CENTRAFRIQUE NEWS EXPRESS

Par Max-Maximin-Dijon IGBELENZOGNA  

Ce mercredi 28 janvier 2015 à 11 heures sur l’avenue Barthélémy Boganda, la gendarmerie et la police ont lancé une vaste opération à l’encontre des taxis. Sont-ils soupçonnés d’être à l’origine de multiples cas d’enlèvements à Bangui ? Même au temps des Séléka qui tuaient, massacraient, une telle opération n’existait pas. De surcroît, la population Banguissoise se demande si c’est en traquant ces taxis qu’on peut déceler ou mettre fin à ce nouveau système d’enlèvement ? Seul l’avenir nous le dira…

Interrogé à ce sujet, un des chauffeurs de ces taxis qui a requis l’anonymat nous a fait savoir, « ce système est une provocation de la part du gouvernement ».

Pour nous, le contrôle des taxis non immatriculés s’avère nécessaire certes, mais ce que le peuple attend c’est le désarmement de tous les groupes armés.

Le président du parti PCUD, Patrice-Edouard Ngaïssona, dans sa déclaration à travers son porte-parole Igor Lamaka, « les éléments des Anti-Balaka qui auraient kidnappé l’humanitaire française et le prêtre centrafricain, ensuite le ministre de la Jeunesse et des Sports Armel Sayo, seraient des éléments incontrôlés ». Si nos mémoires sont bonnes, au temps du régime de Djotodia, tous les crimes commis sont attribués aux « éléments incontrôlés » de la Séléka. Aujourd’hui, les Anti-Balaka que, le peuple centrafricain les considérait comme leur « libérateur », ont emboîté le pas à ces derniers. Un adage en Sango dit « trop-trop à fou sin ».

Concernant cette opération, l’on se demande si ce n’est-il pas une manière pour les policiers et les gendarmes de se remplir les poches parce que les salaires tardent à venir ? Ou bien est-elle une réelle opération afin de débusquer et traquer ces éternels incontrôlés au sein de la paisible population Banguissoise. Centrafric Matin se pose la question de savoir, où va l’argent du contrôle et quelle serait la destination finale de ces taxis, à la police ou à la gendarmerie ? Et qui du gouvernement aurait donné l’ordre de cette opération d’envergure ? Il serait souhaitable qu’une telle opération soit diligentée à Bambari, Bria, Birao, Batangafo, Ndélé, Kaga-Bandoro…

Un habitant de Kaga-Bandoro joint au téléphone par Centrafric Matin, nous a laissé entendre que dans la nuit du 27 au 28 janvier 2015, vers 02 heures du matin, huit (8) personnes résidant au village Ndomété situé à 10 kilomètres de Kaga-Bandoro, ont été kidnappées. Le pays va de kidnapping en kidnapping. Kidnapping de deux (2) humanitaires, kidnapping du ministre Armel Sayo, kidnapping des huit (8) civiles au village Ndomété, kidnapping des taxis, c’est une honte pour les autorités de transition.

La capitale Bangui connait un sérieux problème de transport urbain. Si le gouvernement se met à son tour à kidnapperles taxis, quel serait l’avenir des huit cent mille (800.000) âmes vivant dans la capitale centrafricaine ?

Aujourd’hui c’est le tour des taxis, demain ce sera le tour des taxi-motos. Finalement, le pays mourra à petit feu sur tous les plans. La RCA d’aujourd’hui ne ressemble pas à celle du défunt Empereur Bokassa 1er, « paix à son âme » où la sécurité et le système du transport étaient positifs.

Un exemple palpable, où sont-ils passés les cent (100) bus de la société SONATU du « don indien » ? Cette immense société de transport était le patrimoine de Bozizé et son clan. Malgré les manques des moyens de transport urbain qui frappent de plein fouet la ville de Bangui, le gouvernement se permet le luxe de demander aux forces de défense et de sécurité d’aller kidnapper les taxis. « Quelque soit la durée de la nuit le soleil apparaîtra ».

Un artiste africain a interprété une chanson disant ceci, « cher dirigeant, vous nous avez promis le changement, on attend donc ce changement. Ou encore c’est vous qui avez prêté serment de garantir la sécurité de votre peuple ». Que Dieu Tout-Puissant et les ancêtres des Centrafricains bénissent cet artiste !

Restaurer la paix, ce n’est pas d’aller réquisitionner les taxis d’autrui. Tout le monde attend avec impatience le fruit de cette opération.