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LA RCA, UN PAYS INGOUVERNABLE : LES CAUSES DU LIMOGEAGE DES MINISTRES ET DU PILLAGE ORGANISE CHEZ BINOUA ET TIANGAYE

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Par Elkas Patchanga

 

La République Centrafricaine est loin de voir et de connaître le bout de tunnel. Pas d’hommes d’Etat pendant cette période de crise. Les perspectives sont aussi sombres et la sortie de crise est complexe avec la décision grave de Michel Djotodia, président de la transition, de limoger dans la foulée des ministres considérés comme des témoins gênants, encore moins des bêtes noires.

Votre rédaction, après moult investigations, a pu s’enquérir des informations sur les causes lointaines et immédiates de cette crise qui vient envenimer l’atmosphère déjà délétère. Les partis politiques sérieux et qui ont pris part aux Accords de Libreville sont tous presque unanimes pour prendre leur distance de cette décision unilatérale de Djotodia.

Dans les bureaux consulaires, la consternation est aussi grande que l’homme de 24 mars 2013 ne fait plus l’unanimité.

Mais, pour comprendre les raisons de cette crise politique et institutionnelle, il faut se référer aux relations exécrables qui se sont installées entre le Premier ministre Nicolas Tiangaye et Michel Djotodia au lendemain de la prise de pouvoir, notamment en ce qui concerne le processus d’élaboration de la Charte Constitutionnelle de Transition. Si les acteurs principaux de la transition ont donné l’impression d’aplanir leur divergence de vue après le passage de Laurent Fabius qui a fait un rappel à l’ordre, l’écart est aussi grand entre Nicolas Tiangaye et Michel Djotodia.

En effet, devant le cafouillage politique de l’ancien locataire de la Sécurité Publique marqué par les évènements du 20 août 2013 à Boy-Rabé et à Boeing, Nicolas Tiangaye a fait appel à Josué Binoua, nanti d’expériences pour conduire le bateau de la Sécurité. Contre gré de Djotodia et face à la pression de l’opinion, Josué Binoua est entré dans le cercle, mais n’avait pas les mains libres. Considéré comme un proche de Nicolas Tiangaye qui lui a placé sa confiance, Josué Binoua ne peut que subir le même sort que Nicolas Tiangaye.

Il convient de noter que les éléments Séléka ont menacé à mort Nicolas Tiangaye, le péché originel de Binoua et de Tiangaye étant celui de contraindre les seigneurs de guerre à ne pas  se comporter comme sur un territoire conquis. Le Premier ministre est impardonnable pour les Séléka, car il est le premier à solliciter  depuis les 16 et 19 mai derniers l’intervention de la France.

Ainsi, l’ordre de piller et de vandaliser leur maison est venu de loin. Jusqu’à la date d’aujourd’hui, le président n’a pas condamné cet acte aussi barbare. Cela confirme l’identité des hommes qui dirigent le pays.

Par conséquent, Michel Djotodia n’a pas de choix de consulter son Premier ministre pour se séparer de ses adversaires. « Qui veut tuer son chien l’accuse de rage », alors, on prête à Josué Binoua l’intention d’être de mèche avec François Bozizé. Ce décret qui est en violation avec la Charte Constitutionnelle de Transition est donc nul et non avenu. « C’est de la diversion », a dit une figure de proue de la vie politique centrafricaine. Pour le Centrafricain lambda, moins Michel Djotodia crée les conditions de sortie de crise, plus il crée les conditions d’aggravation. Il ne fait que pêcher en eau trouble.

Mais, qu’en est-il de Joseph Bendounga et de Christophe Mbrémaïdou ? Selon des gentilles indiscrétions, Christophe  Mbrémaïdou a payé le prix de son patriotisme. Ce dernier avait refusé de céder aux pressions de la présidence de dilapider, au nom de la crise, le peu qui reste dans la caisse du Trésor. Il doit alors s’en aller avec le DG du Trésor. Le Premier ministre, furieux, agit en homme d’Etat pour ne pas mettre encore de l’huile au feu, et les personnalités concernées par le décret retrouveront leur poste.

Joseph Bendounga, grand témoin gênant, initiateur de la plate-forme politique de l’opposition démocratique à Bozizé, ayant pris part aux Accords de Libreville, n’a pas la langue de bois, grand pourfendeur de Djotodia. Il n’a jamais cessé de dénoncer les affres de la Séléka. La crise, née par la marche des « Anti-Balaka » sur Bangui, était pour le président de la transition une occasion de se séparer de celui-ci. C’était quand même prévisible. Mais, il faut toutefois comprendre que c’est à dessein que le président de la transition a violé la Charte Constitutionnelle de Transition.

Il est temps que la Communauté internationale agisse pour arrêter l’hémorragie. Les ministres servent la République et non une personne. Djotodia n’est pas élu, car c’est la transition, et il ne faut pas qu’il transgresse la loi au nom de sa passion et de son exclusion.

Veut-on remplacer Binoua par un proche collaborateur pour profiter de l’aide annoncée par l’Union Européenne ? Les choses se disent en coulisse.

Jean-Pierre Dolowaya, Josué Binoua, Joseph Bendounga, tous les ministres et responsables qui ne sont pas l’émanation ou du ressort de la coalition Séléka sont susceptibles d’être éjectés selon le bon vouloir de Djotodia, le retour à la politique de culte pour la période de six (6) mois. Le ciel s’abat sur la RCA, et le monde centrafricain s’effondre à cause de la gestion calamiteuse et suicidaire de Djotodia pendant la transition.

Après avoir écarté les FACA de la scène au profit de la Séléka, Michel Djotodia enfonce le clou à la transition en écartant Tiangaye, en violation de la Charte. Comment sortir de la transition avec un président qui fait feu de tout bois ?

La RCA est en tout cas ingouvernable !      



20/12/2013
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