CENTRAFRIQUE NEWS EXPRESS

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SAMBA PANZA, les SELEKA et les Francs-Maçons

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Par José Kila


Madame la Présidente,


A chaque fois qu'un enfant centrafricain vient au monde, tout le monde espère que c'est lui qui va changer les choses. Nous avons essayé quelques hommes politiques sans succès. Nous avons laissé la minorité musulmane prendre le pouvoir. Mais le résultat s'est révélé encore pire. Nous nous sommes tournés vers une mère pour rectifier le tir. Mais, apparemment, les mêmes démons continuent de hanter le pays. Il faut conclure que tant que la RCA donnera tout le pouvoir à un seul homme qui en fait généralement ce qu'il veut avec sa famille et ses copains, rien ne marchera dans ce pays. La gestion de la RCA par un conseil des sages, comme l'avait souligné un compatriote, s'impose. Car laisser le pouvoir à un seul homme qui n'est pas préparé à servir la nation et qui naturellement pense qu'il est au dessus de tout, ne nous conduira qu'à la solution que nous vivons aujourd'hui. Madame SAMBA PANZA commence à avoir le virus de parler de son pouvoir qui risque d'être déstabilisé alors qu'elle n'a encore rien fait pays mettre son peuple en confiance.
Je fais partie des Centrafricains qui ne sont pas répertoriés dans le registre des Anti-Balaka de Monsieur NGAISSONA et de la famille BOZIZE avec lesquels je ne partage pas les mêmes notions de l'exercice du pouvoir. Bien que surpris de les voir revendiquer les actions spontanées de tous ceux qui ont réagi, chacun dans son coin pour défendre la RCA, je comprends les efforts qu'ils ont fournis pour encourager ceux des leurs qui ont contribués, comme nous, au départ des SELEKA. Pour ce qui nous concerne, nous avons constitué notre équipe pour combattre les prédateurs qui sont à l'origine du malheur des centrafricains et qui continuent de bénéficier de votre faveur.


Notre groupe s'est assigné trois objectifs :

1- Venger les exactions de la SELEKA.

2- Lutter contre les pratiques mafieuses de la franc-maçonnerie.

3- Lutter contre la logique des petits arrangements qui font ombre à l'Etat de droit.


Nous n'arrivons pas à fêter le départ des SELEKA parce que, d'une part, vous avez conservé leurs têtes pensantes auprès de vous comme Conseillers ou Ministres. «Dites-moi qui sont vos amis, je vous dirai qui vous êtes». Entre les SELEKA et ceux qui se sont sacrifiés pour que vous ayez la chance d'accéder au pouvoir, vous avez choisi votre camp. Nous considérons cette alliance entre vous et la SELEKA comme un nouveau danger pour notre pays. D'autre part, par nostalgie du pouvoir, Monsieur NGAISSONA et les siens, veulent profiter du soulèvement de nous autres qui en avions plein le cœur et qui voulions venger les morts de nos proches pour revendiquer des postes administratifs. C'étaient à eux, au moment où ils étaient au pouvoir, d'installer un état de droit afin d'assurer la paix sociale.
De tous les massacres que nous avons connus, nous constatons, avec dégout, que seuls les petits poissons des Anti-Balaka ont été incarcérés alors que les DJOTODIA, MOUSSA, NOURIDINE et leurs généraux jouissent de leur liberté ainsi que les BOZIZE, NGAISSONA, KOKATE etc... qui sont les vrais auteurs du mal centrafricain.
Nous nous attendions à une neutralité et une réaction équitable de votre part mais votre partialité nous pousse à nous renfermer sur une position qui est celle de traquer les éternels profiteurs de la nation. Il aurait été raisonnable que vous évitiez de prendre partie pour les uns ou pour les autres comme une mère qui aime tous ses enfants.
Nous constatons que vous réagissez comme si vous aviez gagné une élection au suffrage universel et que le temps est venu pour vous de faire bénéficier le fruit de votre victoire à vos parents et amis qui n'ont pourtant pas participé de prêt ou de loin à notre combat contre les SELEKA. Puisque l'univers du pouvoir centrafricain ne permet pas aux autorités d'entendre la volonté du peuple, nous avons décidé de prendre notre responsabilité de cibler et d'orienter notre combat contre les Ministres et Conseillers qui figurent sur notre liste. Le pays ne peut rien attendre des conseils de ces mêmes démagogues qui récupèrent toujours les fruits de nos luttes en s'asseyant à la table des vainqueurs pour manger et nous narguer. Il va falloir changer de tactique. Comme l'avais reconnu votre Premier Ministre, «C'EST LE TERRAIN QUI COMMANDE». Aujourd'hui c'est nous qui sommes sur le terrain et nous savons comment faire démissionner les profiteurs récalcitrants. Les Sangaris et la MISCA ne pourront pas empêcher l'accomplissement de notre mission parce qu'ils arrivent toujours après la fin de nos actions.
Nous avons momentanément et volontairement accepté de déposer les armes dans la ville de Bangui afin d'organiser notre nouvelle mission. Nous prendrons le temps qu'il faudra mais nous atteindrons notre objectif.


De la franc-maçonnerie:
Tout citoyen est libre d'adhérer à une association de son choix à condition que l'objet de cette association obéît à la loi. En prenant possession de l'appareil de l'Etat, les Francs-maçons n'ont pas réussi à orienter la politique nationale vers une démocratie et un développement favorable au peuple. C'est un cercle d'hommes et de femmes qui usent du pouvoir de l'Etat pour satisfaire leurs intérêts personnels en toute impunité. Un jour ou l'autre, la chasse aux francs-maçons se fera en RCA parce que le peuple ne va pas toujours demeurer dans la passivité.
La franc-maçonnerie a toujours existé en Centrafrique. Mais, pendant les périodes de DACKO et de BOKASSA, les adeptes de cette association secrète avaient une vision nationale orientée vers le bien être du peuple. Pendant les régimes de KOLIBGA et de PATASSE, ils se sont montrés moins extravagants et personne ne parlait d'eux.
Malheureusement l'arrivée de BOZIZE, de DJOTODIA et de vous même au pouvoir, a mis en évidence, une nouvelle génération des francs-maçons à la quête d'enrichissement personnel. Le patron de cette association qui se trouve être votre neveu Monsieur Léon DIBERET a conçu un modèle de fonctionnement de son lobby basé sur une politique d'impunité de ses adeptes qui se livrent aux pillages des biens publics. Il a pour cela, enrôlé certains magistrats attirés par l'appât du gain. Lequel enrôlement a réduit la Justice de notre pays en une simple chambre d'enregistrement puisque les décisions qui y sont prises sont dictées, soit par la Présidence de la République soit par ceux de leur association qui font parler le CFA. Contrairement aux francs-maçons des autres nations qui œuvrent pour le développement de leur pays et le respect de la loi, ceux de Centrafrique portent le poids de l'échec politique et social de notre pays.
L'exemple de certaines accusations contre les sieurs Michel KOYT, Abdalah KADRE, Maléyombo et NGOUADJIKA est éloquent. Ces accusations étaient portées à la connaissance du public à l'initiative de l'ex-tout-puissant Monsieur NDOUTIGAI qui voulait régler ses comptes avec ses ennemis politiques. Mais, au final, le principe de l'impunité a pris le dessus et personne n'a été inquiétée. Après quelques arrangements familiale et politiques, vous avez confirmé ce principe dès votre accession au pouvoir. Votre cousin Michel KOYT a été reconduit au poste d'Administrateur Adjoint de la cimenterie sans que la justice ait prononcé son acquittement, Addalah Cadre est revenu au Gouvernement, MALEYOMBO a été recruté au CNT et NGOUDJIKA coule de beaux jours à l'étranger...
La peur d'agir contre les proches du pouvoir prendra le dessus sur les Magistrats qui ne pourront plus toucher à ces dossiers. Ainsi va la justice centrafricaine puisque le juge est l'instrument du pouvoir. Il n'est un secret pour personne que les juges centrafricains ont prêté serment de plaire au pouvoir en place et non pour dire le droit au nom du peuple centrafricain qu'il méprise. Son ignorance de la notion d'intégrité et de la valeur du Juge constitutionnel a conduit le pays vers la situation actuelle. Au lieu de respecter sa robe, il tremble même devant les cousins des maîtresses des hommes du pouvoir. Et avec une boîte de sardine, les opérateurs économiques les enrôlent dans des prises de décisions où le plus piètre des juristes ne peut s'y retrouver. Il est temps de mettre fin à cette pratique afin que des véritables Magistrats prennent place dans les juridictions. Il suffit de travailler l'esprit de la chasse aux mauvais juges.
Pour confirmer le rôle figuratif des juges, le Procureur de la République a fait arrêter seulement les Anti-Balaka dont les noms figurent sur la liste que vous lui aviez remise alors qu'il n'arrive pas à boucler son enquête sur les cadavres du Camp de Roux et les 13 cadavres jetés dans la citerne au Camp Beal. Il attend que vous lui donner des instructions à ce sujet.
En général, l'administration centrafricain est infectée par des francs-maçons qui ont désorganisé le système administratif centrafricain.


De la logique des petits arrangements :
Tout en sachant que le retrait des éléments de la SELEKA vers le nord leur permettrait de se regrouper pour organiser la partition de la RCA, vous les avez laissés partir avec armes et produits de pillage. Ces arrangements signés avec DJOTODIA, que Messieurs SABONE et DAFANE viennent de confirmer ne sont pas de nature à rassurer le peuple mais constitue une trahison pour l'unité de la nation. Ensuite, pour éviter que les FACA reprennent service, vous avez laissé l'armée française détruire les armes qu'elle a saisies pendant le désarmement alors que notre pays n'a pas les moyens de s'en procurer et que les SELEKA ont vidé la poudrière nationale. Avec quel argent comptez vous réarmer nos soldats ? A quoi sert le Ministère de la Défense ?
Voilà plus d'un mois que vous êtes au pouvoir. Nous attendons de voir votre volonté d'engager une action concrète contre DJOTODIA, NOUREDINE, MOUSSA et les généraux autoproclamés de la SELEKA. Mais vous avez préféré faire arrêter seulement les Anti-Balaka et reconduire au Gouvernement les sieurs DJOUBAYE et DJONO AHABA qui sont l'œil et les bras de leur grand frère NDOTODIA. Tout le monde sait que leur présence au conseil des Ministres ne permettra jamais au Gouvernement de traduire ce dernier à la CPI comme le souhaite l'opinion nationale.
Vous ne mesurez pas à quel point le maintient de ces hommes au Gouvernement est perçu par le peuple comme une insulte à leur égard. Vous ne risquerez pas, non plus, d'engager une action contre les Chefs de guerre de la SELEKA à cause de vos conseillers actuels.
Votre prise de position nous oblige de continuer notre lutte pour arriver à une solution finale et équitable. Croyez-vous qu'en arrêtant BOZIZE sans DJOTODIA ou ne pas les arrêter améliorera la situation ?
Madame la Présidente, vous pouvez faire appel à toute l'armée du monde. Mais tant que nos questions resteront sans réponse elles seront simplement couver et non supprimées. Même le Dieu Tout Puissant ne pardonne que ceux qui se confesse.

Des hommes qui font partie des problèmes centrafricains et mauvais départ :
Comme tous les acteurs politiques qui prennent plaisir à narguer les centrafricains, vous avez opter pour appeler à la mangeoire ceux-là même qui sont à l'origine des malversations de toutes sortes. Des informations confirmées par les presses nationales et internationales avaient révélé que l'armée française avait trouvé, au court d'une fouille de routine au niveau de l'aéroport de Bangui, une quantité importante de pierres précieuses et de somme d'argents dans le véhicule de Monsieur DJONO AHABA. Jusqu'à ce jour, ni la Primature, ni la Présidence, ni le concerné lui-même ne se sont prononcés sur ce grave incident et le butin a curieusement disparu. Pire encore, ce présumé délinquant a été repris dans le Gouvernement comme Ministre d'Etat (une belle récompense pour service rendu). Le silence qui a suivi cette trouvaille montre, Madame la Présidente, que vous vous êtes déjà embarquées dans une affaire louche et que la gestion de cette transition se fera dans un climat d'impunité et de manque de transparence au sommet de l'Etat.

- Vous nous aviez promis des technocrates pourtant vous avez maintenu au sein de votre cabinet votre cousin Monsieur DEMAFOUTH qui n'a jamais mis pied dans une école militaire. Ce Monsieur qui a du sang des centrafricains sur les bras sillonne, depuis la période PATASSE, le milieu des soldats pour se remplir les poches. Il avait contribué à la venue des éléments de MBEMBA en Centrafrique. Il était responsable d'un mouvement rebelle qui a fait couler le sang centrafricain. Avec BOZIZE, il avait participer à l'échec du DDR. Avec DJOTODIA, il a soutenu et participé aux exactions des SELEKA. Aujourd'hui, vous le ramenez à vos côtés pour bénéficier des mêmes conseils qui ont semés des cadavres en RCA. Ne vous est-il pas venu à l'esprit que tous les Chefs d'Etat qu'il a conseillés ont tous perdus le pouvoir par la volonté du peuple ? Croyez-vous que les centrafricains ont oublié ses prises de positions ? Dites vous bien que «çà n'arrive pas qu'aux autres».
- Vous avez maintenu dans votre cabinet certains membres de la SELEKA tel que Monsieur Abdoulaye Hissene que je n'ose même pas appeler général pour éviter de souiller l'honneur des vaillants fils du pays qui se sont saignés pour mériter cette grade. Voila un brave analphabète que vous avez haussé au rang de conseiller en matière de la Jeunesse. Qu'a-t-il de technocrate ? Est-ce une blague à l'endroit de la jeunesse centrafricaine ? Il va vous conseiller au nom de quelle jeunesse ? Ne saviez-vous pas qu'il fait partie des problèmes que cette jeunesse est entrain de résoudre? Souhaitez-vous, en le maintenant auprès de vous, reconnaître sa grade de général ramassée dans la brousse ?
- Vous refusez jusqu'à ce jour de remettre les FACA au travail alors que leur mobilisation pouvait se faire à moindre coût par rapport à l'augmentation des forces étrangères. L'avantage de leur connaissance du terrain est un atout qu'avec votre entourage actuelle vous refuser de mettre en avant pour la défense de la nation. Nous venons d'apprendre par le journal tchadien Alwihda que Maître MBOLI NGOUMBA est désigné pour être le président de la république du nord Centrafrique. Ce qui signifie que cette idée de séparation continue de faire son chemin. Entre temps les SELEKA qui sont avec vous, vous empêchent d'organiser les FACA. Une fois qu'ils seront prêts, les forces internationales vous les laisser faire comme ils l'ont fait contre BOZIZE. Avec votre équipe, vous allez les rejoindre en héros. Pour l'instant, personne ne sait ce que vous êtes entrain de faire à la tête de ce pays. Quand DJOTODIA était arrivé, il avait tout de suite lancé un mandat d'arrêt internationale contre BOZIZE. Que proposez-vous aux centrafricains ?
Vous nous donnez l'impression d'une marionnette qui ne peut avancer que par la volonté de ses maîtres alors que la RCA espérait avoir une Dame de fer. Il est prévisible que votre mandat aura peu de chance de réussir sa mission. Votre entourage, une fois de plus, est entrain de vous conseiller à ramener notre pays à la case départ.
Un pays où règne la justice de deux poids deux mesures est un pays mort.


José KILA



19/03/2014
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