CENTRAFRIQUE NEWS EXPRESS

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LE CNT ACCUSE, NICOLAS TIANGAYE DÉSACCUSE

Après avoir roulé pendant huit (8) mois sans un tableau de bord, c’est finalement le 07 Novembre 2013 que le débat général sur la Feuille de Route du gouvernement a permis aux Conseillers Nationaux de l’analyser et de l’adopter. Quatre priorités émaillent ce programme d’urgence : la restauration de la sécurité et la consolidation de la paix, l’assistance humanitaire, la bonne gouvernance et la relance économique. Pour le Centrafricain ordinaire, derrière ces débats contradictoires, quelques déclarations méritent d’être passées au crible de la pensée critique. 

‘‘Les Conseillers Nationaux sont honorables’’, faudrait-il le reconnaitre en toute humilité. Si aujourd’hui, le CNT a réussi à s’inscrire dans la pratique reconnue à toute assemblée des élus du peuple, quel qu’en soit le pays, il en va de la détermination et de la volonté de travailler qui ont animé cette institution. 

Les débats contradictoires, allant jusqu’à faire table-rase de certaines lignes de la Feuille de Route du gouvernement de transition, dans le but, osons-nous croire de l’enrichir comme le prévoit la Charte Constitutionnelle de Transition en son Art. 43. Un véritable exercice de déconstruction, détruire pour construire. 
Les Conseillers Nationaux ont voulu convaincre le peuple, à travers la pertinence de leurs interventions, la hauteur de la proposition de certains et l’objectivité des remarques, contributions et amendements même si par moment, il fallait se boucher les oreilles pour ne pas être témoin des baragouins du genre à secouer Molière, à marcher sur Senghor et à déboussoler Hollande. Mais bon, nous ne sommes pas descendants des Gaulois même si la maitrise de leur langue confère un certain respect et dénote de la capacité à appréhender les problèmes de l’heure, afin de proposer des réponses conséquentes surtout pour les Conseillers Nationaux, dont le rôle n’a pas besoin d’être rappelé. Mais que voulez-vous, la Feuille de Route n’a pas jouit cette fois de l’irrecevabilité sans passer par la plénière comme a été sa première version. 

‘‘Nicolas Tiangaye n’est pas déshonorable’’, c’est aussi vrai. Cependant, l’égalité entre CNT et la Primature n’a rien à voir avec les points à donner à un camp ou à un autre. Que valent deux hommes égaux en force dans une situation pas loin du cul-de-basse-fosse ? L’intervention de Me Nicolas Tiangaye était imbue d’une maitrise parfaite de la situation. Des points forts ont été abordés et derrière s’est dégagé un ouf de soulagement, du moins pour les réalistes. Sur la question d’une éventuelle conférence nationale souveraine, le Chef du gouvernement a posé certains préalables. Au nom du gouvernement, si le dialogue doit se tenir, la question d’amnistie ne sera pas à l’ordre du jour. Les crimes commis ont frôlé la conscience universelle. Accepter de blanchir ceux qui se seront rendus coupables de ces crimes, c’est aller contre la mémoire de nombreux Centrafricains tués pendant ces évènements. Voilà une déclaration qui réconfortera nombre de Centrafricains, victimes des derniers soubresauts politico-militaires. Une question importante avait été soulevée également : pourquoi toutes les Mairies de la RCA et tous les Tribunaux ont été pillés, vandalisés et saccagés ? Ce sont des questions plus qu’existentielles pour le Centrafricain aujourd’hui. Oser poser une question de ce genre, est non seulement un acte de courage politique mais un certain accord d’esprit entre le peuple et ses dirigeants. Poser cette question, c’est aussi se demander pourquoi sommes-nous nés sur le sol centrafricain et pourquoi vivons-nous encore ? En s’alliant derrière les Conseillers Nationaux qui demandent le passage des différents membres du gouvernement, devant leur assemblée pour dire chacun en ce qui le concerne les réalisations de son département à la lumière de la Feuille de Route examinée et adoptée. Ceci traduit l’éclatement de la solidarité gouvernementale où nombre des ministres passent à côté des responsabilités qui incombent à leurs charges. Le dernier Conseil de Cabinet du Mardi 05 Novembre en est une preuve intangible. Au-delà du bicéphalisme de l’Exécutif centrafricain, un bipolarisme faisant de Tiangaye proche de la communauté internationale et Djotodia Le Grand encore hésitant entre une rupture totale avec la séléka et l’appropriation effective de ses fonctions de Chef de l’Etat, ne donne pas une visibilité dans l’action du gouvernement. 

Mais l’accusé des Conseillers Nationaux du 07 Novembre 2013 n’est pourtant pas canonisé par ces derniers et surtout par le peuple. Des vérités essentielles ont été révélées mais a-t-il besoin d’attendre des jours durant pour briser radicalement le silence ? Tout semble croire que le patron de la Primature fait une politique de contre attaque au lieu d’anticiper sur les évènements. La première fois, c’est lorsque le CNT a tapé du poing sur la table pour crier au non respect du délai du dépôt de la Feuille de Route, qu’il s’est décidé à tout dire. La dose de la communication ferait mieux de doubler d’adrénaline. Jean Marc HEROT, Laurent Fabius, et F. Hollande donnent quotidiennement leur position sur les problèmes auxquels ils sont confrontés. Si la France se réfère au Royaume Uni et à l’Allemagne pour mesurer ses actions et contrôler sa gestion, que de mal pour le Centrafrique de faire autant ? 

Parler, parler et parler. La parole est créatrice. Jésus derrière qui déchaine tout un monde, n’est que le Verbum Déi, le Logos de Dieu. 
Prenant la particularité d’un programme d’urgence, la Feuille de Route de la transition en coût chiffré, nécessite 490 Milliards. Les 50 Milliards seront pris en charge par l’Etat centrafricain, et le reste reparti entre les différentes instances de la communauté internationale. 



Naïm-Kaélin ZAMANE(Beafrika.net)



13/11/2013
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