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Centrafrique: le Tchad demande "des moyens" à l'ONU

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Le président tchadien Idriss Déby et la présidente de transition centrafricaine Catherine Samba Panza à N’Djamena le 17 février 2014 Le président tchadien Idriss Déby a appelé mardi les Nations Unies à fournir les moyens nécessaires à une sortie de crise en Centrafrique, où la situation sécuritaire reste extrêmement préoccupante, en particulier en province. - afp.com - Brahim Adji

 

 

N'Djamena (AFP)-Par Martin ZOUTANE à N'Djamena, Christian PANIKA à Bangui

 

Le président tchadien Idriss Déby a appelé mardi les Nations Unies à fournir "les moyens nécessaires" à une sortie de crise en Centrafrique, où la situation sécuritaire reste extrêmement préoccupante, en particulier en province.

Le président tchadien Idriss Déby a appelé mardi les Nations Unies à fournir "les moyens nécessaires" à une sortie de crise en Centrafrique, où la situation sécuritaire reste extrêmement préoccupante, en particulier en province.

Arguant que les forces françaises et de l'Union africaine, "quelle que soit leur volonté, ne pourront pas remplir correctement la mission" faute d'effectifs, le président tchadien en a appelé à l'ONU pour un retour à la paix en Centrafrique, toujours en proie à des violences intercommunautaires.

Malgré une accalmie dans la capitale centrafricaine, la situation reste tendue en province, où un nouvel accrochage entre miliciens anti-balaka et soldats de la force africaine (Misca) a fait 11 morts à la frontière camerounaise dimanche.

"Il faudra plus d'hommes, plus de moyens (...) Et quelle est l’institution qui a les moyens nécessaires pour gérer ce genre de situation ? C’est les Nations Unies. Donc, il ne faut pas tergiverser, il faut aller vers les Nations Unies pour avoir les moyens nécessaires pour tirer la RCA (République centrafricaine) vers la sortie de chaos actuel", a martelé le président tchadien lors d'une conférence de presse.

L'ONG Médecins sans frontières (MSF) a également appelé mardi "les États membres du Conseil de sécurité de l'ONU, ainsi que les pays donateurs, à se mobiliser pour mettre immédiatement un terme aux atrocités commises à l'encontre des populations".

"L’insuffisance de la réponse internationale actuelle est la preuve accablante de l’abandon pur et simple de la population centrafricaine", souligne MSF, pour qui l'insécurité qui règne en Centrafrique empêche le "déploiement massif de l'aide" nécessaire pour juguler la crise.

 

- Les violences continuent en province -

 

Selon un communiqué de la Misca mardi, un convoi de civils escorté par la force africaine a "essuyé une attaque d'éléments armés du groupe dit des anti-balaka" dimanche, entraînant une riposte "en position de légitime défense" dont le bilan "est de 11 assaillants armés neutralisés et 12 civils légèrement blessés".

Plus tôt mardi, une source de gendarmerie avait fait état de "huit morts" dans l'accrochage, qui s'est déroulé sur un point de contrôle des anti-balaka vers la frontière avec le Cameroun, et auquel la force africaine a refusé de se soumettre.

La lutte contre les anti-balaka, auxquels la présidente de transition centrafricaine Catherine Samba Panza a promis de "faire la guerre", est devenue l'une des priorités pour la Misca et la force française Sangaris, qui a commencé à se déployer plus largement en province.

La milice anti-balaka, composée en majorité de chrétiens, a pris les armes l'été dernier, au départ pour se défendre des exactions des rebelles Séléka au pouvoir, notamment dans les campagnes. Mais rapidement les anti-balakas se sont livrés aussi à des représailles contre les civils musulmans, accusés de complicité avec l'ex-rébellion.

Par ailleurs, trois attaques imputées par des sources locales à d'ex-rebelles Séléka ont été menées contre Bang (ouest) depuis le 13 février, faisant au moins 22 morts, selon Florent Geel, directeur Afrique de la Fédération internationale des droits de l'homme, en mission à Bangui.

"Le 13 février, une première attaque a fait 14 morts. Le lendemain, les assaillants ont pillé des bâtiments administratifs et des centres de culte", a déclaré à l'AFP M. Geel.

Pour ramener la paix dans son pays, la présidente centrafricaine Catherine Samba Panza a déclaré lundi à des parlementaires français son souhait de voir se prolonger l'intervention militaire française en Centrafrique jusqu'en 2015, trois jours après l'annonce par Paris de l'envoi de renforts pour une mission "plus longue que prévu".

La France avait déployé début décembre 1.600 hommes en Centrafrique, mais ce contingent limité, qui agit officiellement en soutien des 6.000 hommes de la Misca, n'a pas permis de faire cesser les violences entre communautés chrétienne et musulmane. La France a annoncé l'envoi de 400 soldats supplémentaires et l'Union européenne envisage de doubler les effectifs de sa mission Eufor-RCA, pour les faire passer de 500 à 1.000 hommes.

A terme, l'ONU envisage de déclencher une véritable opération de maintien de la paix, avec près de 10.000 Casques bleus, mais il faudra obtenir le feu vert de l'Union africaine, pour l'instant réticente, et une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU.

Alors que la situation humanitaire est dramatique, avec près d'un million de déplacés dans le pays, le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a indiqué mardi que les soldats français allaient s'efforcer de sécuriser l'axe routier qui relie Bangui à la frontière camerounaise pour acheminer davantage d'aide.

 

© 2014 AFP



18/02/2014
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