CENTRAFRIQUE NEWS EXPRESS

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ALERTES


Forum national de réconciliation en Centrafrique : Sassou Nguesso à Bangui

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Le président congolais Denis Sassou Nguesso, médiateur dans la crise centrafricaine, est arrivé dimanche après midi à Bangui, pour participer au forum national de réconciliation qui s’ouvre lundi dans la capitale centrafricaine.Plus de 500 participants représentants toutes les couches sociales du pays vont prendre part à  ces assises de sept jours (4-11 mai) qui vont se pencher sur la bonne gouvernance, la paix et la sécurité, la justice et la réconciliation, le développement économique et social

Ces quatre préoccupations majeures des populations centrafricaines doivent faire l’objet de recommandations visant à  mettre fin à  l’instabilité cyclique dans le pays.

Le président du forum, le Sénégalais Abdoulaye Bathily, a déclaré, au cours d’une conférence de presse, dimanche à  Bangui, que  "le forum national de réconciliation constitue une occasion pour les Centrafricains de se parler franchement pour trouver des remèdes nécessaires pour alléger la souffrance des populations centrafricaines qui croupissent dans la misère et vivent dans des conditions déplorables à  l’étranger ».

Pour sa part, la présidente du comité technique d’organisation, Mme Marguerite Samba Maliavo, a indiqué que sur les 580 invités attendus 570 se sont déjà  manifestés.

Elle a ajouté que l’ouverture du forum aura lieu, lundi matin, dans l’hémicycle du Conseil national de transition (CNT).

Cette première journée sera marquée notamment par les déclarations des personnalités, l’adoption du règlement intérieur du forum et la répartition des délégués dans les commissions thématiques dont certaines tiendront leurs travaux dans le complexe sportif Barthélemy Boganda.

Le dernier forum sur la crise centrafricaine, qui s’est tenue au mois de juillet denier à  Brazzaville (Congo), a débouché sur la signature d’un accord de cessez-le-feu entre les belligérants du conflit centrafricain.

 

 

Signature : APA

04/05/2015
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Centrafrique: enquête à Paris sur des accusations de viols d'enfants par des militaires français

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La justice française enquête sur des accusations de viols d'enfants par des militaires français déployés en Centrafrique, dénoncées dans un rapport interne de l'ONU et révélées mercredi par le quotidien britannique "The Guardian".

L'enquête a été ouverte à Paris en juillet 2014 pour viols sur mineurs de moins de 15 ans, selon une source judiciaire, sur la base d'un rapport transmis par le ministère de la Défense. Ce dernier a reconnu avoir été saisi à cette date "de témoignages d'enfants centrafricains accusant d'agressions sexuelles des militaires français de l'opération Sangaris".

Ces témoignages ont été recueillis par des personnels de l'ONU déployés en Centrafrique. Ils "retracent des faits qui auraient été commis sur une dizaine d'enfants, sur le site de l'aéroport de M'Poko (à Bangui), entre décembre 2013 et juin 2014", précise le ministère, qui "a pris et prendra toutes les mesures nécessaires pour permettre la manifestation de la vérité".

"Si les faits étaient avérés, il veillera à ce que les sanctions les plus fermes soient prononcées à l'égard des responsables de ce qui serait une atteinte intolérable aux valeurs du soldat", ajoute-t-il.

Depuis l'ouverture de l'enquête, la gendarmerie prévôtale, composée de militaires disposant de prérogatives judiciaires et placés sous le contrôle du procureur de la République de Paris, a effectué un déplacement en Centrafrique, selon une source judiciaire.

Selon la co-directrice de l'ONG américaine Aids-Free World, Paula Donovan, qui a communiqué le rapport au Guardian, le document rassemble les témoignages de six enfants âgés de 8 à 15 ans et implique une quinzaine de soldats français.

Ceux-ci auraient échangé de la nourriture, et parfois de petites sommes d'argent, contre des faveurs sexuelles.

"Les enfants ont témoigné qu'ils avaient faim et qu'ils pensaient pouvoir se procurer de la nourriture auprès des soldats", a expliqué à l'AFP Mme Donovan. La réponse des soldats était "si tu fais ça, alors je te donnerai à manger".

"Différents enfants ont employé un vocabulaire différent" dans leurs témoignages, a souligné Mme Donovan.

 

- Enquête de l'ONU -

 

Les Nations unies avaient ouvert une enquête au printemps 2014 et recueilli ces témoignages. Le responsable de l'ONU qui a transmis en juillet le rapport d'enquête aux autorités françaises, au mépris des procédures de l'organisation, a depuis été suspendu, a confirmé le porte-parole adjoint de l'ONU Farhan Haq.

Il s'agirait d'un cadre humanitaire suédois des Nations unies, Anders Kompass. Il aurait remis aux autorités françaises le rapport intitulé "Abus sexuels sur des enfants par les forces armées internationales" en réaction à l'inaction de l'ONU.

M. Kompass a été suspendu le 17 avril et fait l'objet d'une enquête des Nations unies, a indiqué mercredi le conseiller juridique du ministère suédois de la Justice, Anders Rönquist.

Paris a lancé en décembre 2013 l'opération Sangaris et déployé 2.000 militaires avec l'aval de l'ONU pour restaurer la sécurité en Centrafrique.

Il s'agissait de mettre fin aux massacres commis sur des civils tant par la rébellion Séléka (qui visait les chrétiens) que par les milices anti-bakala (qui s'en prenaient aux musulmans).

Les troupes françaises ont été appuyées par la force africaine (Misca), remplacée en septembre 2014 par la Minusca, la nouvelle force de l'ONU.

Selon les éléments du rapport cités par le "Guardian", certains des enfants auraient donné aux personnes qui ont recueilli leur témoignage une description précise de leurs agresseurs présumés.

L'Unicef, qui a pris part à l'enquête onusienne et a interrogé les enfants qui s'étaient plaints d'abus sexuels, les a ensuite "confiés à des ONG partenaires présentes sur le terrain pour qu'ils puissent recevoir un soutien psychologique", selon le porte-parole de l'Unicef basé à Dakar, Thierry Delvigne.

 

 


 

 

 

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30/04/2015
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Centrafrique: Une affection inconnue décime les poissons sans écailles dans la région de la Sangha Mbaéré

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Une affection dont l’origine n’est pas encore déterminée avec précision, décime les poissons sans écailles, notamment les espèces paracana et obsuas,, dans la région de la Sangha Mbaéré, au sud-ouest de la République centrafricaine, depuis le mois d’octobre 2014.Les cours d’eau des régions de Salo, Bayanga, Nola, Mongoumba, au sud-ouest de la Centrafrique, sont particulièrement contaminés. Plusieurs poissons sans écailles y ont été retrouvés morts. Ils présentaient tous des plaies béantes infectées.

Selon un rapport conjoint rédigé par des spécialistes du ministère centrafricain des Eaux, Forêts, Chasse et Pêches, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), au terme d’une mission dans la région, du 18 au 26 février, les poissons seraient tous contaminés par l’ulcère de buruli, une infection à  Mycobacteriumulcerans.

L’Institut Pasteur de Bangui est également arrivé à  la même conclusion tout comme le laboratoire des sciences biologique et agronomique pour le développement de l’Université de Bangui, qui a été associé à  cette mission.

Selon le rapport de mission, les poissons morts présentent un fort taux de contamination à  des produits chimiques tels que la céramide et le cliptogyle.

Le document affirme que les habitants ayant consommé ces poissons ne présentent aucune anomalie, aucune allergie. En tout cas, personne n’a trouvé la mort dans la région pour avoir consommé le poisson contaminé.

En revanche, sur huit souris ayant consommé le poisson infectés, dans le cadre d’un test, une est morte 21 jours après, avertit le rapport, qui ajoute cependant que les données recueillies ne permettent pas de définir les causes et les origines exactes de la mort massive des poissons et les plaies infectées qu’ils présentent.

Les auteurs du rapport ont souhaité qu’une autre mission soit envoyée dans la région pour observer, sur une certaine période, le comportement des hommes ayant consommé de ces poissons.

Le rapport recommande des actions coordonnées pour déterminer l’origine des infections, afin de leur trouver une solution.

 

 

Signature : APA

22/04/2015
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RCA : Musulmans et chrétiens côte à côte pour la réouverture de l’avenue Koudoukou à Bangui

Une manifestation dans la capitale centrafricaine encadrée par l'ONG américaine "Search for common ground"

 

 

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AA/ Bangui/ Sylvestre Krock

 

 

Des centaines de Centrafricains musulmans et chrétiens ont marché, samedi, pacifiquement appelant à la réouverture de l’avenue Koudoukou à Bangui (capitale), a rapporté un correspondant d’Anadolu.

  Malgré l' avancée enregistrée sur le plan sécuritaire à Bangui, cette avenue qui relie le 5ème arrondissement à l’enclave musulmane de Km5 est toujours interdite aux véhicules de transport en commun.

  La manifestation a été encadrée par des activistes de l’ONG américaine « Search for common ground ».

  « La marche d’aujourd’hui est beaucoup plus l’initiative des familles avec qui notre ONG travaille depuis des mois. Elle réunit des conducteurs de taxis, de bus, de motos taxis, plusieurs familles, l’association des professionnels des médias, les comités de paix et de médiation, les jeunes volontaires de la paix et les étudiants », a déclaré à Anadolu Arlette José Wangou, Coordonnatrice à Search for common ground.

Musulmans et chrétiens ont en effet accordé les violons plaidant pour le rétablissement de la paix. « Je suis musulman centrafricain, je me suis rendu compte qu’il est temps d’un retour à la normale en RCA. C’est pour cela, et avec les conseils de l’ONG Search for common ground, que j'ai décidé de marcher pour la paix et le vivre ensemble dans notre pays », témoigne Mamadou Alain Saïdou, un habitant musulman du quartier Gobongo.

 

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Abondant dans le même sens Charlie Komboyo, habitant chrétien du 5ème arrondissement a insisté sur l’importance de la réouverture de l’axe Koudoukou : « On avait déjà marché pour la réouverture de l’Avenue en question, mais cela n’a pas marché. Cette fois-ci, avec les campagnes préalables de sensibilisation qui ont précédé cette marche, je pense qu’il y aura du changement. »

  Des enfant musulmans ont également été de la partie et ont lancé des cris de cœur émouvants. Nisseye Hubert du Km 5, élève au Groupe élite de formation a donné libre cours à des mots et des attentes : « Je veux que l’Avenue Koudoukou s’ouvre pour permettre aux enfants d’aller à l’école. Je veux aussi dire aux parents que l’avenir du pays, c’est les enfants ; donc, ils doivent cesser la guerre entre les chrétiens et les musulmans pour permettre aux enfants d’aller à l’école. »

 Et Fatimata Ermala habitante Km5 d’ajouter : « Nous les enfants musulmans avons le droit de circuler aussi, de rendre visite à nos parents. Mais aujourd’hui, c’est difficile de passer par l’axe Koudoukou. Je marche pour sensibiliser les autorités du pays et nos parents à la protection des enfants, c’est notre droit.»

La RCA est depuis décembre 2013 secoué par un conflit intercommunautaire opposant Séléka (groupe politico-militaires musulmans) et anti-Balaka (milices chrétiennes). Ce conflit a jusque là fait des centaines de morts dans les deux camps, des milliers de déplacés et contraint bon nombre de musulmans à quitter la RCA vers les pays voisins.


18/04/2015
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Centrafrique : un ministre condamné à deux ans de prison pour le viol d'une mineure

Le ministre Romaric Vomitiade, écope, aussi, de 300 mille f CFA d’amende  et de 2.000.000 de fCFA à titre de dommage et intérêts.

 

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Il a été condamné pour avoir violé d’une mineure de 16 ans, le 25 Janvier dernier,  lors d’une mission à Yaloké, dans l’Ouest du pays, selon l’un de ses avocats, Maitre Jean-Louis Opalagna, que VOA a joint par téléphone.

 

Maitre Jean-Louis Opalagna joint par Felix Yepassis-Zembrou

 

 

VOA afrique


08/04/2015
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UN CAMP DE RÉFUGIÉS CENTRAFRICAINS SE TRANSFORME EN PARADIS DE LA DROGUE

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Depuis l'éclatement du conflit en Centrafrique, 500 000 personnes ont trouvé refuge dans les pays voisins. Dans le camp de Gado à la frontière avec le Cameroun, la consommation de drogue explose.

Sur un total de près de 234.000 Centrafricains actuellement réfugiés au Cameroun, ils sont près de 30.000 dans le camp de Gado situé à environ 25 km de Garoua Boulaï, ville frontalière de la province Est, parqués sous les bâches de l’UNHCR, aux antipodes du scénario bling-bling vanté par les autorités de transition dans la capitale centrafricaine. Jointe sur place par téléphone, une réfugiée, Aïcha Abdouram*, nous parle du quotidien. « Le matin, on fait d’abord la queue pour chercher de l’eau. L’approvisionnement en eau qui posait de sérieux pLroblèmes compte tenu d’un nombre insuffisant de pompes et points d’eau s’est quelque peu amélioré au cours des derniers mois avec l’installation d’un nouvel équipement. L’eau est distribuée après désinfection par un dosage manuel d’eau de javel, tâche confiée à certains réfugiés du camp.

Pour l’éducation minimum des quelques 4000 enfants du camp, des salles de classe ont été construites par l’UNICEF. Elles ne sont pas équipées de tables ni de bancs mais des cours y sont dispensés de 8h à midi. Le reste du temps, les enfants demeurent inoccupés dans la cour ou à des endroits ombragés du camp. En matière de santé, des soins minimum sont dispensés par les ONG humanitaires dans l’hôpital du camp, tout du moins pour une partie de la journée. L’hôpital ferme ses portes dans l’après-midi, et un service minimum n’est pas assuré après la fermeture ». L’inquiétude se ressent dans la voix d’Aïcha lorsqu’elle rapporte que, dans la mesure où les infirmiers habitent à 25 km du site, on n’a pas intérêt à tomber malade en soirée ou la nuit car rien n’est prévu pour répondre aux urgences. Pour le reste, le quotidien de cette communauté dénuée de suivi ou d’assistance par une quelconque autorité ne va pas sans un certain nombre de problèmes.

Le paradis de la drogue

L’ennemi numéro un dans le camp de Gado, selon le témoignage de Bachir Ali*, lui aussi, réfugié sur place, c’est la drogue dont la consommation tend à se généraliser. Si les femmes sont moins sujet à cette problématique, les jeunes, y-compris les enfants de 12-15 ans le sont particulièrement. Ceux-là affichent alors, par moment, un comportement totalement désordonné et incontrôlable, estimant être les maîtres des lieux et intouchables ! Et tous les moyens sont bons pour se procurer du chanvre ou des comprimés, jusqu’à vendre la nourriture distribuée par les ONG, seule denrée monnayable à disposition.

«Au-delà du commerce qu’elle permet, la nourriture fournie aux occupants du camp fait, d’une manière générale, objet de convoitise. Le magasin dans lequel elle est entreposée est géré par le personnel camerounais de la Croix-Rouge française et d’autres ONG. La nourriture est régulièrement détournée par ces mêmes ONG chargées de la distribuer ». Avec un rire amer, Bachir raconte que, passées 20 heures, après la fermeture du magasin, on peut observer le personnel s’introduire dans l’entrepôt et y « faire son marché » sans que le gardien, un des réfugiés, n’ait la moindre possibilité de s’y opposer. Dernièrement, le gardien du magasin a été arrêté et déferré pour vol de nourriture. Entre temps, les vrais voleurs ont certes été retrouvés mais le gardien croupit toujours dans la prison de Garoua Boulaï…

Les réfugiés en position de vulnérabilité, sont sujets à toutes sortes de traitements, en partie maltraités par les populations locales mais plus particulièrement par les forces de police et la gendarmerie camerounaises. Dès qu’ils essaient d’exprimer quelque revendication, on ne tarde pas à les arrêter. Les jeunes du camp ont d’ailleurs décidé de se réunir pour débattre d’une décision qui devait être prise par les « ARDO », les chefs de secteur, quant à un accord à donner aux autorités camerounaises de poursuivre un réfugié jusqu'au camp et de le mettre en prison. «Récemment, un réfugié qui avait malencontreusement écrasé un chien alors qu’il roulait à moto a été incarcéré », témoigne encore Bachir Ali*, révolté. Les prisons de Bertoua et Garoua Boulaï sont pleines de réfugiés centrafricains qui y croupissent sans même savoir quels droits ils peuvent-défendre et sans avoir un quelconque moyen de le faire.

D’une insécurité à l’autre

Dans un contexte sécuritaire qui laisse à désirer, les réfugiés sont livrés à eux-mêmes. La plupart d’entre eux, notamment les ex-combattants de la Seleka mais aussi tous les civils qui ont fui les violences il y a plus d’un an sont là, encore aujourd’hui, avec les mêmes séquelles psychologiques qu’à leur arrivée. Aucune des ONG actives sur le terrain n’intervient sur ce volet et Karim Mahamat*, réfugié depuis près de 14 mois dans le camp, est très préoccupé à l’idée que, l’UNHCR réduisant son budget au fur et à mesure que des signaux de stabilisation en Centrafrique sont lancés par les autorités de Bangui, les ONG cessent progressivement leurs opérations et se retirent prochainement du camp. Il sait qu’il est peu probable, voire totalement exclu qu’un suivi psychologique soit mis en place. L’une des conséquences est que, la consommation de drogues aidant, l’on inscrit à l’ordre du jour toutes sortes de violence, verbale, physique, et sexuelle, la dernière touchant principalement les femmes et les jeunes filles. Si paradoxale que cela semble, Karim évoque une peur au ventre quasi permanente…

Rien n’est simple dans cette vie en communauté dans un camp où un séjour n’est, en principe, pas prévu pour s’éterniser. Les autorités de Bangui, qui ont procédé récemment aux consultations à la base prévues dans le cadre de la préparation du Forum de Bangui, auront entendu que cette communauté du camp de Gado, comme pratiquement tous les réfugiés centrafricains, pour autant qu’on veuille effectivement un retour au pays, souhaite un rétablissement de la sécurité avant de pouvoir rentrer en Centrafrique. Quand seront-elles seulement en mesure de la garantir et de répondre à un besoin de relogement étant donné que des villages entiers ont été réduits au néant ? La question reste entière. Pour le moment, excepté dans certaines villes, à l’instar de Bangassou où l’on observe un quelques réussites dans la cohésion sociale des diverses confessions religieuses, les populations musulmanes restées en Centrafrique y vivent littéralement enclavées, ne pouvant circuler librement sans courir un risque imminent de représailles et de violences. C’est notamment le cas à Yaloke, Boda, et bien d’autres villes où les citoyens musulmans ne peuvent pas circuler librement, ou encore Bambari, ville littéralement divisée en deux. D’un côté vivent les musulmans, de l’autre tous ceux qui ne le sont pas (parler ici de chrétiens serait suivre le raccourci abusif déjà pris par les médias et qui a déjà fait suffisamment de dégâts). Les conditions sont donc loin d’être remplies pour un retour à la normalité qui permettrait aux réfugiés de Gado de rentrer chez eux.

En attendant, ils sont donc là dans le camp de Gado comme dans de nombreux autres.. Certes, ils ont la vie sauve, ces quelques 500.000 réfugiés, mais dans quelles conditions sont-ils parqués et pour combien de temps en attendant une paix qui peine à s’installer en Centrafrique et une sécurité que les autorités n’ont manifestement pas la capacité d’assurer? Il est en tout cas peu probable que les élections qui s’organisent actuellement et qu’on présente comme la panacée aux maux des Centrafricains, soient justement la solution à ceux de ces communautés.

 

 

(*)Nom modifié pour des raisons de sécurité des réfugiés interrogés

 

mondafrique.com


30/03/2015
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La FIJ se joint à la contestation des violations des droits de l'Homme perpétrées en République centrafricaine

L'Experte indépendante sur la situation des droits de l'Homme en République centrafricaine (RCA), Mme Marie-Thérèse Keita Bocoum, a présenté une mise à jour lors de la 28e session du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU à Genève.

 

 

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Elle s'est particulièrement intéressée aux mesures prises pour mettre un terme à l'impunité qui règne sur les graves atteintes aux droits de l'Homme qui surviennent dans le pays depuis le début de la crise politique. À ce sujet, l'Experte indépendante a annoncé au Conseil que les autorités de transition avaient commencé les arrestations des suspects. Elle a ajouté que les autorités coopéraient avec la Cour pénale internationale sur les enquêtes des crimes potentiellement répréhensibles par le droit international. L’Experte a conclu en déclarant que le gouvernement de transition envisageait également l'adoption d'une législation prévoyant l'établissement de cours pénales spéciales afin de garantir la transparence du pays.

La Fédération internationale des journalistes (FIJ) s'est jointe à l'appel lancé par de nombreuses délégations pour mettre un terme aux actes de violence commis par les différents groupes armés présents en RCA. La fédération a souligné de nombreuses attaques disséminées dans tout le pays, ciblant les journalistes et notamment les professionnels de l'audiovisuel. Quatre d’entre eux ont été tués en 2014 et d'autres ont dû se cacher ou quitter le pays pour des raisons de sécurité.

La FIJ a noté qu'aucune enquête n'avait été ouverte concernant ces meurtres et elle a appelé le Conseil à « établir la liberté de la presse en tant que pierre angulaire du processus de construction d'une nation ».

L'Experte indépendante s'est engagée à sensibiliser le public durant le débat du jour prévu avec les autorités de la RCA pour traiter de sa prochaine visite dans le pays.

Vous pouvez consulter la déclaration de la FIJ (en anglais) ici.


Pour de plus amples informations, veuillez contacter la FIJ au + 32 2 235 22 17

La FIJ représente plus de 600 000 journalistes dans 134 pays

 

fij


26/03/2015
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RCA: les consultations populaires enfin possibles dans le nord-est

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Par Laurent Correau
 

En Centrafrique, les consultations populaires à la base ont depuis ce week-end pu atteindre la dernière zone du pays qui leur était restée fermée : l’extrême nord-est. Une équipe de facilitateurs a en effet pu se rendre à Birao, dans la préfecture de la Vakaga. Pour les Centrafricains, ces consultations ont été l’occasion de s’exprimer sur les causes de la crise et les moyens d’y mettre fin.

Plusieurs points ont déjà été soulevés par les populations lors de ces consultations. Deux mots reviennent souvent : la sécurité et la paix. A Bria, par exemple, dans l’est, la population a demandé un cantonnement des combattants ex-Seleka. Un cantonnement qui doit être accompagné par la communauté internationale, pour éviter que le dénuement des ex-rebelles ne conduise au racket de la population.

C’est une mesure capitale pour Placide Mokosseama, un membre de la société civile de Bria : « Il y a eu une dispersion des membres de la Seleka après qu’ils ont été délogés des bâtiments administratifs par la Minusca et Sangaris. Ils se sont dispersés même dans les villages périphériques. La population est très inquiète et demande que la Seleka soit cantonnée et prise en charge par la Minusca. »

 

L’inquiétude des réfugiés

De nombreux réfugiés des pays voisins ont également demandé la mise en place, avant de pouvoir rentrer, d’un processus de DDR (Démobilisation, désarmement, réinsertion) pour neutraliser les groupes armés. Une préoccupation que comprend très bien la ministre de la Réconciliation nationale, Jeannette Dethoua : « Beaucoup de réfugiés réclament que le DDRdevienne une réalité et que l’on puisse désarmer de gré ou de force tous les porteurs d’armes illégales afin de leur permettre de rentrer et de vivre paisiblement en République centrafricaine. »

A Kaga Bandoro, au nord, les consultations ont évoqué les problèmes de sécurité alimentaire, comme l’explique Eloi Anguimaté, le « ministre résident » qui a conduit les deux jours de consultations sur place la semaine dernière : « C’est une population qui a peur. Les semences ont été consommées ou détruites. Les champs ont très souvent étaient piétinés par les bœufs qui sont en transhumance et la famine menace cette région. »

 

Stopper le cycle de violences

A Bossangoa, la grande ville du nord-ouest, les consultations à la base ont notamment soulevé la question du développement économique pour enfin enrayer la mécanique de la crise. Monseigneur Nestor Aziagba, évêque de Bossangoa, craint que si rien ne change, le cycle de violences ne prenne jamais fin : « La population de Bossangoa a surtout insisté sur la prise en compte des causes réelles de cette crise qui sont la pauvreté et la misère. Donc, comment engager un processus de développement pour occuper utilement la population qui sans moyen et sans ressource va reprendre la rébellion ? »

La lutte contre l’impunité a également été largement évoquée par les populations. Des témoignages et des images d’exactions ont été collectés par les équipes.

 

Nouvelle étape : le Forum de Bangui

Ces consultations ont représenté un véritable défi logistique et sécuritaire dans un pays comme la Centrafrique. Une partie de l’ex-Seleka avait décrété que les consultations n’auraient pas lieu dans les zones sous son contrôle. La Mission des Nations unies en Centrafrique a du coup largement appuyé le processus. Et suite à une intervention musclée des forces internationales, l’accès à l’est de la Centrafrique a été ouvert.

Désormais, les rapports issus des différentes consultations vont être compilés et vont permettre de préparer le Forum de Bangui. Un forum de réconciliation dont la date n’est pas encore connue pour l’instant. Antoinette Montaigne est ministre conseillère de la présidente de la République, chargée du suivi de la réconciliation. « Quand il y a une crise aussi profonde avec un risque de dislocation nationale, il est important d’aller construire un nouveau pacte social pour que le pays puisse redémarrer sur de bonnes bases, explique-t-elle. La commission préparatoire de ce forum est en train de s’organiser pour définir toutes les modalités de participation de manière à ce que ce moment permette à toutes les sensibilités nationales de s’exprimer. »

 

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09/03/2015
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République centrafricaine : Visite d'une délégation du Conseil de sécurité de l'ONU (HRW)

(Nairobi) – Les membres du Conseil de sécurité des Nations Unies, dont une délégation entamera sa première visite en République centrafricaine le 9 mars, devraient dénoncer publiquement les attaques persistantes perpétrées contre les civils, notamment contre les musulmans pris au piège dans des enclaves, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Le Conseil de sécurité devrait rappeler à toutes les parties au conflit que les personnes responsables de ces crimes devront rendre compte de leurs actes.

 

Il faut saisir cette occasion pour dénoncer les attaques contre les civils

 

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« Cette visite est l’occasion pour les membres du Conseil de sécurité de l’ONU d’intervenir et d’affirmer à ceux qui commettent des atrocités en République centrafricaine que le temps de l’impunité est révolu », a déclaré Daniel Bekele, directeur de la division Afrique à Human Rights Watch. « L’amélioration de la protection des civils et la garantie de la justice pour les meurtres brutaux qui ont ravagé le pays devraient figurer en priorité de leur agenda. »  

La délégation du Conseil de sécurité de l’ONU passera près de 36 heures en République centrafricaine, où elle rencontrera des autorités du gouvernement de transition, des hauts responsables de la mission de l’ONU pour la consolidation de la paix (MINUSCA), ainsi que des représentants d’organisations non gouvernementales. Les forces de maintien de la paix de l’ONU ont pris la suite des forces de maintien de la paix de l’Union africaine le 15 septembre 2014, avec pour mandat de protéger les civils et de faciliter la transition politique dans le pays.

La République centrafricaine traverse une crise profonde depuis que les rebelles de la Séléka, musulmans pour la plupart, se sont emparés du pouvoir en 2013, lors d’une campagne marquée par des violations des droits humains généralisées. À la mi-2013, des groupes se désignant eux-mêmes sous le nom d’anti-balaka se sont soulevés pour combattre la Séléka. Les anti-balaka, qui nourrissent une haine contre les musulmans, ont d’abord commis des attaques à grande échelle en représailles contre des civils musulmans et plus tard contre d’autres personnes. Un gouvernement de transition a été mis en place, mais les attaques contre les civils demeurent alarmantes et largement répandues.

Le cycle meurtrier de violence sectaire a dévasté des régions situées dans l’ouest du pays en 2013 et 2014. Cela a provoqué l’exode massif d’environ 415 000 personnes, musulmanes pour la plupart, vers les pays voisins. Depuis juin 2014, la violence sectaire s’est étendue à des régions du centre et de l’est du pays. Au sein et aux alentours de la ville de Bambari ainsi que dans d’autres parties des préfectures d’Ouaka et de Nana-Gribizi, des attaques contre des civils sont signalées presque quotidiennement. Un cessez-le-feu entre les parties au conflit, signé en juillet 2014 à Brazzaville, République du Congo, est resté largement ignoré.

En septembre 2014, Human Rights Watch a documenté  le meurtre d’au moins 146 personnes depuis juin au sein et autour des villes de Bambari, Bakala, Mbres et Dekoa. Ce chiffre ne représente qu’une fraction du nombre total de meurtres rapportés étant donné que de nombreux massacres ont eu lieu dans des zones reculées, difficiles d’accès. Si les forces de maintien de la paix de l’ONU ont amélioré la protection des civils à Bangui, la capitale, ainsi que dans des parties de l’ouest du pays, elles ont eu du mal à remplir leur mandat dans les zones centrales et orientales du pays.

Le rétablissement de l’État de droit représente un défi immense pour les autorités du gouvernement de transition et pour les forces de maintien de la paix de l’ONU. Le système judiciaire national a été ravagé par les conflits successifs, ainsi que par le manque de ressources et d’expertise pour traiter des crimes graves. En septembre, suite à un saisine de la  Cour pénale internationale (CPI) par le gouvernement de transition centrafricain, la Procureure de CPI a ouvert une enquête sur les crimes commis depuis janvier 2012.

Le Conseil national de transition – le parlement intérimaire de la République centrafricaine – devrait entamer des discussions dans la semaine du 8 mars sur un projet de loi visant à créer une Cour pénale spéciale au sein du système judiciaire national qui comprendrait des juges et du personnel nationaux et internationaux. Cette cour spéciale complèterait le travail de la CPI et jugerait les auteurs de crimes graves.  

« Il est crucial de s’attaquer à l’impunité endémique régnant en République centrafricaine afin d’obtenir une paix à long terme », a déclaré Daniel Bekele. « Les membres du Conseil de sécurité devraient non seulement exprimer tout leur soutien à la CPI, mais ils devraient également garantir un soutien financier aux efforts innovants de la part du gouvernement de transition pour s’assurer que justice soit rendue aux victimes. »

Les membres du Conseil de sécurité devraient également profiter de leur visite pour évoquer le calvaire de centaines de résidents musulmans pris au piège dans des enclaves dans l’ouest de la République centrafricaine.

Dans l’enclave de Yaloké, environ 500 bergers peuls musulmans vivent dans des conditions déplorables, et le nombre de décès évitables va croissant. Depuis février 2014, au moins 44 Peuls musulmans, des enfants pour la plupart, sont morts de malnutrition, de maladies respiratoires et autres maladies. Depuis décembre, les distributions de denrées alimentaires dans cette enclave ont augmenté et quelques enfants ont pu être réunis avec leurs familles. Mais il n’y a toujours aucune solution pour la majorité des autres. 

Des agences humanitaires de l’ONU et Human Rights Watch ont appelé à maintes reprises à l’évacuation des musulmans pris au piège, qui ont clairement exprimé le souhait de partir. Le gouvernement s’oppose à toute nouvelle évacuation de musulmans sans son consentement, craignant d’être considéré comme contribuant à un nettoyage ethnique.

 Les autorités du gouvernement de transition et les forces de maintien de la paix de l’ONU empêchent les musulmans de fuir à l’étranger, ou ne fournissent aucune aide sécuritaire lorsqu’ils tentent de partir. La police viole le droit des citoyens musulmans à la liberté de mouvement dans leur propre pays et à chercher asile à l’étranger.

« Les forces de maintien de la paix ne devraient pas se rendre complices de mesures empêchant les musulmans de quitter Yaloké ou tout autre enclave, et elles devraient plutôt les aider à partir dans la dignité et en toute sécurité », a indiqué Daniel Bekele. « Les membres du Conseil de sécurité doivent signifier aux autorités gouvernementales de revoir des politiques qui violent les droits des musulmans à rechercher la sécurité à l’étranger. »

Les membres du Conseil de sécurité devraient également se pencher sur l’obligation de rendre des comptes pour les exactions commises par des forces du maintien de la paix de l’UA. Le Conseil de sécurité devrait insister pour que soient conclues rapidement les enquêtes sur les exécutions sommaires de 11 à 18 personnes perpétrées à Boali en mars 2014, et sur la mort de deux combattants anti-balaka qui ont été torturés à Bossangoa en décembre 2013 par des militaires de la République du Congo déployés dans le cadre de la mission de maintien de la paix de l’Union africaine, avant que l’ONU ne prenne la suite.

« Garantir que justice soit rendue pour tous les crimes commis en République centrafricaine, que ce soit par les groupes armés ou par les forces de maintien de la paix, est crucial pour une stabilité future », a conclu Daniel Bekele.

 

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09/03/2015
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La CPI déterminée à poursuivre les auteurs de crimes en Centrafrique

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Le procureur de la CPI, Mme Fatou Bensouda, qui a séjourné 48 heures dans la capitale centrafricaine, s’est entretenue avec les autorités de la transition sur l’enquête préliminaire sur les crimes commis dans le pays. La Cour pénal internationale s’engage à mener des enquêtes et des poursuites en toute indépendance et impartialité contre les crimes commis depuis 2012 en République Centrafricaine. « Au peuple centrafricain, je fais cette promesse : mon Bureau mettra tout en œuvre pour mener des enquêtes et des poursuites contre les principaux responsables de ces crimes odieux et prendre des mesures pour que justice soit rendue aux victimes », a déclaré Fatou Bensouda, procureur de la CPI lors de sa rencontre avec les représentants de la presse nationale et internationale mercredi à Bangui.

« Je vous le répète : ces crimes doivent cesser. Ceux qui commettent des meurtres, des pillages, des viols ou d’autres crimes atroces doivent répondre de leurs actes répréhensibles », a mis en garde Fatou Bensouda.

La visite du Procureur de la CPI à Bangui a permis d’échanger avec les autorités de transition dont Catherine Samba-Panza, chef d’Etat de transition sur la coopération engagée dans le cadre de la situation en Centrafrique.

« …, nous soutiendrons les mécanismes judiciaires mis en place à l’échelle nationale et destinés à permettre des enquêtes et des poursuites complémentaires à l’encontre d’autres auteurs de crimes à grande échelle. L’impunité ne saurait être tolérée en Centrafrique », a-t-elle ajouté. « D’après ce que j’ai pu observer au cours de cette visite officielle, il y a tout lieu de croire avec optimisme que l’avenir de ce pays se bâtira sur les socles de la justice, de la paix et de la stabilité » a poursuivi MmeBensouda.

La première justicière du monde a confirmé des cas d’exactions commises par les différents groupes qui sévissent en Centrafrique, « L’année dernière, au vu de l’analyse des informations disponibles menée en toute indépendance par mon Bureau, je suis parvenue à la conclusion qu’il y avait des motifs raisonnables de penser que les groupes de la Séléka et des Antibalaka avaient commis des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre ».

Selon Fatou Bensouda, « La justice ne peut être rendue à la hâte ». « Nous continuerons à enquêter de manière rigoureuse et, au moment opportun, nous identifierons ceux qui, au vu des preuves que nous détenons, sont les principaux responsables des crimes les plus graves perpétrés en Centrafrique ».

Le procureur de la CPI a confirmé que les hommes armés de Joseph Kony ont semé la désolation hors des frontières de l’Ouganda. Fatou Bensouda a expliqué que Dominic Ongwen est présentement poursuivi à La Haye pour des crimes commis dans son pays d’origine. « Je sais que l’Armée de résistance du seigneur a commis un grand nombre d’atrocités dans des pays voisins de l’Ouganda. Toutefois, le mandat d’arrêt délivré par la CPI en l’encontre de Dominic Ongwen concernait les crimes qu’il a commis en 2004 dans le nord de l’Ouganda. C’est sur cette base qu’il a été transféré à La Haye en vue de son procès », a-t-elle précisé.

Sur le cas centrafricain, Mme Bensouda a indiqué qu’elle a mis en place une équipe chargée d’enquêter sur l’affaire Dominic Ongwen, l’un des commandants de la LRA, détenu à la CPI en vue de son procès. « (…), j’ai constitué une équipe chargée de déterminer si de nouveaux chefs d’accusation concernant le recrutement d’enfants soldats et des actes de violences sexuelles devraient être ajoutés aux accusations qui sont présentées contre lui », a-t-elle souligné. 

Concernant la future Cour pénale spéciale que la Centrafrique compte mettre en place dans les mois à venir, Fatou Bensouda, précise que l’action menée par la CPI n’empêchera en rien celle de la Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation de la Centrafrique, Minusca ni de l’appareil judiciaire national.

« Le Bureau se réjouit de l’appui apporté par la communauté internationale et en particulier par la Minusca en faveur de la restauration de l’appareil judiciaire en Centrafrique. Ce soutien international pourra en fin de compte aider les autorités centrafricaines à assumer leur responsabilité première consistant à enquêter sur les crimes internationaux et en poursuivre les auteurs notamment dans le cadre du Tribunal pénal spécial. (…) Le Tribunal pénal spécial doit fonctionner parallèlement à toute enquête menée par le Bureau et en complément d’une telle activité », a fait savoir le procureur de la CPI.

Dans la journée, Le procureur Bensouda a rencontré le Premier ministre Mahamat Kamoun, le président du Conseil national de transition Alexandre Ferdinand Nguéndet et les ministres de la justice, de la défense et de la sécurité publique. 

La procureure de la CPI a quitté Bangui ce jeudi pour Kampala en Ouganda. Le Bureau du Procureur de la CPI mène des enquêtes et des poursuites à propos du crime de génocide, de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre, en toute indépendance et en toute impartialité. Il a ouvert des enquêtes en Ouganda, en République démocratique du Congo, au Darfour (Soudan), en République centrafricaine, au Kenya, en Libye, en Côte d’Ivoire et au Mali. Il conduit également des examens préliminaires à propos des situations en Afghanistan, en Colombie, en Géorgie, en Guinée, au Honduras, en Irak, au Nigéria, en Ukraine et en Palestine. 

 

Radio Ndéké Luka

 



27/02/2015
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