuineeConakry.info