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Gl Babacar Gaye: «La sécurisation de Bangui nécessite une approche globale»

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Par 

 

 

 

En Centrafrique, beaucoup se demandent si la transition conduite par Catherine Samba Panza n'est pas en danger après l'accord conclu à Nairobi entre les anciens présidents Bozizé et Djotodia. D'autant que ces discussions de Nairobi avaient reçu l'aval du médiateur congolais Denis Sassou Nguesso. Le général sénégalais Babacar Gaye est le représentant spécial de l'ONU à Bangui et commande les 7500 casques bleus de la Minusca. Présent à Addis Abeba pour le 24° sommet de l'UA, vendredi 30 janvier, le général Babacar Gaye répond aux questions de RFI et il n'hésite pas à s'exprimer sur la démarche du médiateur congolais.

RFI : Général Babacar Gaye, voilà près de cinq mois que la Minusca est née. Mais le problème, mon général, c’est que beaucoup de Banguissois reprochent à la Minusca de laisser les anti-balaka continuer à agir dans Bangui et notamment dans leur fief de Boy Rabe.

Général Babacar Gaye : Vous savez que nous avons procédé à des arrestations dont certaines ont eu un impact sur la sécurité. Je crois donc que la mission est en progrès au moins aux yeux des gens. Il serait illusoire de penser que c’est par de simples patrouilles de policiers que l’on va sécuriser Bangui. La sécurisation nécessite une approche globale.

 

A la suite de l’arrestation par vos forces du général anti-balaka Andilo, il y a eu plusieurs prises d’otages dont celle d’un ministre du gouvernement centrafricain. Est-ce que vous regrettez d’avoir arrêté ce chef anti-Balaka ?

 

Ce dont nous nous félicitons c’est de l’attitude de fermeté du gouvernement ! Lorsqu’on est face à l’impunité, lorsqu’on veut rétablir l’état de droit, il y a des moments très difficiles ! Il est heureux que le gouvernement l'affronte avec la fermeté dont je viens de parler.

 

Donc, vous vous félicitez du fait que Madame Catherine Samba- Panza n’ait pas fait libérer ce général anti-balaka ?

Je crois que la libération du « général » – comme vous l’appelez – Andilo, qui est un jeune homme d’une vingtaine d’années, aurait été au lendemain de l’arrestation du transfert à la CPI de Dominic Ongwen de la LRA, un signe difficile à comprendre.

 

La moitié est sous contrôle des anciens rebelles seleka. Est-ce qu’un jour vous pourrez vous déployer dans cette partie du territoire ?

Nous sommes déjà déployés ! Dans une ville comme Bria, nous sommes en train actuellement d’avoir un véritable bras de fer avec les groupes armés qui sont à Bria ! Ce qui est aujourd’hui en cause à Bria c’est l’ascendant moral. Et il n’est pas exclu qu’à Bria nous soyons contraints d’aller à l’affrontement. Donc c’est vous dire que nous sommes présents !

 

Qu’est-ce que vous pensez de cet accord conclu il y a quelques jours à Nairobi entre notamment Noureddine Adam et les anciens présidents Djotodia et Bozize ?

Le médiateur lui-même vient de dire, d’après ce que j’en sais, que le seul processus qui est reconnu par la communauté internationale est celui qui a été lancé à Brazzaville et qui doit se poursuivre par le Forum de Bangui. Maintenant, s’il y a une volonté de la part des groupes armés d’entrer dans ce processus, très bien ! Mais tout autre processus, tout autre accord, est pour nous une diversion.

Ce qui est étonnant c’est que les gens qui étaient à Nairobi, pour un certain nombre d’entre eux – je pense à François Bozizé et Noureddine Adam – n’avaient pas le droit officiellement de voyager, puisqu’ils étaient sous sanction de l’ONU !

Ce que je sais c’est que le Comité des sanctions va très certainement, s’il ne l’a pas déjà fait, demander des explications à qui de droit.

 

A l’initiative de ces discussions de Nairobi il y avait notamment le médiateur congolais. Est-ce vous comprenez la démarche de vos partenaires de Brazzaville ?

Nous avons eu l’occasion, le représentant spécial du secrétaire général pour l’Afrique Centrale, monsieur Bathily et moi-même, de nous rendre à plusieurs occasions à Brazzaville pour voir le médiateur, dont je dois saluer l’engagement et l’action inlassables. L’intention qui nous a été présentée est celle d’amener les différents groupes armés à mieux adhérer au processus qui a été lancé à Brazzaville. Cette intention est incontestablement louable. Les modalités, ce sont ces modalités qui posent problème et nous n’avons pas manqué de le dire aux médiateurs.

Et aujourd’hui il est encore temps pour que justement, tout le monde soit ramené dans le processus de Brazzaville. Donc aujourd’hui s’il y a un effort à faire – et je crois qu’une remobilisation de la CEEAC à cet égard serait la bienvenue – c’est de remettre tout le monde dans le processus de Brazzaville, de telle sorte que nous avancions, et je dirais presque à marche forcée, vers le Forum de Bangui et ensuite vers le désarmement, la réforme de l’armée et les élections.

 

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31/01/2015
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