CENTRAFRIQUE NEWS EXPRESS

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Des soldats tchadiens ont tué 30 civils à Bangui, dit l'Onu

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Par Tom Miles et Stephanie Nebehay

 

GENEVE (Reuters) - Des militaires tchadiens ont tué 30 civils et en ont blessé plus de 300 autres lors d'une attaque aveugle samedi dernier sur un marché de Bangui, a déclaré vendredi le Haut Commissariat de l'Onu aux droits de l'homme.

Un premier bilan de l'attaque fourni par des responsables locaux et des membres d'organisations humanitaires faisait état de dix tués et trente blessés.

Exposant les premières conclusions d'une enquête basée sur des témoignages de survivants, Rupert Colville, porte-parole de l'organe onusien, a déclaré qu'un convoi de véhicules de l'armée régulière tchadienne avait fait irruption sur ce marché de la capitale de la Centrafrique et que les soldats, n'appartenant pas au contingent tchadien engagé dans la mission de l'Union africaine, avaient commencé à tirer dans toutes les directions.

 

"Dès que le convoi de l'armée nationale tchadienne est arrivé sur le marché du (quartier) PK12 vers 15h00, ils (les soldats) ont apparemment ouvert le feu sur la population sans avoir été provoqués", a déclaré Rupert Colville.

"Les soldats ont continué à tirer alors que les gens en panique fuyaient dans toutes les directions", a-t-il dit. "Au moment de la fusillade, le marché était rempli de monde, y compris de jeunes femmes et de jeunes filles vendant et achetant des produits".

L'attaque semble avoir pris fin avec l'arrivée de militaires congolais de la Misca, la mission de maintien de la paix sous conduite africaine.

Les soldats tchadiens forment la colonne vertébrale de la mission militaire mise sur pied par l'Union africaine afin de rétablir le calme, aux côtés des soldats français de la force Sangaris, en République centrafricaine.

Mais les militaires dépêchés par N'Djamena sont accusés de faire cause commune principalement avec des rebelles musulmans de la Séléka responsables d'un coup d'Etat l'an passé et engagés dans une lutte meurtrière avec les milices chrétiennes anti-balaka.

 

Le gouvernement tchadien, dénonçant "une campagne gratuite et malveillante", a annoncé jeudi qu'il allait retirer ses soldats de la Misca.

 

BESOIN URGENT DE SOLDATS

Les rebelles musulmans de la Séléka conduits par Michel Djotodia avaient renversé le gouvernement de Bangui le 24 mars 2013 avant d'être dissous par leur chef au mois de septembre.

 

Au cours de cette période, les putschistes se sont rendus coupables d'exactions principalement contre les populations chrétiennes qui se sont organisées en milices d'auto-défense, les anti-balaka.

La rivalité entre les deux communautés s'est soldée par plusieurs milliers de morts et plusieurs centaines de milliers de personnes déplacées.

Sous la pression internationale, Djotodia a accepté en janvier de céder le pouvoir à un gouvernement civil qui ne parvient pas à rétablir l'ordre malgré l'aide de 2.000 militaires français et 6.000 soldats africains.

"Nous avons clairement fait savoir et le secrétaire général (de l'Onu) a très clairement fait savoir qu'il y avait un besoin urgent d'une force de maintien de la paix d'une dimension suffisante", a dit Rupert Coville.

"(Ban Ki-moon) a demandé 10.000 soldats en tout. Et nous sommes très loin de ce nombre pour le moment", a-t-il déploré.

 

 

 

(Bertrand Boucey et Pierre Sérisier pour le service français)



04/04/2014
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