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POLITIQUE


Centrafrique : après le forum, les douze travaux d'Hercule

La réussite du forum chargé de relancer la construction de l'État n'est qu'une première étape. Il reste à mettre en oeuvre ses recommandations.

 

 

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Par Jacques Duplessy

 

 

Qualifié d'"exercice démocratique modèle" par le général Babacar Gaye, le commandant de la Minusca, le forum de Bangui, chargé de relancer la construction de l’État centrafricain s'est achevé le 11 mai. Plus de six cents délégués, répartis en quatre ateliers - "Paix et sécurité", "Justice et réconciliation", "Gouvernance" et "Développement économique et social"-, ont écrit une multitude de recommandations. Le texte de l'accord a été lu en séance plénière et acclamé par les membres du forum.

 

Quels sont les résultats concrets ?

Parmi les très nombreuses recommandations :- la prolongation de la période de transition. En raison de l'absence de listes électorales fiables, de problèmes logistiques et de l'absence des moyens de l'administration dans certaines régions, les élections ne pourront pas se tenir à la date prévue. Pour éviter le vide constitutionnel, il était nécessaire que le forum propose une solution. Les responsables de la transition seront maintenus à leur poste. Pour entrer en vigueur, la recommandation devra être approuvée par la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC).- la création d'une commission nationale Vérité – Justice – Réconciliation. Des comités locaux de paix et de réconciliation devraient aussi être mis en place. Il n'y aura pas d'amnistie pour les crimes de guerre.- la levée des sanctions frappant le commerce de diamants centrafricains.En marge du forum, un accord sur le désarmement a été signé par neuf groupes armés avec le ministre de la Défense. Il prévoit un regroupement des combattants et leur désarmement. Les miliciens pourront soit postuler pour rejoindre l'armée nationale ou la police, soit bénéficier d'une aide à la réinsertion. Les combattants étrangers n'ayant pas commis de crime de guerre seront rapatriés dans leur pays d'origine.

 

Et maintenant ?

L'exercice a été plutôt réussi, mais le pari de la paix et de la stabilité est loin d'être gagné. La lecture des recommandations du forum était à peine finie que des tirs d'armes automatiques ont éclaté devant l'Assemblée nationale. La Minusca a répliqué avec des grenades lacrymogènes. Des leaders anti-balakas ont affirmé que leurs revendications n'avaient pas été entendues. Ils réclamaient entre autres le départ de la présidente de la transition, Catherine Samba Panza. Mais il semble surtout que des éléments anti-balaka et ex-Séléka, plus ou moins contrôlés, mettent la pression pour faire sortir leurs camarades de prison.Le forum de Bangui n'a pas réussi à inclure toutes les forces politiques, notamment les anciens présidents François Bozizé et Michel Djotodjia, exclus des discussions du forum. Des partisans des deux chefs d’État faisaient partie des manifestants à la fin du forum. Ils possèdent de puissants relais dans le pays et pourraient compliquer la transition.

 

Les inconnus de l'armée et du désarmement

L'armée centrafricaine a signé un appel, réclamant notamment le versement des arriérés de solde. Son comportement dans cette période de sortie de crise reste aussi une inconnue. Le programme de désarmement et de reconstitution de l'armée et des forces de l'ordre demande de gros moyens financiers. La communauté internationale suivra-t-elle ? Les leaders des milices parviendront-ils aussi à tenir leurs troupes et à respecter les engagements pris ?

 

Un gros chantier : reconstruire

Les Américains viennent d'annoncer le versement de 7 milliards 350 millions de francs CFA (un peu plus de 11 millions d'euros) pour reconstruire les forces de sécurité et le système judiciaire. La préparation des élections s'annonce comme un chantier immense et difficile. La présidente, Catherine Samba Panza a déclaré espérer que les élections législatives et présidentielles pourront se tenir d'ici la fin de l'année. Là encore, le financement international sera nécessaire pour arriver à la tenue du scrutin. Après l'Union européenne, la France a annoncé le versement de 350 millions de francs CFA pour l'organisation. Mais le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a évalué le budget à 22 milliards de FCFA.

 

 

lepoint.fr


15/05/2015
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Centrafrique : c'est parti pour le Forum de Bangui

Le Forum pour la réconciliation nationale en Centrafrique s'est ouvert ce lundi. Objectif : refonder les bases de l’État centrafricain.

 

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Par Jacques Duplessy

 

 

Il s'agit d'une rencontre cruciale que ce Forum de Bangui qui devrait théoriquement être clôturé le 11 mai. Plusieurs dossiers sont sur la table et devraient conduire à aborder plusieurs thèmes pour relever plusieurs défis dont voici les principaux :

- le défi institutionnel : il s'agit de redécouper le pays en région de sorte qu'aucune ne soit délaissée par le pouvoir central. Les gouverneurs de région devraient avoir une légitimité à travers les élections.

- le défi de la paix et de la sécurité, avec la réactivation du processus de désarmement, de démobilisation et de réintégrations des groupes armés, la formation et le rééquipement des forces de sécurité.

- le défi de la justice et de la lutte contre l'impunité, avec la traduction en justice des auteurs de crimes de sang et la collaboration avec la communauté internationale en ce qui concerne les crimes les plus graves commis en Centrafrique.

- le défi de l'éducation et de la paix. La restauration de la paix est aussi un problème de comportement, lequel est lié à mentalité. L'éducation de la jeunesse (60 % des habitants ont moins de 25 ans) devrait être une priorité.

- le défi de l'économie et de la bonne gouvernance : les recettes de l'état doivent profiter à tous. L'insécurité dans les zones minières a réduit les recettes. Tout est donc conditionné à la sécurité.

- La place de la RCA dans le monde : quelle diplomatie convient-il de mener dans la sous-région ?

- Le défi de la réconciliation nationale : il s'agit de trouver les mécanismes d'instauration d'un dialogue permanent entre les Centrafricains et de mettre en place une commission Vérité, Justice et Réconciliation.

 

Une tension palpable

Mais ce Forum s'ouvre sur fond de tensions. Soixante-dix partis politiques sont nés récemment dans le pays. Or, le Forum de Bangui ne prévoit que 30 places pour les partis politiques. Les exclus de la rencontre donnent de la voix. La partie musulmane a aussi déclaré que les 14 places qui lui sont accordées au sein du Forum sont insuffisantes. Le président du présidium, Abdoulaye Bathily, un homme politique sénégalais qui a œuvré pour la médiation, est contesté. On lui reproche de ne pas parler le sango, une des deux langues officielles de la Centrafrique, avec le Français.  Plusieurs participants ont également déclaré qu'ils voyaient mal comment une semaine de débats pourrait suffire à aborder l'ensemble des thèmes et évoquent l'hypothèse d'une prolongation. Certains participants entendent aborder ces préalables avant l'ouverture des débats. Enfin, l'armée nationale – ou plutôt ce qu'il en reste – grogne. Le gouvernement a payé les arriérés de salaire des fonctionnaires, sauf des militaires, car le gouvernement est dans l'incapacité de savoir qui compose l'armée aujourd'hui. Certains craignent que les militaires perturbent le déroulement de la rencontre.

 

lepoint.fr


07/05/2015
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RCA: le programme de désarmement abordé lors du Forum de Bangui

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En RCA, le Forum de réconciliation à Bangui s’est ouvert le lundi 4 mai. Près de 600 personnes sont présentes pour représenter les groupes armés, partis politiques, pays voisins ou grandes instances internationales. Au programme de ce mercredi : la paix et la sécurité avec notamment le programme de désarmement, démobilisation et de réinsertion.

Les débats sur le thème de la paix et de la sécurité se déroulent au siège de la Cemac, la Communauté économique et monétaire d'Afrique Centrale, à Bangui. L’amphithéâtre était rempli ce mercredi matin et on pouvait y croiser des représentants des groupes armés, mais aussi de nombreux délégués de la population qui a eu à souffrir de cette crise.

Beaucoup de temps a été consacré à la mise en place des instances de ce groupe sur la paix et la sécurité, puis des experts ont posé le débat en présentant les six axes de la discussion. Il s’agira évidemment de réfléchir aux raisons pour lesquelles les crises politico-militaires sont récurrentes en RCA ou aux moyens permettant de garantir plus de sécurité aux populations centrafricaines.

 

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Quelle nouvelle armée?

Mais au-delà de ces pistes très générales, il s’agira de réfléchir concrètement, pratiquement à ce que pourra être le futur programme de DDR, c'est-à-dire le programme de désarmement, démobilisation et de réinsertion. Tout cela en traçant les contours de la future armée nationale. Les deux aspects sont liés dans les discussions puisque certains combattants des groupes armés sont censés pouvoir rejoindre l’armée, la police ou les eaux et forêts.

Différents intervenants ce matin ont rappelé que les différents processus de DDR avaient été un échec en Centrafrique et avaient créé un désordre supplémentaire. On attend donc les propositions des orateurs qui se sont inscrits nombreux et qui se succèdent à la tribune pour de brèves interventions alors que les débats se poursuivent dans les couloirs.

 

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06/05/2015
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Centrafrique : près de 700 participants attendus au forum de Bangui

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Au moins 680 délégués venus de Bangui, des seize préfectures de la République centrafricaine, ainsi que de sa diaspora et de la communauté internationale vont participer du 4 au 11 avril au Forum de réconciliation nationale et de reconstruction de ce pays. Mais, une question se pose à quelques jours de l'ouverture : ces assises tiendront-elles leurs promesses, en vue de remettre la RCA sur l’orbite de la démocratie et du développement ?

L’ambition est sans doute de taille au regard du profond coma dans lequel ce pays de l’Afrique centrale est plongé depuis plus de deux ans. La totale fissure de son tissu social, les activismes politico-militaires, l’effondrement de l’économie, la disparition de l’administration, de l’armée nationale et de la police sont telles qu’il faudrait de grands remèdes pour ce pays.

Et les organisateurs du forum décidé par la rencontre de réconciliation nationale inter-centrafricaine de juillet 2014 à Brazzaville semblent n’avoir ménagé ni leur bonne volonté, ni leurs moyens pour donner une réelle chance à cette grand-messe dont l’une des grandes attentes est de « rapatrier » le grand élan de réconciliation inter-centrafricains constaté le 23 juillet 2014 à Brazzaville.

Ce jour-là, des personnalités centrafricaines de tous bords, Séléka, Anti-balaka, acteurs politiques, représentants d’église et d’associations chantaient à l’unisson, main dans la main, l’hymne national de la Centrafrique. Nombreux parmi eux fondus en larmes multipliaient des accolades avec les ennemis d’hier. Ils signaient alors, devant la communauté internationale et sous la supervision du médiateur dans la crise centrafricaine, le président Denis Sassou N’Guesso, un accord de cessation des hostilités qui a donné la juste mesure au processus de pacification en cours.

« Le forum de Brazzaville ne constitue que la première étape d’un processus politique qui se poursuivra en République centrafricaine, par l’organisation des consultations populaires dans les 16 préfectures, et du forum de réconciliation nationale à Bangui », lisait-on dans le communiqué final de la rencontre de Brazzaville.

 

Le désarmement et la paix

Des consultations populaires organisées pendant plusieurs mois, l’on retient qu’elles ont permis aux populations de la base de désigner leurs représentants au forum de Bangui, de décliner leurs attentes, de laisser les protagonistes des violences déplorés dans ce pays dire pourquoi ils ont pris les armes, etc. Selon le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et patron de la Minusca, Babacar Gaye, les aspirations des Centrafricains ont été clairement identifiées à l’issue des pré-forums.« Le désarmement et la paix demeurent le passage obligé clairement identifié par le peuple centrafricain tout entier », a-t-il indiqué.

« C’était l’occasion donnée d’aplanir nos divergences, de montrer notre maturité et l’image d’un pays résolument engagé dans le processus de la paix », soulignait quant à lui le Premier ministre centrafricain Mahamat Kamoun au sujet des consultations de la population.

Il faut souligner que les autorités de la transition en République centrafricaine conduites par la présidente Catherine Samba-Pandza ont fait plusieurs concessions pour rendre le forum de Bangui aussi inclusif qu’on l’attendait, en procédant  à plusieurs accommodations, notamment dans la programmation de ces assises, la désignation des participants et surtout celle des responsables de l’organisation et des travaux proprement dits.

Au terme des décrets publiés récemment à Bangui, le sénégalais Abdoulaye Bathily, un des médiateurs internationaux dans la crise Centrafricaine, dirigera le présidium du forum, assisté d’autres personnalités issues du monde politique, de la société civile et des groupes armés centrafricains et de la communauté internationale.

Un autre gage important qui donne une chance supplémentaire à la suite du processus de paix en RCA a été le nouvel accord obtenu à Nairobi, au Kenya, où Séléka et Anti-Balaka se sont engagés dans un cessez-le-feu et les anciens présidents François Bozizé et Michel Djotodia, souvent accusés de soutenir des milices armées et de saper les efforts de réconciliation ont pris l’engagement de rallier et de soutenir le processus engagé à Brazzaville.

Le Forum de Bangui devrait, de toute évidence profiter de ce climat favorable pour enfin réconforter le désarmement, démobilisation et réinsertion, la libre circulation des personnes et des biens, ainsi que l’organisation d’élections libres qui donneront à la RCA des institutions stables et crédibles.

 

 

Thierry Noungou
 

02/05/2015
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Centrafrique: Forum de Bangui - A une semaine du grand rendez-vous, le voile se lève sur certaines inquiétudes

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Le médiateur international dans la crise centrafricaine, le président Denis Sassou-N'Guesso, a reçu le 23 avril dernier à Brazzaville l'ambassadeur de France au Congo, Jean-Pierre Vidon pour faire le point sur le processus de transition en Centrafrique et notamment le forum de paix et de réconciliation attendu le 4 mai prochain.

« Ce forum va réunir toutes les parties prenantes et on l'espère qu'il va en ressortir des résultats très encourageants. Tous les efforts sont réunis pour y parvenir. », a indiqué Jean-Pierre Vidon.

Le diplomate français a par ailleurs insisté sur le rôle non négligeable du Congo dans la recherche de la paix et de la réconciliation en République Centrafricaine.

Ces efforts, selon le diplomate « ce sont ceux naturellement du Congo sous la haute autorité du médiateur Sassou N'Guesso, de la France et de beaucoup d'autres pays ».

Hormis, les efforts diplomatiques entrepris par le Congo pour tenter de mettre un terme à la crise qui mine la RCA depuis deux ans, les soldats congolais sont aussi engagés sur le terrain des hostilités pour la protection des populations civiles et favoriser le rétablissement de l'autorité de l'Etat sur l'ensemble du territoire national.

Dans ce sens, le chef de l'Etat congolais a reçu les 21 et 23 avril derniers, Stephanie Sullivan et William Ruto, respectivement ambassadeur des Etats-Unis d'Amérique au Congo et vice-président kényan.

A ces occasions, il a évoqué avec ses hôtes les préparatifs du forum de paix et surtout l'épineuse question de la participation des anciens présidents François Bozize et Michel Djotodia.

Le 22 avril dans la foulée des préparatifs, la présidente de la transition, Catherine Samba Panza, a décidé de reporter les assises de Bangui initialement prévues du 27 avril au 4 mai.

Ce report a été recommandé par le président Sassou- N'Guesso : «La présidente Samba Panza a tenu compte de la disponibilité du médiateur international dans la crise centrafricaine, le président congolais Denis Sassou Nguesso, pour décaler la tenue effective du forum national de Bangui », a expliqué à l'Agence france presse (AFP) Anicet Clément Guiyama Masogo, conseiller politique à la Présidence centrafricaine.

Au moins 680 délégués de Bangui, de l'intérieur du pays, ou encore de l'extérieur ainsi que des représentants de la communauté internationale, doivent participer à ce forum.

Un forum qui s'inscrit dans la ligne droite de l'accord de cessation des hostilités signé le 23 juillet 2014 à Brazzaville.

 

 

ADIAC Congo


25/04/2015
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RCA:FAITS ET ANALYSE SUR "L'AFFAIRE MICHEL AMINE"

Voici la mise au point et les éclairages de Me ANDEGUE ONANA Daniel Désiré, Avocat au Barreau du Cameroun, Conseil et conseiller politico-juridique de M. AMINE Michel, président national de l’UNDP-RCA et candidat à l’élection présidentielle 2015 en Centrafrique.

 

 

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« Tout acte authentique délivré au Cameroun par l’autorité compétente qui n’a été ni contrefait, ni falsifié après son établissement, tel que le passeport camerounais de Monsieur AMINE Michel, n’est aucunement faux. »

Alors qu’il se trouvait au salon d’honneur de l’aéroport de Bangui M’poko, au terme d’un bref séjour à Bangui au cours duquel il aura présidé diverses activités de son Parti Politique, dans l’attente d’embarquer sur le vol d’Air France en date du 07 avril 2015, après l’accomplissement des formalités d’usage, Monsieur AMINE Michel, Président Fondateur du parti politique dénommé Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès (UNDP), a été informé d’une extraordinaire interdiction d’embarquer par le Commissaire de l’aéroport.

Ensuite, il a été interpellé, sans convocation, ni mandats d’arrêt, d’amener ou de comparution alors qu’il a un domicile connu à Bangui, par un Capitaine de gendarmerie qui, sans décliner son identité, encore moins l’informer des motifs de son arrestation, l’a conduit au cabinet du Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Bangui, fallacieux prétexte pris de l’exécution de ses instructions.

Fort curieusement, après plus de 45 minutes d’attente au palais de justice qui s’était déjà vidé de son personnel, le Capitaine de gendarmerie sus évoqué a passé un coup de fil au Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Bangui, puis a informé Monsieur AMINE Michel de ce que le Procureur avait déclaré ignorer l’existence de cette procédure .

C’est alors que le Capitaine de gendarmerie qui escortait Monsieur AMINE Michel privé de sa liberté depuis l’aéroport de Bangui M’poko, a appelé le Ministre de la Sécurité Publique qui a demandé à son interlocuteur de conduire le Président Fondateur et candidat à la présidentielle investi par l’UNDP-RCA, à son Cabinet ou il l’attendait à la tombée de la nuit, ce qui a été fait.

Monsieur AMINE Michel y a été auditionné dans l’obscurité par le Ministre de la Sécurité Publique assisté de son Directeur de Cabinet, en se servant de la lampe torche de son téléphone portable, puis invité à remettre à cet enquêteur extraordinaire, son passeport.

Monsieur AMINE Michel a spontanément remis, non pas un seul, mais deux passeports, dont l’un centrafricain et l’autre camerounais, puis sa carte de séjour délivrée par les autorités françaises.

Au terme de cette audition, le Ministre de la Sécurité Publique a ordonné verbalement la garde à vue de Monsieur AMINE Michel au Commissariat Spécial de police du port fluvial de Bangui, ou il a séjourné dans l’illégalité du 07 au 14 avril 2015.

Monsieur AMINE Michel y a été auditionné successivement le 08 avril 2015 par la police administrative dit-on, en l’absence de ses conseils, puis les 09 avril 2015, en présence de ses conseils, par des enquêteurs du Commissariat Spécial de police du port fluvial de Bangui, en vertu d’une atypique lettre de mise à disposition du responsable de la police administrative ci-dessus évoqué.

Il a également été auditionné le 11 avril 2015, par les enquêteurs du Commissariat Spécial de police du port fluvial de Bangui qui l’ont privé de l’assistance de ses conseils pourtant présents, en violation flagrante de la loi, notamment l’article 48, dernier paragraphe du code de procédure pénale centrafricain qui énonce que « la présence d’un Avocat auprès d’une personne gardée à vue ou détenue est de droit si cette personne le réclame », motif pris de l’exécution des instructions de hautes autorités judiciaires.

Il lui serait reproché entre autres, d’après les déclarations du Ministre de la Sécurité Publique lors de sa conférence de presse, de détenir un faux passeport Afghan, puis d’avoir la double nationalité centrafricaine et camerounaise, ce qui du reste n’est pas interdit par la loi centrafricaine, lesquels faits seraient constitutifs de faux d’après le Ministre de la Sécurité Publique.

Or, il s’agirait de basses manœuvres politiciennes liées à la montée en puissance de Monsieur AMINE Michel sur la scène politique centrafricaine, entre autres par sa virginité politique, ses actions socio-humanitaires et l’irréversible pertinence de son programme politique dans lequel la révolution verte occupe une place capitale.

En effet, Monsieur AMINE Michel a été prétendument interpellé sur instructions imaginaires du Procureur de la République qui a déclaré ignorer l’existence de cette procédure, ce qui a permis de démasquer le véritable auteur de ce qui se trouve être selon toute vraisemblance un vaste complot, en l’occurrence le Ministre de la Sécurité Publique qui, s’érigeant en pouvoir judiciaire en substitution du Procureur garant des libertés, puis enquêteur, a auditionné, ordonné verbalement la garde à vue de Monsieur AMINE Michel ,retenu toutes ses pièces officielles, à savoir ses deux passeports authentiques centrafricain, camerounais et sa carte de séjour délivrée par les autorités françaises compétentes.

Article 40 « Dans le lieu où réside un magistrat du ministère public, si par nécessité de l’enquête, l’officier de police judiciaire est amené à garder à vue une ou plusieurs personnes soupçonnées d’avoir participé à l’infraction, il ne pourra le faire que pendant 72 heures renouvelable une seule fois. A l’expiration de ce délai, la personne gardée à vue sera en tout état de cause présentée au procureur de la république ou mise immédiatement en liberté….».

Il y a aussi lieu de relever qu’en violation de l’article 40 du code de procédure pénale centrafricain, la garde à vue de Monsieur AMINE Michel pendant plus de 06 jours est vraisemblablement illégale.

La privation de Monsieur AMINE Michel de l’assistance de ses conseils pourtant présents, lors de ses auditions depuis le samedi, 11 avril 2015 par les enquêteurs du Commissariat Spécial de police du port fluvial de Bangui, motif pris de l’exécution des instructions de hautes autorités judiciaires, est constitutive d’une flagrante violation de la loi, notamment l’article 48, dernier paragraphe du code de procédure pénale centrafricain qui énonce que « la présence d’un Avocat auprès d’une personne gardée à vue ou détenue est de droit si cette personne le réclame ».

Le Ministre de la Sécurité Publique a déclaré lors de sa conférence de presse qu’il serait reproché à Monsieur AMINE Michel de détenir deux passeports centrafricain et camerounais, or cela ne constitue pas une infraction en droit centrafricain ou la double nationalité est admise, eu égard au principe de la territorialité des règles de droit.

D’ailleurs, ces deux passeports seraient authentiques pour avoir été délivrés par les autorités compétentes.

La République centrafricaine ne saurait, sans susciter de graves incidents diplomatiques, faire un procès aux autorités camerounaises, d’avoir délivré pour une raison ou une autre, un passeport à Monsieur AMINE Michel, tout comme de nombreux étrangers détiendraient des passeports centrafricains authentiques délivrés par les autorités compétentes.

En ce qui concerne particulièrement le passeport camerounais, sa validité ne peut être appréciée qu’au regard de la loi camerounaise, lieu de délivrance de cette pièce officielle, et non par rapport à la loi centrafricaine comme certains l’ont prétendu suite à la conférence de presse du Ministre de la Sécurité Publique, en application du sacro-saint principe de la territorialité des règles de droit.

Or, l’article 205 du code pénal camerounais excluant toutes autres hypothèses, définit sans équivoque le faux en écritures publiques et authentiques, comme étant le fait de contrefaire ou altérer soit dans sa substance, soit dans les signatures, dates, et attestations un acte émanant soit du pouvoir législatif, soit du pouvoir exécutif, soit du pouvoir judiciaire, ou un acte dressé par une personne seule habilitée à la faire.

Ainsi, tout acte authentique délivré au Cameroun par l’autorité compétente qui n’a été ni contrefait, ni falsifié après son établissement, tel que le passeport camerounais de Monsieur AMINE Michel, n’est aucunement faux.

Quant au passeport imaginaire Afghan invoqué pompeusement entre autres par le Ministre de la Sécurité Publique, puis publié sur les réseaux sociaux, celui-ci est révélateur d’un grossier montage dans la perspective de nuire gratuitement à Monsieur AMINE Michel.

Ce soi-disant passeport Afghan aurait été fabriqué à dessein par les détracteurs aigris de Monsieur AMINE Michel qui ont malheureusement fait preuve d’une imagination puérile doublée d’amateurisme, tant il est entre autres vrai que :

Il est mentionné dans ce soi-disant passeport Afghan que l’on s’obstine opiniâtrement, mais vainement à attribuer à Monsieur AMINE Michel, et dont la couverture porte la mention Afghanistan, puis les armoiries de cet Etat, que celui-ci aurait été délivré le 1er novembre 1975 au Caire en Egypte, à un certain Joseph .M. NHLA NHLA, alors que Monsieur AMINE Michel avait moins de 10 ans ;

Or, ce passeport imaginaire dont ne s’est jamais prévalu Monsieur AMINE Michel, contient plutôt les armoiries de l’Egypte, une très récente photo de Monsieur AMINE Michel ayant déjà plus de 40 ans, faite à Bangui ;

La photo de Monsieur AMINE Michel dont le forma n’est pas celui requis pour les passeports, sur laquelle l’on a grossièrement apposé des cachets fabriqués, n’est pas à l’endroit habituel, comparativement aux autres passeports.

Il y a lieu de déplorer le fait que les basses manœuvres ci-dessus évoquées, aient été orchestrées dans un contexte marqué par une volonté manifeste de réconciliation, au moment où le peuple Centrafricain, les autorités et Institutions de Transition, la société Civile, les autorités religieuses et traditionnelles, divers acteurs Institutionnels nationaux et internationaux, avec le déterminant concours de la communauté Internationale fortement mobilisée, s’évertuent à éradiquer la crise humanitaire sans précédent dont le pays est en proie, renouer avec la paix et la sécurité, restaurer l’Etat de Droit, puis finaliser le processus démocratique qui mettra un terme à la Transition avec l’imminente organisation d’élections libres et transparentes .

Fort heureusement, Monsieur AMINE Michel dont l’état de santé manifestement précaire nécessite des soins urgents en France par son médecin traitant qui l’y attend depuis le lendemain de son arrestation et sa séquestration arbitraires, a été libéré par les autorités judiciaires qui, au-delà des irrégularités procédurales, ont fait preuve d’une audace intellectuelle qu’il convient tout de même de relativiser.

Cette vrai fausse affaire AMINE Michel pourrait sérieusement hypothéquer le processus d’unité nationale et de réconciliation en cours, à quelques jours du Forum envisagé, au cas où Monsieur AMINE Michel ne serait pas totalement libéré, car non seulement les autorités centrafricaines retiennent encore abusivement toutes ses pièces officielles, l’empêchant ainsi de vaquer à ses occupations à l’étranger, puis d’aller recevoir des soins médicaux en France, mais aussi, il demeure sous contrôle judiciaire.

Cela est constitutif de pratiques discriminatoires, puis de la violation de ses droits et libertés, notamment les libertés d’expression, d’aller et venir, consacrées par la Déclaration Universelle des droits de l’Homme.

Les conseils de Monsieur AMINE Michel qui n’excluent pas l’hypothèse de poursuites judiciaires contre les auteurs et complices des manœuvres politiciennes dont il est victime, ont sollicité auprès de qui de droit, son prompte rétablissement dans ses droits injustement bafoués, à travers la restitution de toutes ses pièces officielles délivrées par les autorités compétentes, dont l’authenticité ne fait l’ombre d’aucun doute.

Encore faudrait-il relever qu’il est incongru et cela relève même de la déraison la plus débridée, de faire à Monsieur AMINE Michel, un procès politique fondé sur le fallacieux prétexte de la détention d’un passeport camerounais, alors que non seulement de nombreux centrafricains seraient dans la même situation, mais aussi, de multiples étrangers détiendraient des passeports centrafricains vraisemblablement délivrés par de hautes autorités.

En outre, relativement aux pièces officielles de Monsieur AMINE Michel abusivement retenues par les autorités centrafricaines sous de fallacieux prétextes, plusieurs questions pertinentes s’imposent :

Les autorités centrafricaines actuelles qui sont des sujets de droit au même titre que Monsieur AMINE Michel ont-elles le droit de remettre en cause l’identité et la nationalité centrafricaine de ce Centrafricain à part entière et non entièrement à part connu comme tel, au risque que la leur soit également contestée lorsque le pouvoir changera irréversiblement de camp ?

Les autorités centrafricaines peuvent-elles, sans provoquer de gravissimes incidents diplomatiques, faire un procès aux Etats camerounais et français ou leur faire des demandes d’explications à peine voilées, d’avoir délivré un passeport, puis une carte de séjour authentiques à Monsieur AMINE Michel ?

Les autorités centrafricaines qui retiennent abusivement la carte de séjour et le passeport délivrés à Monsieur AMINE Michel par la France et le Cameroun, ont-elles l’intention ou qualité pour les annuler ou faire annuler ?

Monsieur AMINE Michel et qui de droit, ne peuvent-ils pas, même auprès d’institutions supra étatiques, tirer les graves conséquences de la rétention abusive de la carte de séjour et du passeport ci-dessus évoqués, et même de la gravissime atteinte à ses droits et libertés ?

Réciprocité oblige, face à des cas similaires qui ne peuvent manquer, le Cameroun et la France ne seront-ils pas aussi en droit de faire des procès et demandes d’explications à l’Etat centrafricain ?

Les autorités centrafricaines n’ont-elles pas encore mesuré l’extrême gravité de cette situation qui ne vaut pas la peine ?

N’est-il pas temps d’y mettre un terme ? La poubelle de l’histoire centrafricaine étant déjà beaucoup trop pleine pour en recevoir encore !!!

De même, les autorités centrafricaines ont mieux à faire pour le peuple victime d’une crise humanitaire sans précédent dont les auteurs ne sont nullement inquiétés, que de persécuter gratuitement pour des raisons politiques, l’irréprochable AMINE Michel dont la générosité et les actions socio-humanitaires à l’aide du fruit de son travail, gênent la vieille classe politique qui n’a pas pu offrir à la Centrafrique mieux que ce qu’elle est aujourd’hui, c'est-à-dire une véritable calamité.

Le Cameroun actuellement plus préoccupé par la guerre contre Boko Haram dans l’intérêt de tous les pays de la sous-région dont aucun n’est épargné par l’insécurité transfrontalière, pays faisant montre d’une hospitalité à nulle autre pareille qui a accueilli une pléthore de frères Centrafricains se sentant désormais chez eux, victimes d’une dévastatrice guerre fratricide dans leur pays, puis la France, lesquels Etats parmi tant d’autres sont déjà au chevet de la Centrafrique dans le cadre de la gravissime et très onéreuse crise humanitaire causée par les Centrafricains eux-mêmes, n’ont-ils pas mieux à faire que de tomber dans le piège des autorités centrafricaines qui, ayant retenu le passeport camerounais et la carte de séjour en France du Président Fondateur de l’UNDP-RCA, inviteraient ces pays qui ont mieux à faire, à les soutenir dans leurs fort inopportunes, voire impertinentissimes manœuvres politiciennes à l’égard d’un redoutable candidat à la présidentielle de 2015, à qui l’on voudrait barrer la voie, pour ouvrir un vaste boulevard aux candidats, adeptes d’une politique politicienne à la peau dure qui, ayant épuisé toutes leurs cartes, n’ont pas offert à la Centrafrique mieux que ce qu’elle est aujourd’hui, d’où l’irréparable rupture entre le peuple et la vieille classe politique centrafricaine.

Ne devrait-on pas apprécier à leur juste valeur, les actions du patriote AMINE Michel tendant à apaiser la souffrance de ses compatriotes, quelle que soit l’origine de ses revenus obtenus ailleurs, qui sont loin d’être le fruit du sang des Centrafricains, plutôt que de soutenir, voire protéger des prédateurs qui font passer leurs intérêts personnels avant le peuple par ailleurs nargué avec le fruits de détournements de deniers publics ?

S’agissant des pièces officielles de Monsieur AMINE Michel abusivement retenues par les autorités centrafricaines,

Le vaste complot dont est victime le Président Fondateur de l’Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès (UNDP), en l’occurrence Monsieur AMINE Michel à qui ses détracteurs aigris viennent de bâtir un inéluctable destin présidentiel, est semblable à l’attitude d’un aveugle qui, ayant égaré ses lunettes dans une ruelle sombre, voire quasi ténébreuse, s’obstine opiniâtrement à les retrouver sous le seul réverbère du boulevard, sous le fallacieux prétexte qu’il y fait plus clair.

 

 

Par Me ANDEGUE ONANA Daniel Désiré, Avocat au Barreau du Cameroun, Conseil et conseiller politico-juridique de M. AMINE Michel, président national de l’UNDP-RCA et candidat à l’élection présidentielle 2015 en Centrafrique.

 

www.yaoundeinfos.com


23/04/2015
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Centrafrique: Bangui, le Premier ministre lance les concertations entre groupes armés

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Samedi 11 avril 

 

Mahamat Kamoun, le premier ministre centrafricain, a lancé ce vendredi à Bangui, les concertations entre groupes armés de Rca, signataires du cessez-le-feu du 23 juillet 2014 à Brazzaville au Congo.

Les travaux qui ont débuté à Bangui ce vendredi, et qui vont se tenir pendant une semaine, du lundi 13 au samedi 18 avril 2015, doivent permettre aux groupes armés, de faire des propositions relatives au programme DDR (désarmement-démobilisation-réinsertion).
Les propositions issues de ce pré-forum, devront être soumises au grand forum qui se tiendra du 27 avril au 4 mai prochain, a souligné face aux médias, le chef du gouvernement. 
Avant d’ajouter que le « pré-forum était le rendez-vous de la maturité où les groupes armés doivent faire preuve de volonté pour tourner la page sombre de l’histoire de la Rca ».

En poursuivant sur un ton de réconciliation, «nous devons profiter de ces concertations, pour aplanir nos divergences. (…) L’occasion, nous est donnée de montrer notre maturité et l’image d’un pays résolument engagé dans le processus de la paix », va-t-il fait valoir, devant les représentants de 7 groupes armés, présents à la réunion. 

Le général Babacar Gaye, représentant spécial de Ban Ki-Moon, le secrétaire général de l’Onu, et patron de la Minusca, a pour sa part souligné, « le désarmement et la paix, demeurent le passage obligé clairement identifié par le peuple centrafricain tout entier ». 
Laurent Djim-Wei, Colonel du groupe armé APRD, a, pour sa part, indiqué que «certains sujets n’allaient pas être abordés au grand forum. Et que les discussions du pré-forum, étaient le cadre idéal, pour expliquer les raisons ayant poussés les uns et les autres, à recourir aux armes ». 



Koaci.com, Yaoundé


11/04/2015
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Centrafrique : accord et divisions à Nairobi

Un accord de cessez-le-feu a été signé mercredi à Nairobi, sans François Bozizé et Michel Djotodia, sur fond de divisions internes des anti-Balaka et des ex-Séléka. Au forceps et sous pression kényane, l'accord de Nairobi entre les belligérants centrafricains a finalement été signé dans la précipitation ce mercredi.

 

 

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Au forceps et sous pression kényane, l’accord de Nairobi entre les belligérants centrafricains a finalement été signé dans la précipitation ce mercredi. Un accord de cessez-le-feu a donc été ratifié entre anti-Balaka et ex-Séléka, les deux principaux groupes armés en conflit en Centrafrique. Pourtant, cet accord n’apporte rien de neuf dans la résolution de la crise centrafricaine. Contrairement à une première version qui avait jeté le trouble, en demandant l’amnistie générale et l’ouverture d’une troisième transition, l’accord signé mercredi se borne à rappeler l’engagement des belligérants pour une cessation des hostilités et un reconnaissance des autorités de transition actuelles. Des dispositions qui avaient déjà été signées à Brazzaville en juillet 2014 mais jamais respectées. Il faut dire que l’initiative hasardeuse de Nairobi du président congolais Sassou Nguesso avait été peu appréciée par la communauté internationale et les autorités centrafricaines. Bangui ne souhaitait pas voir réapparaître de sitôt les deux anciens présidents Bozizé et Djotodia et craignait que les discussions de Nairobi ne parasitent leur propre Forum de paix, fixé au 27 avril. Mais depuis février, et la signature de la seconde version de l’accord, sa signature a été plusieurs fois repoussée. En cause, les hésitations de l’initiateur de Nairobi : Denis Sassou Nguesso, qui prenait la mesure de la contestation internationale – voir notre article.

 

En catimini, sans Bozizé et Djotodia

Après deux mois d’atermoiement, la médiation kényane, seule aux commandes, a décidé de forcer le destin. C’est mardi 8 avril, en fin de soirée, que les Kényans précipitent les événements. Sans prévenir le président Sassou Nguesso, Uhuru Kenyatta convoque les signataires pour le mercredi matin. Fini la grande signature avec tambours et trompettes, en présence des chefs d’Etat de la région, comme cela était prévu par Sassou et Kenyatta, la signature se déroule à huis clos, dans un hôtel de Nairobi. Mais si Joachim Kokaté paraphe bien le document au nom des anti-Balaka, Michel Djotodia laisse Nourredine Adam engager les ex-Séléka et François Bozizé, encore à Kampala, est absent de la signature. L’ancien président Bozizé, n’a pas n’ont plus été informé de la signature précipité de l’accord, mais il pourrait cependant rejoindre rapidement Nairobi pour signer le document. Depuis la signature, le président congolais semble s’être réveillé et il tente maintenant de convaincre Michel Djotodia d’apposer sa signature sur l’accord.

 

Divisions en cascades

 

Que vaut donc cet accord, au contenu minimal et sans avancées majeures sur le conflit en cours en Centrafrique ? « C’est une signature pour rien », répond-on à Bangui dans l’entourage de la présidente Samba-Panza. « On a perdu beaucoup de temps pour rien et cela n’aura aucune conséquence sur le Forum de Bangui » veut-on croire. Il faut dire qu’au-delà de cet accord, les deux principaux groupes armés : Séléka et anti-Balaka sont en pleine division interne. Côté Balaka, les dissensions entre Edouard Ngaissona, et Joachim Kokaté (présent à Nairobi) éclatent désormais en plein jour. Ngaissona, coordonnateur national des anti-Balaka, qui a fondé son propre parti, le PCUD, affirme ne pas avoir mandaté Kokaté pour négocier à Nairobi. Le second reproche à Ngaissona la création de son parti et ses « ambitions présidentielles ». Le mouvement anti-Balaka pourrait bien se présenter divisés à Bangui le 27 avril prochain.

 

Djotodia perd le contrôle

L’ancien président Michel Djotodia est-il encore le leader incontesté des ex-Séléka ? Pas si sûr. Allié à Nourredine Adam, l’ex-homme fort de la Séléka, Michel Djotodia tient une ligne politique que les autres membres du mouvement peinent à suivre. L’ancien président Djotodia plaide pour ce qu’il appelle « des réparations ». En clair, il demande son retour aux affaires, à la tête d’une nouvelle transition, afin d’organiser les prochaines élections. Djotodia ne comprend toujours pas son éviction du pouvoir en janvier 2014. Il souhaite terminer son « mandat » pendant les 15 mois qu’il était encore censé effectuer à la tête de la présidence de transition avant sa démission. L’ancien patron de la Séléka considère toujours avoir été maltraité « parce que musulman » et se dit victime « d’injustices». Problème, il est quasiment le seul à le penser et certains militaires de l’ex-Séléka ont déjà lâché Djotodia. Comme par exemple, ce général de l’ex-Séléka : Mahamat Al Khatim. En lien avec l’ancien ministre des Mines, Djono Haba qui s’occupe de la branche politique d’un mouvement dissident, il mène la fronde anti-Djotodia. Selon nos informations, ces ex-Séléka seraient disposés à conclure une alliance avec les anti-Balaka contre Michel Djotodia. C’est dire l’état des divisions internes au sein des anciens Séléka, dont la mouvance a toujours été très « composite ». La représentativité des délégations qui assisteront au Forum de Bangui et le dosage des différences factions Balaka et Séléka constitueront donc le principal défi des organisateurs de cette grande table ronde intercentrafricaine. En cas d’échec à Bangui, tous ces groupes (encore) armés pourraient être tentés par une fuite en avant qui rallumerait alors le conflit. La semaine du Forum de Bangui qui s’ouvrira le 27 avril s’avère cruciale.

 

 

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Christophe RIGAUD – Afrikarabia

 

 

afrikarabia.com


10/04/2015
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Centrafrique : Bozizé et Djotodia exclus du Forum de réconciliation nationale prévu fin avril à Bangui

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L'ex-président centrafricain François Bozizé et son tombeur Michel Djotodia, en exil respectivement à Kampala puis à Cotonou et signataires d'un accord de cessez-le-feu en janvier à Nairobi, ne participeront pas au Forum de réconciliation nationale programmé après plusieurs reports du 27 avril au 4 mai à Bangui, annonce la présidence centrafricaine.

Une étape majeure du processus de transition censé prendre fin par la tenue d'élections présidentielle et législatives prévues entre juillet et août, ces assises prévues par l'accord de cessez- le-feu du 23 juillet 2014 à Brazzaville (Congo) sont destinées à réunir pour un dialogue national inclusif et constructif pour une sortie de crise durable les différentes sensibilités socioculturelles centrafricaines.

En d'autres termes, le rendez-vous mettra face à face pour des discussions franches, les protagonistes de la crise centrafricaine représentés par les ex-rebelles de la Séléka ayant porté au pouvoir le 24 mars 2013 à Bangui leur leader Michel Djotodia, les milices anti-Balaka fidèles à François Bozizé, d'autres mouvements politico-militaires, la classe politique toutes tendances confondues et la société civile.

"On est dans une logique où il n'y a pas d'impunité. La République est respectueuse des engagements vis-à-vis de la communauté internationale et des décisions prises par celle-ci. Il y a des sanctions internationales contre un certain nombre de personnalités et nous en tenons compte", souligne cependant Anicet Guiyama-Massogo,ministre conseiller chargé du dialogue politique et social à la présidence centrafricaine.

C'est un propos tenu lors d'un entretien téléphonique vendredi à Xinhua en réponse justement à une question sur la participation de François Bozizé et son tombeur Michel Djotodia, lui-même poussé à la démission en janvier 2014 par la France et la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC), exaspérées par son incapacité à mettre un terme aux violences dans le pays.

Les deux dirigeants, aujourd'hui en exil respectivement à Kampala (Ouganda) et à Cotonou (Bénin), sont effet sous le coup depuis 2014 d'une interdiction de voyager de la part des Nations Unies, qui les accusent de torpiller le processus de transition.

Fin janvier à Nairobi (Kenya), ils s'étaient pourtant rencontrés lors de négociations ayant abouti à un "accord de cessez-le-feu et cessation des hostilités entre les ex-Séléka et les anti-Balaka de la République centrafricaine", accord récusé par les Nations Unies et le médiateur de la crise centrafricaine, le président congolais Denis Sassou Nguesso.

Précédées de consultations populaires organisées dans les 16 préfectures de la RCA et des pays voisins comme le Cameroun, où ont trouvé refuge un grand nombre de Centrafricains en fuite pour échapper aux violences commises par ex-rebelles de la Séléka et les milices anti-Balaka, le Forum de réconciliation annoncé débattre des thèmes de paix et sécurité, de justice et réconciliation, de gouvernance, puis développement social et économique, selon des sources officielles.

 
Source: Agence de presse Xinhua

04/04/2015
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Centrafrique : Reprise en main de la sécurité publique

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Après des mois de guerre et d’état de siège, les groupes armés ont été mis hors d’état de nuire en Centrafrique. La sécurité publique est désormais la priorité des autorités qui peuvent se concentrer sur la lutte contre la criminalité.

Après mois de guerre et d’état de siège, les groupes armés ont été mis hors d’état de nuire en Centrafrique. La sécurité publique est désormais la priorité des autorités qui peuvent se concentrer sur la lutte contre les criminels qui profitent de la reprise de l’activité pour organiser des braquages, des agressions et des assassinats.

Le gouvernement de transition est conscient que le pays doit s’appuyer sur des forces de sécurité intérieures fermes, qui sauront faire respecter la loi dans les quartiers. Ce message fort est entendu par la population qui se sent protégée par le personnel de police et de gendarmerie.

Une vaste opération contre le banditisme et la criminalité a été lancée par l’OCRB, l’Office Central de la Répression du Banditisme. Son très actif directeur, le colonel Robert Yékouakété, a pris la mesure de ses fonctions.

Il est conscient du poids qui pèse sur les honnêtes citoyens : « Nous vivons des cas de banditisme dans la ville. Les diplomates et les commerçants sont inquiets de cette situation qui inquiète également nos pauvres mamans qui vendent différentes denrées. Car le plus souvent ce sont elles les principales victimes de vol »

Des dizaines de délinquants ont été arrêtés afin de préserver l’activité économique dont le pays a tant besoin. Le centre-ville de Bangui a été débarrassé des braqueurs et bandits qui sévissaient dans l’ombre. Son directeur insiste sur la compétence nationale de l’OCRB, qui agit sur l’ensemble du territoire, dans toutes les préfectures et sous-préfectures. 

La fermeté est aujourd’hui le maître mot des autorités. L’arrestation de Monsieur Ousmane Mahamat Ousmane au niveau de l’aéroport de Bangui Mpoko ou celle de Monsieur Romaric Vomitiade illustrent ce positionnement.

Il est désormais intolérable que des groupes armés fassent usage des armes sans contrôle, comme du temps des périodes de guerre.

Aujourd’hui alors que la paix reprend ses droits dans la capitale et les provinces, la lutte contre l’insécurité est une priorité. Le message est clair pour les criminels et les bandits de grand chemin.

De Bria à Ndélé, les FSI reviennent. Rien ne pourra plus empêcher cette reconquête de notre pays par l’autorité de l’Etat Centrafricain.

 

Par Blanche Kere

 

30/03/2015
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