CENTRAFRIQUE NEWS EXPRESS

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SELEKA : UN REGIME ANTI NATIONAL BARBARE ET BESTIAL

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Par Maître ZARAMBAUD Assingambi 

 

 

1. Les évènements de Boy–Rabé, Boeing, Bossangoa et Bouca, pour ne citer que ceux-là, prouvent à suffisance, s’il en était encore besoin, que le régime SELEKA est un régime anti -national, barbare et bestial, et aussi un régime d’éclatement de la cohésion nationale. La poursuite judiciaire de quelques éléments dits incontrôlés, en réalité incontrôlables, et la « dissolution » sur le papier de SELEKA ne peuvent pas faire illusion. 

2. S’agissant de la poursuite de quelques éléments incontrôlables pour des pillages à Boy – Rabé, sous prétexte de désarmement, ainsi que l’a dit le Commandant de la FOMAC, il avait été convenu que SELEKA ne devait plus procéder seule à des opérations de désarmement. Par ailleurs, à la suite de précédentes exactions dans ce quartier, DJOTODIA avait juré ses grands dieux que SELEKA n’y mettrait plus les pieds. C’est donc en toute connaissance de cause que les commanditaires de ces éléments, c'est-à-dire DJOTODIA et ses acolytes tchadiens et soudanais avaient décidé seuls de procéder à ce prétendu désarmement, à seule fin de tuer et de piller impunément. 

3. Ainsi qu’il a été dit et redit, dès lors que SELEKA avait pris le Pouvoir le 24 Mars 2013, elle ne devait pas, comme elle s’est entêtée à le faire, refuser d’intégrer l’armée et devenir une force légale. Si elle est demeurée une rébellion, c’est contre le peuple, ne pouvant être une rébellion contre elle-même. SELEKA était donc devenue ipso facto une milice au seul service de DJOTODIA et de ses affidés tchadiens et soudanais « généraux » et « colonels » de pacotille, une force hors la loi exerçant une violence illégitime et illégale, par opposition à la violence légale, légitime et règlementée des forces de défense et de sécurité. 

4. Aussi, la Justice, en poursuivant quelques éléments, devait – elle poursuivre également leurs commanditaires, c'est-à-dire ceux qui les avaient envoyés, sinon comme co-auteurs ou complices du moins comme civilement responsables, afin qu’ils dédommagent les victimes. L’Etat ne peut être attrait comme civilement responsable et ne l’a du reste pas été, étant donné que SELEKA est une milice privée au service exclusif de DJOTODIA et de ses acolytes « généraux » et autres « colonels » tchadiens et soudanais. 

5. Du reste, pourquoi, alors que SELEKA a perpétré de nombreux meurtres et viols depuis le 10 décembre 2012 et même bien avant, aucun de ses éléments n’a – t – il été poursuivi pour ces infractions ? Pourquoi les pick - ups pillés qu’utilise SELEKA au vu et au su de DJOTODIA, et les voitures pillées transformées en taxis sans documents administratifs et financiers ou transférées massivement au Tchad n’ont – ils donné lieu à aucune poursuite pénale ? 

6. S’agissant de la prétendue « dissolution » de SELEKA, elle ne peut avoir aucun effet, dès lors que DJOTODIA lui-même a avoué à plusieurs reprises qu’il n’avait recruté « que » 5000 rebelles et qu’il s’est retrouvé avec 25000 rebelles auto-enrôlés, sans doute beaucoup plus aujourd’hui. Ils n’ont subséquemment pas de numéros matricules, infestent non pas seulement chaque Sous - Préfecture, mais aussi chaque village, et sont donc non pas seulement incontrôlés, mais aussi incontrôlables. 

7. Outre qu’ils sont incontrôlables, ils ne sont ni payés ni logés. Dans ces conditions d’abandon irresponsable à eux-mêmes, ils ne pouvaient que faire ce qu’ils ont fait et continuent de faire ; DJOTODIA aurait dû le savoir a priori, au lieu de tenter vainement a posteriori de se prévaloir de sa prétendue sincérité, en réalité de sa propre turpitude, en violation de l’adage « nemo auditur propriam turpitudinem allegans » (Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude).

8. C’est pourquoi, et c’est le cas de DJOTODIA et de ses acolytes, AUX TERMES DE L’ARTICLE 28 DU TRAITE DE ROME AYANT INSTITUE LA COUR PENALE INTERNATIONALE (CPI), « UN CHEF MILITAIRE OU UNE PERSONNE FAISANT EFFECTIVEMENT FONCTION DE CHEF MILITAIRE EST PENALEMENT RESPONSABLE DES CRIMES RELEVANT DE LA COMPETENCE DE LA COUR COMMIS PAR DES FORCES PLACEES SOUS SON COMMANDEMENT ET SON CONTROLE EFFECTIFS - - - LORSQU’IL OU ELLE - - - SAVAIT, OU, EN RAISON DES CIRCONSTANCES, AURAIT DU SAVOIR QUE CES FORCES - - - ALLAIENT COMMETTRE CES CRIMES - - - ». 

9. Qui peut être naïf au point de croire que plus de 25000 éléments de SELEKA, sans déontologie militaire, sans salaires et sans logements, lourdement armés, occupant toutes les Sous - Préfectures et tous les villages, pour la plupart inconnus de leur hiérarchie et donc incontrôlables et incontrôlés, cesseront brusquement, comme par on ne sait quel miracle du Saint Esprit, de se nourrir sur le dos des populations et de commettre des exactions, au motif qu’ils auraient prétendument été dissous ? La prétendue dissolution a – t – elle été immédiatement suivie de désarmement et de retour à la vie civile ? Les « généraux » et « colonels » tchadiens et soudanais ont – ils aussi été « dissous » ou renvoyés dans leur Pays ? 

10. Point n’est besoin d’être devin pour savoir que les éléments de SELEKA, rebaptisés ex-SELEKA, continueront à perpétrer impunément des exactions comme si de rien n’était, surtout dans les provinces, où il n’y a pas l’œil de la communauté internationale et des organisations de défense des droits de l’homme. C’est ainsi qu’après la prétendue dissolution le Général Soudanais MOUSSA HASSIMEH a chassé les policiers du Commissariat Central et s’y est installé avec ses hommes. 

11. La mauvaise gouvernance de SELEKA a franchi les limites de la barbarie et a atteint la bestialité, avec des victimes égorgées et le déterrement des restes de la mère de l’ex-Président BOZIZE à Benzambé, dont SELEKA aurait promené le crâne à travers le village. Egorger un être humain n’est pas centrafricain, tout comme s’en prendre par « vengeance » aux morts. De tels comportements ne peuvent provenir que des mercenaires tchadiens et soudanais de SELEKA qu’il ne faut pas confondre avec les peuples Tchadiens et Soudanais frères. 

12. Du fait des agissements de SELEKA, les chrétiens et les musulmans, qui ont toujours vécu en harmonie dans notre pays depuis des temps immémoriaux, sont entrain d’être entraînés dans une fratricide guerre de religion qui déchire l’unité nationale. 

13. La preuve est faite, s’il en était encore besoin, que le régime SELEKA est congénitalement anti - national, barbare et bestial, un régime qui a mis notre pays sous la coupe de « généraux » et autres « colonels » tchadiens et soudanais qui tuent, violent, pillent et font tuer, piller et violer impunément. DJOTODIA a lui-même piteusement avoué que « nous sommes un pays sous tutelle » ! 

14. Dès lors il apparaît clairement que les patriotes qui croyaient de bonne foi qu’ils pouvaient, par leurs actions, contribuer au sein du régime SELEKA, à la restauration de la démocratie et que nous avons approuvés pourraient quitter ce régime et poursuivre la lutte à l’extérieur de ce régime. Ils ne peuvent continuer à pédaler un vélo dont la chaîne s’est irrémédiablement cassée. 

14-1- A défaut, il est à craindre que ce soit SELEKA qui prenne l’initiative de les débarquer, puisqu’en prélude DJOTODIA les traite déjà de comploteurs, ou que, pis encore, la population n’en vienne à tort à les mettre dans le même sac que SELEKA, comme boucliers de celle – ci, voire comme ses complices. 

15. Les exactions répétées de SELEKA ayant fait fuir dans la brousse une bonne partie de la population, les routes étant impraticables et surtout infestées d’éléments dangereux SELEKA et autres « zaraguinas », il ne faut pas s’auto-leurrer et croire benoîtement qu’il y aura des élections à l’issue de la Transition, quoique celle-ci ait subrepticement et malicieusement été prorogée. En effet, la Transition est réputée n’avoir commencé qu’après la mise en place de la Cour Constitutionnelle de Transition et la deuxième prestation de DJOTODIA, selon la Charte Constitutionnelle de Transition. 

16. A cela se sont ajoutées les attaques armées de la nouvelle rébellion de l’ex-Président BOZIZE, d’Abdoulaye MISKINE et autres qui, selon des proches de l’ex-Président, s’est attaquée à Bossangoa et à Bossémbélé aux hordes de SELEKA, puis s’est « courageusement » volatilisée dans la brousse, abandonnant la population aux représailles de SELEKA et l’obligeant elle aussi à se réfugier en brousse. 

17. Des élections libres, transparentes et démocratiques ne pourront être organisées qu’à l’issue d’une lutte patriotique acharnée ainsi que de l’expulsion des mercenaires étrangers et la chute ignominieuse du régime honni de SELEKA. 

18. C’est à cette tâche ardue mais exaltante que les patriotes, surtout ceux de l’intérieur, doivent désormais s’atteler. 

Maître ZARAMBAUD Assingambi 

La Haye le 27 Septembre 2013.



30/09/2013
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