CENTRAFRIQUE NEWS EXPRESS

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Centrafrique: Sept mois après, l'ex coalition rébelles séléka demeure le véritable cauchemar des centrafricains

Par Pazza Gbatakoro

 

L’ex-Séléka a été la coalition de cinq (5) mouvements rebelles, y compris les partis politiques qui agissent dans l’ombre, selon la loi des mains invisibles, qui ont décidé de faire cause commune, en vue de faire chuter le régime tribaliste de Bozizé. Cette vision collégiale de leur combat pour mettre un terme à la mal gouvernance, érigée en système de gouvernement, a été saluée par tous les partisans favorables à la déchéance avant terme du régime fantoche de Bozizé. Mais les Centrafricains ne s’attendaient pas à ce que le prix à payer soit si lourdement onéreux pour tout un peuple, du Nord au Sud, et de l’Est à l’Ouest. C’est comme si la transition politique a aménagé un cadre propice à l’expression du vandalisme et de la barbarie des mercenaires tchadiens et soudanais, dont les agissements laissaient transparaître une visée djiadhiste : profaner les églises, tuer les porcs et forcer certainement les Centrafricains à s’islamiser. Les questions à se poser  sur les visées de l’ex-Séléka sont nombreuses pour comprendre les raisons de toutes ces violences qu’elle fait subir à tout un peuple. Pourquoi seul Djotodia est mis en avant dans cette coalition pourtant constituée à sa naissance de cinq (5) chefs rebelles ? Pour quelles raisons les quatre (4) autres se cachent-ils dans l’ombre de Djotodia ? Leur mutisme les rend indubitablement complices de tous les malheurs que connaissent les Centrafricains.

L’ex-Séléka a été de toute évidence le fruit d’une mauvaise conception et préparation opérationnelle. Au départ, les éléments centrafricains des différents mouvements rebelles étaient jugés en nombre insuffisant, et il fallait recruter des mercenaires en renfort. C’est ainsi qu’à partir de Birao, on a procédé au recrutement des mercenaires tchadiens et soudanais qui erraient à la frontière. Qui dit mercenaire dit argent. Quelles clauses de contrat ont été arrêtées sur la rémunération obligatoire des mercenaires ? On aurait appris que quatre (4) milliards étaient exigés par les Soudanais, et trois (3) milliards par les Tchadiens, qui n’ont pas été versés pour honorer le contrat, parce que le trésor public centrafricain était vidé par Bozizé avant sa fuite. Cela est apparu comme une trahison pour non respect d’engagement.

Les mercenaires restés sans salaire, se sont résolus à se faire payer par les Centrafricains en général qu’ils ont sauvés de l’oppression du régime de Bozizé, et qui sont, somme toute, les derniers bénéficiaires de ce coup de force. De gré ou de force, les Centrafricains, pris en otage sur tout l’étendue du territoire national, sont soumis au régime coercitif de pillages, d’assassinats gratuits et d’humiliations de tout genre, sans aucune possibilité de se défendre ou d’essuyer les affronts, sept (7) mois jour pour jour, après avoir installé Djotodia au pouvoir.

La Séléka, bien que « dissoute », s’est muée en bandes de coupeurs de route, en bandits de grand chemin, livrés à eux-mêmes, qui écument les villages dans nos provinces, où ils se livrent à de pires exactions sur les populations civiles sans défense.

Pour mieux faire les choses, il fallait attendre la fin du cantonnement et du désarmement pour ordonner cette dissolution, ce qui n’a pas été le cas. D’où la perpétuation de la violence sur les populations par les éléments désormais incontrôlés de l’ex-Séléka. Le coup de l’ex-Séléka n’est pas un coup d’Etat tel que nous en avions vécu, mais une défaite infligée à la RCA par des envahisseurs étrangers qui ont décidé de nous réduire à néant, les poings et les pieds liés.

Nous assistons depuis onze (11) mois, sans possibilité de réaction, à tous les mauvais traitements que nous font subir ces mercenaires qui n’ont rien de Centrafricains à travers leur cruauté sans nom.

Pazza Gbatakoro



29/10/2013
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