CENTRAFRIQUE NEWS EXPRESS

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INTERVIEW


Centrafrique : « Pour que les jeunes déposent les armes, il faut de l’argent " (Antoinette Montaigne)

Rencontre avec Antoinette Montaigne, ancienne ministre et porte-parole de la présidence centrafricaine. Réconciliation, justice, désarmement des milices, elle fait le point sur les défis que doit relever la Centrafrique pour sortir de la crise.

 

Propos recueillis par Marc Bettinelli et Coumba Kane
(Le Monde)

 

 


11/06/2015
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France / Entretien avec M. Idriss Déby Itno, Président de la République du Tchad

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PARIS, France, 15 mai 2015

 

 Le Président de la République s’est entretenu avec le Président de la République tchadienne, Idriss Déby Itno. Il s’est félicité de l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative «Pays Pauvres et Très Endettés » par le Tchad. La récente décision du Conseil d’Administration du FMI en ce sens permettra au Tchad de bénéficier d’annulations de dettes, nécessaires pour son développement et son désenclavement, notamment ferroviaire.

A la veille de la signature, le 15 mai à Bamako, de l’accord de paix inter-malien, les deux Présidents ont exhorté les groupes à signer cet accord et ont salué le gouvernement malien pour tous les efforts engagés. Les deux Présidents ont souligné l’importance de l’action de Barkhane, dont l’Etat-major est à N’Djamena.

Concernant la Libye, les deux Présidents ont rappelé leur soutien à la médiation des Nations-Unies et marqué leurs préoccupations face aux drames humains en mer Méditerranée.

Le Président de la République s’est félicité des premiers résultats du Tchad, du Nigéria, du Niger et du Cameroun dans la lutte contre Boko Haram, qui ont permis de réduire l’emprise territoriale de ce groupe et de libérer plusieurs centaines d’otages. Il a encouragé les pays de la région à continuer à travailler ensemble, avec le soutien de la France et de la communauté internationale.

Les deux Chefs d’Etats se sont réjouis des conclusions du forum de Bangui, notamment en matière de désarmement, qui marque une nouvelle étape vers la paix et la réconciliation en Centrafrique.

Enfin les deux Présidents ont évoqué les questions climatiques et notamment l’avenir du lac Tchad.

Le Président de la République a marqué son souhait que les élections prévues en 2016 au Tchad se préparent dans des conditions transparentes.

 

APO


15/05/2015
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POUSSOU ADRIEN, MINISTRE CENTRAFRICAIN: « LE FORUM DE BANGUI DOIT ASSURER UNE TRANSITION CONSENSUELLE ET APAISÉE »

Il est ministre centrafricain, conseiller spécial du Premier ministre en charge de la communication, des relations publiques et des nouvelles technologies. De passage à Douala, il a accordé un entretien à camer.be sur la crise centrafricaine. Notamment le forum de réconciliation qui commence ce jour à Bangui. Très attendus, les discours de Catherine Samba Panza, présidente de la transition et Denis Sassou Nguessou, médiateur de la crise en RCA.

 

 

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Quelle est la situation actuelle en République Centrafricaine  « RCA » ?

La situation s’est nettement améliorée. Le peuple centrafricain qui vivait une tragédie, une insécurité endémique rentre progressivement dans la sécurité. Les choses rentrent progressivement à la normale.

 

Qu’en est-il de l’Etat Centrafricain ?

L’état qui n’existait que de nom est entrain de se déployer. Tout rentre peu à peu dans l’ordre.

 

Vous êtes ministre de la communication du gouvernement de transition, quel est votre programme de retour à la paix.

Les étapes clés de l’agenda de transition sont : les élections et la mise en place des institutions démocratiques. Le conflit centrafricain n’est pas religieux mais politique. Une transition consensuelle et apaisée s’impose. Le retour des réfugiés pour permettre à tous de voter. Il faut que le prochain président centrafricain soit élu pour tous les centrafricains.

 

On parle de plus en plus du Forum de Bangui et la tenue imminente de ses travaux.

Conformément aux accords de Brazzaville signés en Juillet 2014 sous supervision du médiateur le président Congolais Denis Sassou Nguessou, un Forum de réconciliation doit se tenir à Bangui en République Centrafricaine.

 

Quel est l’objectif de ce forum

L’objectif du Forum est de faire la paix entre centrafricains pour développer le pays. Il sera le plus inclusif possible et réunira toutes les composantes de la société pour penser la RCA de demain. Une RCA tournée vers le développement où les richesses du pays sont équitablement redistribuées. Sur la même table, il y aura le gouvernement, les partis politiques, les composantes religieuses, la société civile.

 

Peut avoir l’agenda de ce forum ?

Au cours de ce forum, les travaux vont porter sur les points tels que le cantonnement, le désarmement et la démobilisation des milices. La nouvelle orientation de l’armée, la sécurité, la cohésion, le pardon. Bref un nouveau projet de société pour le retour à la paix. Il reste que les milices sont encore actives et menacent la paix. Toutes les factions des anti balaka et les ex seleka ont signé une déclaration s’engageant à aller au forum et respecter les résolutions issues de ce forum.

 

www.camer.be


04/05/2015
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A. Bathily: le Forum de Bangui ouvre «un dialogue inter-centrafricain»

Le Sénégalais Abdoulaye Bathily, l'un des médiateurs internationaux dans la crise Centrafricaine qui dirigera le présidium le Forum de Bangui revient pour RFI sur les enjeux de cette étape cruciale dans la vie politique centrafricaine, qui doit s'ouvrir ce lundi 4 mai. Près de 700 personnalités sont attendues pour discuter des causes de la crise que traverse le pays depuis deux ans et demi. Comment faire de ce rendez-vous une réussite et que les conclusions de ce Forum ne restent pas lettres mortes ?

 

Par Florence Morice

 

 

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RFI : Qu’attendez-vous des participants à ce forum de Bangui et en particulier des représentants des groupes armés ? 

Abdoulaye Batilly : Ce n’est pas un forum de la communauté internationale, c’est un forum pour les Centrafricains. L’attente des Centrafricains pour les groupes armés, c’est faire revenir la paix et la sécurité dans le pays. Et je voudrais vous dire d’ailleurs qu’il ne faut pas voir dans ce forum simplement un dialogue entre groupes armés ou bien entre groupes armés et gouvernement. C’est un dialogue inter-centrafricain. 

 

Vous ne craignez pas que les représentants des groupes armés viennent avec l’objectif de négocier une amnistie pour les criminels ? 

Je ne vois pas comment on peut parler d’amnistie générale dans ce pays meurtri par tant de guerres, par tant de calamités infligées par différents groupes à la population ! 

 

Etes-vous favorable à la présence des anciens présidents Djotodia et Bozizé à ce forum ? 

Ce n’est pas une question individuelle. Pour l’heure, ce que je sais c’est que les sensibilités représentées par toutes ces personnalités que vous venez de citer seront représentées. Ils ont désigné leurs délégués qui participeront aux travaux. 

 

Est-ce que le forum peut être une réussite si ces personnalités, avec le rôle qu’ils ont joué, ne sont pas associées aux discussions ? 

Le forum n’est pas au tribunal pour mettre à l’index un individu. Le forum est une occasion pour les uns et les autres, les citoyens de ce pays, à travers les victimes, à travers les bourreaux, tous ceux qui ont vécu dans ce pays ces trente dernières années – parce que la crise n’a pas commencé seulement avec Bozizé et Djotodia, c’est une crise de presque trente ans que ce pays a vécu ! – justement, le forum c’est pour dépasser toute cette situation ! Donc qu’ils soient présents ou pas, leurs délégations sont là et nous osons espérer que des débats sereins seront menés et que des conclusions très claires seront tirées pour que le pays tourne cette page sombre de son histoire. 

 

Parmi les objectifs de ce forum il y a la mise en place, une réflexion autour du DDR , désarmement-démobilisation-réintégration. Est-ce que selon vous il doit se faire sur la base du volontariat ou êtes-vous favorable à un désarmement forcé comme le réclame une partie de la population dans les consultations populaires qui ont eu lieu ? 

Les questions du DDR seront les questions les plus importantes de ce forum qui a beaucoup d’aspects qui dépendent évidemment de la communauté nationale, mais aussi a des aspects qui dépendent de la communauté internationale, dans la mesure où il va falloir financer ce DDR et je m’attends à ce qu’on trouve des solutions à cet égard. 

 

Cette question du DDR, effectivement, est cruciale. On sait notamment que c’est parce que le DDR décidé à l’issue du dialogue de 2008 n’a pas été correctement appliqué que cette nouvelle crise a surgi. Est-ce que la communauté internationale a tiré les leçons des échecs passés ? 

Je crois qu’il y a des leçons à tirer de la part de tout le monde, y compris évidemment de la communauté internationale. Il faut surtout éviter qu’au sortir de ce forum les conclusions soient, encore une fois, rangées dans les tiroirs. La plupart ou sinon la totalité des acteurs, veulent que ce forum soit un nouveau départ et qu’on ne répète pas ce type de situations où on se met ensemble entre partis politiques, on prend des décisions et après on ne les applique pas. 

 

Comment s’y prendre pour que cette fois les recommandations qui sortiront de ce forum soient véritablement appliquées ? Qui pourra en être le garant, finalement ? 

Il faut mettre en place un mécanisme qui va s’imposer à tout le monde. Non seulement aux autorités de transition, à tous ceux qui auront participé à ce forum, mais également au gouvernement à venir. 

 

Un mécanisme national, un mécanisme international ? 

Un mécanisme national avant tout. Maintenant il faut que ce soit accompagné quand même par la Communauté internationale parce que c’est un pays qui a beaucoup de difficultés. Cette crise a été longue et difficile, l’économie connaît de sérieux problèmes, l’Etat n’est pas en capacité même de payer les fonctionnaires. Et la communauté internationale qui y contribue, même si ces derniers mois il y a eu quand même beaucoup d’efforts, les élections à venir demandent de l’argent, il faut aussi un accompagnement international. 

 

Comment financer le DDR, la reconstruction, le développement du pays, alors qu’il n’y a même pas d’argent aujourd’hui pour payer des élections ? 

Après le groupe international de contact qui s’est tenu à Brazzaville nous avons eu des annonces de contribution, mais nous n’avons pas encore réussi à boucler le budget. Mais c’est simplement parce beaucoup de bailleurs attendent du forum un signal fort pour stabiliser le pays. Et à ce moment-là je suis certain que d’autres partenaires se signaleront pour appuyer à la fois le processus électoral, le processus du DDR. C’est pourquoi il est important que ce forum débouche sur une amorce de réconciliation nationale, une perspective de paix. Et à ce moment-là les partenaires seront rassurés et apporteront leur contribution à l’accompagnement de ce beau pays dont les populations ne demandent qu’à vivre en paix.

 

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04/05/2015
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Centrafrique : "Les enfants ont identifié 16 soldats violeurs"

 

 

Branle-bas de combat aux Nations unies et à l'état-major français. Un rapport confidentiel de l'ONU fait état de viols sur des enfants commis par des soldats français engagés dans le maintien de la paix en Centrafrique. Un document que l'ONU aurait préféré garder secret. 

L'ONG AIDS-Free World, qui travaille sur les cas de viols et d'abus sexuels commis lors des missions de maintien de la paix, a pu se procurer le rapport et l'a étudié. La directrice de l'organisme, Paula Donovan, a décidé de transmettre le rapport au quotidien britannique The Guardian.

À la tête de l'ONG AIDS-Free World, Paula Donovan s'est procuré le rapport confidentiel et l'a transmis au "Guardian". Interview.

 
 
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Propos recueillis par OLIVIER PÉROU
 

 

 

 

Le Point.fr : Que dit le rapport au sujet des soldats français?

Paula Donovan : Ce n'est pas uniquement un rapport, mais plus une série de témoignages. Le document contient les interviews de six enfants. Certains ont subi des sévices sexuels, certains des viols et d'autres racontent qu'ils ont été témoins de viols commis sur leurs camarades. On peut dénombrer une dizaine d'enfants victimes de ces actes. Les enfants ont identifié 16 soldats violeurs. Ils expliquent avec détail les circonstances des faits, ce qui rend les propos très crédibles. Ils parlent de leur vie d'orphelins. La plupart vivaient dans la rue et étaient affamés. Quand ils ont vu les soldats français, ils sont allés à leur rencontre pour leur demander à manger et à boire. Les militaires leur disaient : "Tu auras à manger contre du sexe." 

 

Quand avez-vous reçu le document et qu'avez-vous fait ensuite ?

J'ai reçu le document en avril. On l'a lu le rapport et on a travaillé dessus. Les gens devaient savoir ce qui se déroulait en Centrafrique. J'ai contacté The Guardian et je leur ai transmis le rapport. Je savais qu'une exposition médiatique des faits capterait l'attention de l'ONU.

 

L'ONU a suspendu Anders Kompass, le whistleblower qui a fait fuiter le rapport confidentiel. Qu'en pensez-vous ?

Ce qui m'inquiète le plus, c'est le sort de ces enfants en Centrafrique. Actuellement, on ne sait pas si les hommes qui ont commis ces crimes sexuels sont encore sur place. On ne sait pas quand ils seront appréhendés, et surtout s'ils le seront. Malheureusement, les Nations unies n'ont pas l'air de se préoccuper de ces questions-là. Leurs inquiétudes se portent à cet homme qui a divulgué ce rapport accablant.

 

Qu'espérez-vous du gouvernement français ?

Je ne sais pas trop. Il faut attendre et voir. J'espère que les dirigeants français vont enquêter jusqu'au bout et que les responsables de ces viols seront amenés devant la justice.

 

Est-ce le premier rapport de ce genre ? D'autres cas d'abus sexuels sur des enfants ont-ils eu lieu lors de missions de maintien de la paix ?

Chaque année, le secrétaire général publie un document listant toutes les allégations d'abus sexuels. Il y a de nombreux cas, mais l'ONU ne fait rien, ou si peu. Cette situation dure depuis une vingtaine d'années. Les dirigeants des Nations unies adorent parler de leur politique de tolérance zéro sur ces questions. On voit des programmes de sensibilisation pour les Casques bleus, mais rien de plus. Cette histoire montre encore une fois qu'aucune réponse n'est donnée aux victimes. Et dans les pays d'où sont originaires les soldats des missions de maintien de la paix, le silence est roi. L'ONU n'est jamais informée des suites des procédures et personne ne sait ce que les coupables deviennent. 

 

lepoint.fr


30/04/2015
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Centrafrique : Le forum national de réconciliation reporté en mai

Le forum national de réconciliation en République centrafricaine, qui devait initialement se tenir à Bangui, du 27 avril au 4 mai, a été reporté du 4 au 11 mai prochain, officiellement pour des raisons organisationnelles et logistiques.

 

 

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Le report a été annoncé, mardi, a l’issue d’un entretien entre le président du Conseil national de transition (CNT), M. Ferdinand Alexandre Nguendet, et le Premier ministre centrafricain, M. Mahamat Kamoun, président du comité de suivi de l’accord de cessez-le-feu, signé à Brazzaville par les protagonistes de la crise centrafricaine.

M.Mahamat Kamoun rentrait tout juste d’une mission de 72 heures dans la capitale congolaise, où il s’est entretenu de l’organisation du forum avec le président Denis Sassou Nguesso, qui aurait souhaité le report des assises pour permettre la participation de tous les protagonistes du conflit en Centrafrique, afin de mettre un terme définitif à la crise.

Médiateur dans la crise centrafricaine, le chef de l’Etat congolais milite notamment pour que les anciens présidents Francois Bozizé et Michel Djotodia puissent prendre part au forum.

Par ailleurs, la polémique bat son plein à propos, notamment des quotas de participation alloués aux différents camps par le comité technique d’organisation. Les ex-rebelles de la Séléka et les anti-Balaka veulent plus que les 15 places qui leur ont été attribuées chacun.

Les anti-Balakas exigent que 25 places soient accordées à chaque groupe, au motif que le forum les concerne plus que les autres. Certaines associations musulmanes ont aussi contesté les treize places qui leur ont été réservées par le comité technique.

La présidente de la République par intérim, Catherine Samba Panza, doit maintenant prendre un décret pour rendre officielles les nouvelles dates arrêtées pour la tenue du forum, d’ores et déjà activement préparé par le présidium et le comité technique d’organisation.

 

agenceafrique.com


23/04/2015
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Centrafrique : « l’élection de la dernière chance »

À Bangui, les autorités centrafricaines de la transition ont le regard porté vers la tenue, encore incertaine, de l’élection présidentielle prévue à la fin de cette année. Une soixantaine de candidats sont en lice pour cette échéance qui mettra un terme à cette transition menée par la présidente Catherine Samba-Panza.

D’ici là, nombreux sont les défis à relever et tout est à faire ou presque, selon Jean-Jacques Demafouth, le conseiller à la présidence en charge de la sécurité et des relations avec Sangaris et la Minusca (Mission des Nations Unies en République centrafricaine). À commencer par la réconciliation. C’est ainsi que le Forum de Bangui réunira, courant avril, des représentants de la société civile, des groupes armés, des religieux, et des partis politiques pour débattre de l’avenir du pays.

De passage à Paris, Jean-Jacques Demafouth a plaidé auprès des autorités françaises le maintien de l’opération Sangaris qui a prévu une réduction de ses effectifs, et un soutien renforcé de la France. Entretien.

 

 

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Pourquoi souhaitez-vous le maintien de l’opération Sangaris ?

Nous sommes bien conscients que l’opération Sangaris lancée le 5 décembre 2013 ne devait durer que six mois. Or, cela fait plus d’un an que les militaires français de Sangaris sont en République centrafricaine (RCA). Nous avions espéré que Sangaris puisse résoudre les maux du pays, mais la crise se révèle plus profonde.

Si aujourd’hui nous traversons une accalmie que je comparerai à de la braise sous de la cendre, le pays est exsangue et nous avons toujours plus besoin de sécurité pour mener à bien cette transition. Le président François Hollande a indiqué que Sangaris restera en RCA jusqu’à l’automne. Ce que nous saluons, mais nous souhaitons un retrait progressif, à un rythme d’escargot.

 

Quelle autre forme d’aide réclamez-vous à la France ?

Nous avons besoin d’un soutien financier clair de la France. Nous voulons que Paris soutienne le budget de la RCA et incite d’autres bailleurs à faire de même. Nous avons encore besoin de prés de 10 milliards de FCFA pour boucler notre budget. Et ce, sans compter l’organisation de l’élection présidentielle ainsi que le Forum de Bangui. L’Union européenne qui nous aide financièrement compte d’ailleurs la France parmi ses contributeurs, toutefois cela n’est malheureusement pas suffisant. J’ai demandé aux autorités françaises une aide supplémentaire modeste pour l’organisation du Forum de Bangui ainsi que pour le processus électoral.

 

Où en sont les préparatifs du Forum de Bangui ?

Nous avons fini le 11 mars la phase des « consultations populaires ». Celles-ci se sont déroulées, depuis le 19 janvier, dans tout le pays et ont réuni toutes les composantes de la société centrafricaine, y compris des groupes politico-militaires, pour dialoguer, échanger. Une première dans le pays ! Chaque région a ainsi pu exprimer ses besoins, ses craintes, ses préoccupations. De la sécurité à la scolarité des jeunes, en passant par la sécurité, nous avons tout noté et nous sommes actuellement en train d’analyser ces comptes rendus pour en dégager des grands thèmes qui seront abordés lors du Forum de Bangui prévu en avril.

Près de 500 délégués sont attendus, à raison d’une quinzaine par région, mais aussi des leaders de la diaspora et de partis politiques ainsi que des dignitaires religieux. Là encore, les forces françaises nous ont aidés à organiser ces consultations notamment dans des zones reculées. Et nous avons un besoin patent de Sangaris pour sécuriser ce Forum que d’aucuns veulent empêcher.

 

Cette étape de la réconciliation précède la tenue de l’élection présidentielle. En l’état, la Centrafrique est-elle capable d’organiser des élections ?

À la suite du Forum de Bangui, nous allons démarrer la phase de préparation électorale. Selon l’Agence nationale des élections, trois mois au minimum sont nécessaires pour faire ce recensement en vue de la constitution du fichier électoral.

Alors oui, en effet, nous ne contrôlons pas tout le territoire et cette élection sera sans doute partielle. Mais dans chacune des grandes villes des seize préfectures, il y aura des bureaux de vote sécurisés. S’il faut attendre que tout le pays soit apaisé et sous contrôle, nous ne ferons jamais d’élection. Notre devoir, c’est que tous les candidats – une soixantaine actuellement – puissent faire campagne dans la paix. Nous tenons à ce que cette élection se déroule vite, si possible avant décembre, pour que la transition s’achève et qu’on transmette le pouvoir à un président élu, donc légitime.

 

Comment faire un recensement alors que certaines zones du pays échappent au contrôle de l’Etat ?

Je pense que si nous sommes parvenus à mener à bien les « consultations populaires », nous pouvons faire un recensement. Il est vrai que de nombreux Centrafricains sont des déplacés et qu’il sera complexe de tous les identifier. Mais nous avons déjà commencé. Et nous ferons ce que nous pouvons pour qu’ils puissent avoir leur carte d’électeur.

Pour ce qui est du fichier électoral, nous partons de zéro ou presque. Nous comptons récupérer l’ancien fichier électoral qui servira de base. C’est indéniablement un défi. Mais il faut le relever, et avancer quitte à faire une élection imparfaite. C’est l’élection de la dernière chance

 

 

Dans quel état se trouvent les forces armées centrafricaines ?

Nous n’avons ni armée, ni gendarmerie, ni police. Nous disposons d’environ 3 500 gendarmes et 2 800 policiers à Bangui. Mais le problème, c’est qu’ils ne sont pas armés. Tous les stocks d’armes laissés par l’ancien régime ont été pillés par les groups armés. Donc nous hommes en uniforme utilisent parfois des armes récupérées sur les marchés locaux. J’ai plaidé auprès des autorités françaises pour que l’armement saisi par les troupes internationales soit remis à nos forces armées en reconstitution. Et nous souhaitons une levée de l’embargo au moins sur les formations afin de pouvoir entraîner nos militaires et policiers.

 

Redoutez-vous une montée de l’islamisme et de l’influence de Boko Haram en Centrafrique ?

 

Nous ne savons rien ou si peu de ce qui se passe à nos frontières avec le Soudan et le Tchad sous contrôle de l’ex-Séléka. Boko Haram peut opérer dans ces zones, ce qui nous préoccupe d’autant plus que nous savons que des liens existent.

Le numéro 2 de l’ex-Séléka, Noureddine Adam, est ou a été en contact avec des éléments de Boko Haram et d’Al-Qaida. Nous constatons actuellement l’arrivée en Centrafrique de prédicateurs radicaux venus de pays voisins. La jeunesse désœuvrée centrafricaine constitue une proie facile pour les mouvements djihadistes. Autant d’éléments d’inquiétude.

C’est pour cela que nous sommes allés en février au sommet de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), pour lancer un appel afin que la RCA ne soit pas oubliée dans la lutte contre Boko Haram.

 

Quid du rôle de François Bozizé, actuellement à Kampala, et de la déstabilisation orchestrée par certains de ses fils ?

Bozizé, c’est le mal de la politique centrafricaine. Je l’ai bien connu, d’abord comme officier général puis comme chef d’Etat major lorsque j’étais ministre de la défense. Sa gestion du pouvoir a été honteuse, et il doit des excuses aux Centrafricains. Il ne faut pas oublier que lorsque les rebelles de la Séléka se sont emparés de Bangui en mars 2013, Bozizé a abandonné son pays qu’il a confié, par un décret, à la France.

 

Sa manipulation des groupes armés tels que les milices anti-balaka ont aggravé le désordre et ont précipité le pays dans le chaos. Il ose ensuite se rendre en février à Nairobi pour négocier la paix avec son tombeur et successeur, Michel Djotodia. Les autorités de transition présidées par Catherine Samba-Panza soutiennent la Cour pénale internationale et collaborent avec le bureau du procureur pour que les enquêtes aboutissent vite.

 

Cette rencontre à Nairobi entre Bozizé et Djotodia a été orchestrée par le président congolais Denis Sassou Nguesso, comment percevez-vous l’évolution de sa médiation ?

Nous avons été surpris de ne pas avoir été ni associé ni informé de cette rencontre à Nairobi. Or, nous aurions souhaité être présents. D’autant que le processus de Brazzaville, où a été signé en juillet un accord de cessation des hostilités, a été salué par la communauté internationale qui a par ailleurs condamné cette rencontre de Nairobi entre Bozizé et Djotodia.

 

Nous sommes reconnaissants au président Denis Sassou Nguesso, médiateur de la crise centrafricaine, pour son implication et ses efforts pour parvenir à une réconciliation. Mais il est important que ce travail de dialogue implique le gouvernement.

 

La neutralité du président Denis Sassou Nguesso, dont la proximité avec l’ancien ministre centrafricain Karim Méckassoua est publique, n’est-elle pas contestable ?

Il a probablement un penchant pour un candidat. Personnellement, je n’ai jamais entendu le président congolais faire état d’un soutien affiché. On sait bien, en effet, que Karim Méckassoua fait les va-et-vient entre Bangui et Brazzaville. Entre proximité et soutien politique, il y a un pas qui, je l’espère, ne sera pas franchi.








25/03/2015
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Toussaint Kongo-Doudou : « Les choses évoluent positivement en République centrafricaine »

Brazzaville a accueilli, le lundi 16 mars 2015, la 7ème réunion du Groupe international de contact sur la Centrafrique (GIC-RCA). Le ministre centrafricain des Affaires étrangères, Toussaint Kongo-Doudou, qui a pris part à cette réunion s’est confié aux Dépêches de Brazzaville.

 

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Comment vous avez apprécié l’accueil des autorités congolaises notamment cette parade par bateau, ce dimanche, organisée par le ministre congolais des Affaires étrangères et de la coopération, Basile Ikouebe ?

 

T.K-D : Je voulais tout d’abord remercier les autorités congolaises, en l’occurrence, le médiateur international Denis Sassou N’Guesso et le ministre des Affaires étrangères, Basile Ikouebe pour leurs actions incessantes en faveur de mon pays. Dernièrement, le ministre Basile Ikouebe s’est rendu à Bangui pour remettre certaines choses sur les rails et aider les autorités de la transition à retrouver la voie du consensus. J’éprouve un sentiment de satisfaction et de joie. Surtout qu’à titre personnel, je rejoins le Congo qui est ma terre d’enfance. Je rejoins également le fleuve Congo où j’ai appris pour la première fois à nager. Cet accueil témoigne de l’amitié qui existe entre nous et l’amour de vivre ensemble.

 

La communauté internationale se mobilise pour la cause centrafricaine grâce aux actions du Groupe international de contact. Quelles sont vos attentes à l’issue de ces assises GIC-RCA ?

T.K-D : En termes d’attente, c’est la paix que nous recherchons. Cette recherche de paix passe par plusieurs défis qu’il faut relever : en matière de sécurité, de dialogue politique inclusif, d'élections pour permettre le retour à l’ordre constitutionnel, d’instauration d’un État de droit véritable, de bonne gouvernance, de respect des droits de l’homme et de lutte contre l’impunité. Il y a également le défi de retour de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire national ainsi que de la reconstruction nationale.

Le GIC est une arme essentielle qui nous appuie à y parvenir. C’est un grand espoir. Les partenaires et tous ceux qui sont préoccupés par la situation en Centrafrique vont tenter d’évaluer le processus de la transition et de mobiliser la communauté international à soutenir le peuple centrafricain. Dans ce sens, nous faisons confiance au médiateur Denis Sassous N’Guesso pour la suite de cette 7ème réunion du GIC-RCA.

 

Nous sommes à la septième réunion du GIC-RCA. Mais pourquoi sur le terrain les choses n’avancent pas comme il se doit ?

T.K-D : Je voulais d’abord vous dire qu’on prend souvent cinq minutes pour faire la guerre et il faut parfois une génération pour faire la paix. Le message que je peux lancer à l’endroit de l’opinion congolaise, c’est le message suivant : les choses évoluent positivement en République centrafricaine, la paix revient avec le retour de sécurité. Vous venez à Bangui, les activités fonctionnement comme si vous étiez à Poto-Poto. Cela veut dire que nous sommes sur la bonne voie.

Ce retour à la normale est également constaté à l’intérieur du pays. Vous avez appris ce qui s’était passé à Bria dans le nord-est du pays où les forces négatives ont été écartées grâce à l’aide des forces internationales. Cette opération a permis de restaurer l’autorité de l’État dans cette partie du pays et facilité la tenue des consultations populaires dans cette ville. C’est une grande avancée que nous avons enregistrée.

Cette avancée est aussi remarquée au plan économique : en 2013 nous avions connu un taux de croissance de -0,37%, ce chiffre est passé à 1,6% de taux de croissance en 2014. Ce sont-là des indicateurs très favorables. Les déplacés et réfugiés commencent à regagner progressivement chez eux. Tout ceci grâce à l’appui du Congo, du médiateur Denis Sassou-N’Guesso et des forces internationales surplace.  Donc, il ne faut pas trop s’en tenir à ce que racontent les médias.

 

 

 

Fiacre Kombo

17/03/2015
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Centrafrique : Abacar Sabone dénonce l’accord de Nairobi

L’accord de Nairobi continue de faire des vagues.

 

 

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Pour l’ancien ministre Abacar Sabone,  président du MLJC, le Mouvement de Libération des Centrafricains pour la Justice, cet accord n’engage que ses signataires.

La priorité selon lui, c’est le forum de Bangui qui doit être une solution à la sortie de crise.

 

 

Felix Yepassis-Zembrou a pu le joindre.

 

 


05/02/2015
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Otages en Centrafrique, les dessous d'une libération

(RV) Entretien - En Centrafrique, deux otages ont été libérés vendredi – une Française et un Centrafricain. Ils avaient été enlevé lundi par les milices anti-balakas. Claudia Priest, 67 ans, enlevée avec un religieux centrafricain, le père Gustav, a fait part de son émotion de retrouver ses proches.

Le gouvernement français a remercié les autorités centrafricaines politiques et religieuses pour leur implication. Notamment celle, décisive, de l’archevêque de Bangui.

 

 

Mgr Dieudonné Nzapalainga raconte à Antonino Galofaro les dessous des négociations qui ont permis la libération des otages

 

  MGr Nzapalainga

 

Les auteurs de l'enlèvement de la Française, le premier en Centrafrique depuis le début de l'intervention militaire française « Sangaris » dans ce pays en décembre 2013, protestaient contre l'arrestation de Rodrigue Ngaïbona, dit « général Andjilo », l'un de leurs chefs, soupçonné d'être l'un des meneurs de massacres de musulmans dans la capitale centrafricaine.

« Les choses n'ont pas été faciles mais nous avons réussi à libérer les deux otages », a déclaré à l'AFP Sébastien Wenezoui, un responsable anti-balaka précisant que plusieurs chefs anti-balaka s'étaient rendus sur les lieux pour tenter de convaincre les ravisseurs parmi lesquels figurait un frère de genéral Andjilo.

« Nous nous sommes [les anti-balaka] tous mobilisés. Nous avons parlé avec les ravisseurs. L'archevêque [Mgr Dieudonné Nzapalainga] était là aussi », a-t-il ajouté.

Claudia Priest était arrivée en Centrafrique le 6 janvier, pour une mission de deux semaines pour le compte de l'ONG médicale catholique CODIS, Coordination Diocésaine de la Santé. La Française se trouvait samedi en sécurité à Bangui avec des membres de l'ambassade de France, dont l'ambassadeur Charles Malinas.

 

radiovaticana.va


24/01/2015
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