Limogeage de ministres en Centrafrique: comité de suivi des accords de Libreville veut calmer le jeu
En Centrafrique, la décision prise par le président de transition Michel Djotodia, seul, de limoger trois ministres et le directeur du Trésor crée la polémique. Car selon les textes de la transition, ces décrets auraient dû être contresignés par le Premier ministre. Les diplomates du comité de suivi des accords de Libreville ont décidé de s’impliquer pour que la crise ne prenne pas d’ampleur.
Alors que la Centrafrique est en pleine crise humanitaire et que les violences se poursuivent, le limogeage des ministres de la Sécurité et de l’Ordre public, des Finances et du Budget, et de l’Élevage, ainsi que du directeur du Trésor, décidé par Michel Djotodia, provoque des remous. Selon nos informations, la communauté internationale a décidé de s’impliquer pour que la signature de ces trois décrets ne donne pas lieu à une crise ouverte entre responsables de la transition.
« Ce mardi, je dois rencontrer en fin de matinée les membres du comité de suivi », a indiqué à RFI le président du Conseil national de transition, Alexandre Ferdinand Nguendet. « La rencontre aura lieu, a-t-il précisé, après l’entretien de ce lundi entre le comité de suivi et Michel Djotodia ». Un entretien des diplomates avec le Premier ministre Nicolas Tiangaye est également prévu.
Djotodia ouvert à la discussion
De source proche du dossier, le président de la transition refuse pour l’instant de revenir sur le limogeage des trois ministres, mais il se dit prêt à s’asseoir à la même table que les deux autres responsables de la transition pour en parler.
L’affaire provoque en tout cas de nombreux commentaires dans la classe politique centrafricaine. Pour le porte-parole du RDC, le Rassemblement démocratique centrafricain, l’un des principaux partis du pays, « ces décrets doivent être retirés dans la mesure où ils sont en violation des textes de la transition ». Même point de vue au MLPC, le Mouvement de libération du peuple centrafricain. Pour son porte-parole, « le pays est déjà en crise, il ne faut pas que le président Djotodia crée d’autres problèmes. Il faut, précise ce porte-parole, qu’il respecte la constitution sur laquelle il a lui-même prêté serment ».
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