CENTRAFRIQUE NEWS EXPRESS

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ECHEC DE LA FIN DE LA PREMIERE PHASE DE DESARMEMENT

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Du 30 août au 12 septembre 2013, la première phase de désarmement volontaire a eu lieu dans les 2e, 3e, 4e, 5e et 8eme arrondissements de la ville de Bangui puis, au PK9 route de M’Baïki. Cette opération tant attendue par les populations centrafricaines, n’a accouché que d’une toute petite souris tant, il est émaillée de multiples couacs.

 

La première phase de désarmement coordonnée par le Général Moussa Assimeh sous la tutelle du ministère de la Sécurité Publique a pu ramasser au passage dans le 2e arrondissement de la ville de Bangui, 22 AK 47, 1 mortier 180, 1DKM, 1 M16, 4 caissettes de munitions AK47, 2 caissettes de grenades, 2 caissettes de munitions roquettes et 167 munitions garnies de AK47. 

Dans le 5ème arrondissement et précisément dans les quartiers Malimaka et Bandagbi, l’équipe du désarmement a saisi, 26 obus de mortiers, 13 roquettes, 9 chargeurs garnies AK 47, 16 propulseurs, 1 A52, 1 RPG 7, 3 mass 36, 3 grenades, une caissette de munitions et 2 lotiers maillons. 

Dans le 3e arrondissement, les quartiers Castors et Yakité ont reçu la visite de l’équipe de désarmement. 1 mass 36, 2 AK 47 et 3 caissettes de munitions A52 ont été récupérés. Notons que ces bilans partiels concernent les opérations de désarmement dont ont pris part les journalistes. 

Pour le porte-parole de désarmement, le colonel Narkoyo, cette opération a visé les anciennes casernes de la Séléka qui sont encore dans les quartiers pour permettre à ces éléments de regagner les six sites indiqués par la hiérarchie militaire, à savoir le Bataillon de Service et de Soutien (BSS), le Camp Beal, la base des Sapeurs-pompiers, l’Amphibie, le Bataillon d’Infanterie du Territoire (BIT1) et le Camp Kassaï. « Cette opération de désarmement volontaire et d’intimidation, nous a permis de délocaliser les éléments de la Séléka et de la CPJ dans un centre de formation. Les objectifs sont atteints. Vous-même, vous avez constaté que le désarmement s’est déroulé dans le calme sans aucun incident. Il n’y a pas eu un coup de feu », a spécifié le Ministre de la Sécurité Publique, le Pasteur Josué Binoua. 

La discrimination 
Lors de cette opération dite de désarmement volontaire, il est à signaler quelques cas de discrimination. Le cas le plus patent est celui du 12 septembre 2012 dans le 3e arrondissement de Bangui. En effet, quand l’équipe de désarmement, a voulu récupérer le véhicule de Mme Elia Seregaza, volé lors de dernier événement de Boy-Rabe, le 20 août dernier et caché chez le général Zakaria au quartier Castors et ensuite procéder aux fouilles systématiques de la maison de ce dernier, certains éléments pourtant membres de l’équipe de désarmement se sont opposés à cette opération. Un élément faisant partie de l’opération a incité ses compagnons d’armes à ne pas exécuter l’ordre de chef de mission, le Colonel Narkoyo. Après moult tergiversation, la fouille a finalement eu lieu pour un bilan mitigé. 

L’équipe de désarmement n’a pu récupérer qu’un mass 36, 3 caissettes de munitions A52 et 1 appareil de transmission et 2 AK47. Toujours au quartier Yakité, d’autres éléments de la Séléka qui ont été identifiés par l’équipe de désarmement comme receleurs d’effets militaires, ont refusé publiquement de restituer leurs armes et autres effets. 

D’ailleurs, les propriétaires de la maison ont réussi à cacher leurs armes ailleurs. Les effets militaires récupérés ont fait l’objet d’une polémique. 
« Notre mandat nous autorise à désarmer, à fouiller les maisons suspectées ainsi qu’à récupérer les effets militaires qui se trouvent encore chez les éléments de la Séléka, à l’exception des FACA », a expliqué le colonel Narkoyo sur un ton sévère, avant de préciser à l’équipe que « nous ne pouvons pas continuer l’opération de désarmement dans le désordre ». 

L’absence des généraux jouent 
Dans le 3e arrondissement, le désarmement peut s’apparenter à de la poudre aux yeux. Il est très différent de celui mené dans les autres arrondissements de la ville de Bangui. Ce 13 septembre, les généraux influents en charge de désarmement, dit-on, étaient empêchés pour une urgence à la Présidence de la République. Ils ont de ce fait confié la mission au colonel Narkoyo de la gendarmerie, porte-parole de désarmement. 

Malheureusement, l’autorité du colonel Narkoyo a été remise en cause par certains éléments de la Séléka qui font partie de l’équipe de désarmement. Naturellement, ce manque de respect dû au chef de la mission, a eu pour conséquence immédiate, une sorte de perturbation de la suite de l’opération. 

Pour certains éléments de désarmement, la fouille est sélective d’autant plus qu’elle n’est pas faite de manière sérieuse. « Si le général Moussa Assimeh était là, on n’allait pas connaitre cette pratique. Cet officier général est non seulement écouté, mais aussi connu pour sa rigueur et sa transparence. Dans d’autres quartiers, on ne connait pas cette résistance qui a perturbé l’opération », a lâché un gendarme, avant de déplorer l’esprit de discrimination qui règne dans le groupe de désarmement. 

Si certains membres de l’équipe de désarmement ont fait part de leur mécontentement par rapport à cette fouille sélective, certains ont dénoncé le comportement de leurs compagnons d’armes tchadiens qui, une fois de plus, ont tout mis en œuvre pour protéger les maisons de leurs compatriotes. 

Informés de ce qui s’est produit sur le terrain, les généraux en charge du désarmement ont convoqué une réunion d’urgence au retour de l’équipe au Commissariat Central. Le ministre délégué à la Défense Nationale, le général Mamour et le chef d’Etat-major des armées, le général Bombayeké ont pris part à cette rencontre qui s’est tenue à huis clos. Selon les indiscrétions lâchées par certains éléments que nous avions contactés, des mesures rigoureuses ont été prises par la hiérarchie militaire et la coordination de désarmement pour éviter cette sorte de désarmement sélectif qui protège un certain nombre de « généraux ». 

Déception des habitants de Yakité 
L’arrivée de l’équipe de désarmement dans le quartier Yakité a été applaudie par les habitants, victimes de braquages à répétition. Un jeune homme a confié à la presse locale que « dans la nuit du 11 septembre 2013, une vieille maman et un homme ont été braqués. Le passage de l’équipe de désarmement dans notre quartier, est un soulagement, parce que je suis sûr que cette équipe va récupérer les armes qui circulent dans le secteur. Je puis vous dire que le 3e arrondissement est une véritable poudrière ». Les jeunes de ce quartier se sont mobilisés pour collaborer avec l’équipe de désarmement. Mais à leur grande surprise et malgré qu’ils ont appuyé l’équipe de désarmement pour la réussite de sa mission, le résultat n’est pas à la hauteur des attentes. Pour ceux-ci, l’équipe de désarmement n’a pas procédé à une fouille approfondie : « Ce n’est pas ce que nous voyons ici. Ils ont caché des armes dans les plafonds. La quantité d’armes récupérée ne reflète pas la réalité », a précisé un jeune dudit quartier à la presse nationale. 

En réplique, les éléments Séléka d’origine peulhs qui habitent le quartier, ont balayé d’un revers de la main, cette accusation. « Les armes récupérées sont celles que nous utilisons. On ne peut pas garder des armes chez nous », a confié un aide-camp du général Mahamat Taïr. 

Toutefois, les jeunes du quartier souhaitent que la hiérarchie militaire puisse à l’avenir, prendre des mesures rigoureuses pour permettre à la gendarmerie et à la police de faire le désarmement dans le calme. Tant, celui qui vient d’avoir lieu dans le 3ème arrondissement de Bangui, n’est que de la poudre aux yeux. 
La deuxième phase de désarmement quant à elle, commencera au courant de cette semaine. Elle sera cette fois-ci conduite, dit-on par la FOMAC, la gendarmerie et la police. 

 



Martial Mongba



16/09/2013
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