CENTRAFRIQUE NEWS EXPRESS

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Centrafrique : De la rebéllion à la formation d'un parti politique. Ou la stratégie de "faire du n'importe quoi pour devenir n'importe qui"en RCA

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La République Centrafricaine (RCA) se dirige lentement mais sûrement vers la fin du règne des Séléka et des Anti-Balaka sur la population civile. Chaque chose a son début, sa poursuite et sa fin. Les Séléka et les Anti-Balaka qui ont règné et continuent de régner ont pris conscience du danger qui les guette. Les dissensions récurrentes entre ces deux (2) groupes armés prouvent à suffisance qu’ils sont arrivés à bout de souffle. Les pressions exercées sur eux, ces derniers temps par la Communauté internationale les ont contraints à former des partis politiques pour continuer leur petit bonhomme de chemin. L’esprit de la rébellion s’éloigne peu à peu.
L’on se souvient qu’après la signature des accords de cessation des hostilités et de cessez le feu à Brazzaville le 23 juillet dernier, le coordonnateur adjoint des Anti-Balaka, Wenezoui avait été écarté de la plate forme dirigeante par le Coordonnateur national, Patrick Edouard Ngaïssona. Immédiatement après sa radiation, il a créé son propre mouvement. Pas plus tard, le samedi 25 et le dimanche 26 octobre, quelques cadres militaires de la Séléka étaient rassemblés à Bambari, chef lieu de la préfecture de la Ouaka et ont formé leur propre mouvement politico-militaire dénommé UPC (Union pour la Paix en Centrafrique). La formation de ce mouvement a vu le jour grâce à deux (2) figures emblématiques de l’ex-rébellion, Ali Ndaras, commandant de la région de Bambari et Mahamat Al-Khatim, le redoutable chef de guerre qui a perdu beaucoup d’hommes lors des affrontements avec les forces françaises de l’Opération Sangaris.
Interrogé par un journaliste de l’AFP, sur le mobile de la création de ce mouvement politico-militaire (UPC), son porte-parole, Ahmat Nedhad Ibrahim déclare : « Aujourd’hui, l’heure est à la paix. Nous sommes contre la partition et pour la cessation des hostilités sur la base de l’accord de Brazzaville ». Et d’ajouter : « Nous avons décidé de travailler avec une nouvelle génération qui ne fait pas partie forcément de la famille selekiste ».
Dans la mâtinée du mardi 28 octobre 2014, sur les ondes de la radio Ndéké-Luka, un leader des Anti-Balaka a annoncé la création d’un parti politique dénommé FDIT (Front pour la Défense de l’Intégrité du Territoire). D’après les dires des uns et des autres, il semblerait que le Coordonnateur national des Anti-Balaka, Patrick Edouard Ngaïssona, a l’intention de créer son propre parti politique à l’instar des autres.
Voilà ce que les centrafricains attendaient de ces chefs de guerre. La violence ne résout pas un problème. Seul le dialogue peut ramener la paix en RCA. Etant leaders des partis politiques reconnus par le ministère de l’Intérieur, de la Décentralisation et de la Régionalisation, ils peuvent valablement exprimer leurs idées à travers des débats. L’initiative entreprise par les leaders de ces miliciens est louable. Le fait d’avoir mille (1000) partis politiques en RCA, pour trois (3) à quatre (4) millions d’habitants n’est pas mauvais en soi. L’essentiel, c’est que la paix revienne et que le peuple centrafricain vaque à ses préoccupations habituelles.
Nous osons croire que ce ne sont peut-être pas les derniers partis politiques créés par nos oppresseurs. D’autres vont probablement leur emboiter le pas. Car à l’allure où vont les choses, le Centrafricain lambda sera tenté de dire que la fin des Anti-Balaka et des Séléka s’avance à grands pas. Les leaders de ces groupes armés se tournent désormais vers la paix en créant ces partis politiques et non vers la poursuite de la rébellion. Car à l’espace d’une semaine, deux (2) partis politiques ont vu le jour en RCA. Incroyable mais plutôt vrai. La balle est désormais dans le camp du ministre en charge de l’Administration du Territoire pour les légaliser.
Bon vent aux leaders des Séléka et des Anti-Balaka qui ont créé ces mouvements (partis politiques). Pourvu que cela va dans le sens de la recherche de la paix*.

 

Par Denis Lougoussou Ngouvenda



30/10/2014
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