A.G. Dologuélé: «L’essentiel, c’est la feuille de route de transition»
Les graves violences de cette semaine à Bangui ; l'affaire du don angolais de 10 millions de dollars ; les ambitions de la présidente Samba Panza... Autant de sujets sur lesquels réagit l'une des figures de la classe politique centrafricaine.
RFI : Anicet-Georges Dologuélé, est-ce que vous faites encore confiance à Madame Catherine Samba Panza pour diriger la transition?
Anicet-Georges Dologuélé : C’est la présidente de transition. Elle a été élue par le CNT et jusqu’à preuve du contraire, c’est encore elle la présidente de transition.
Jeune Afrique a révélé que sur les dix millions de dollars offerts il y a six mois par l’Angola, un quart, c'est-à-dire deux millions et demi de dollars, n’ont jamais été transférés sur le compte du Trésor centrafricain à la BEAC, la Banque des Etats d’Afrique Centrale. Est-ce que les autorités de transition sont encore crédibles?
Mais vous, Anicet-Georges Dologuélé, qui avez commencé votre carrière à BEAC, vous qui avez été nommé ministre des Finances avant d’être Premier ministre, comment vous réagissez au fait qu’un quart de cette somme n’ait pas été versé Trésor?
Et le fait que le ministre centrafricain des Finances n’ait pas été impliqué dans ces versements, ça vous choque ou pas?
Ce qui est sûr c’est qu’il y a beaucoup de chantiers qui ont besoin de beaucoup de ressources. Et quand les ressources sont accordées par des pays amis, il faut les utiliser à bon escient. Je trouve que dans ce dossier il y a beaucoup de crispations des autorités que je ne comprends pas. Il faut donner des explications simples, claires, pour assurer tout le monde. C’est ce dont on a besoin.
Le retour doit être provoqué. On ne va pas attendre comme ça, que ceux qui sont partis veillent bien revenir un jour. Donc c’est la première priorité du gouvernement. Et pour y arriver, il faut évidemment la sécurité. Mais il faut commencer maintenant !
Elle a le droit d’avoir une fondation simplement en tant qu’autorité de transition pour les prochaines élections, elle s’est engagée à ne pas se présenter et nous n’avons aucune raison de ne pas la croire.
C’est normal. C’est humain. Mais en tant que femme d’Etat elle doit résister.
Bien sûr. Nous avons déjà les Seleka et les anti-balaka qu’il faut réconcilier et aujourd’hui ce problème est de trop. Il y a quelques mois, Djotodia et Tiangaye ne s’entendaient pas. Vous avez vu comment ça fini. Donc vraiment j’invite ces autorités-là à s’entendre sur l’essentiel. C'est-à-dire la feuille de route de la transition. Il faut que nous donnions l’impression à la Communauté internationale que nous voulons que notre pays avance. Il faut éviter de la lasser.
La partition, personne ne l’acceptera comme vous le savez. Et nous demandons aux forces internationales de veiller à ce qu’il soit mis fin à cet état de choses et ça doit se faire.
Malheureusement. Mais je pense qu’à force de traîner on permet à ces forces de se renforcer et d’être plus nocives. Je vois qu’elles se divisent, je vois que tantôt on change de nom, tantôt on annonce un gouvernement… Donc il y a beaucoup de choses qui se passent, qui montrent que les ex-Seleka ne savent pas où ils veulent aller. Eh bien qu’ils rentrent dans la République ! Nous avons besoin d’eux dans la République en tant que citoyens !
RFI
A découvrir aussi
- «Le Tchad risque de subir l'impact du chaos centrafricain»
- Des religieux français à Bangui, en Centrafrique
- Le triste bilan de la République Centrafricaine : interview de Thierry Dumont, MSF
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 80 autres membres