Une femme élue à la présidence en Centrafrique
LA MAIRE DE BANGUI, PRÉSIDENTE INTÉRIMAIRE DE LA CENTRAFRIQUE
Par Paul-Marin Ngoupana
BANGUI (Reuters) - Le Conseil national de transition (CNT), Parlement provisoire de la République centrafricaine, a élu lundi la maire de Bangui, Catherine Samba-Panza, à la présidence intérimaire du pays.
Catherine Samba-Panza, élue face à sept autres candidats, succède à Michel Djotodia, le chef de l'ancienne coalition rebelle Séléka qui a remis sa démission le 10 janvier sous la pression de la communauté internationale.
Elle a battu au second tour, par 75 voix contre 53, Désiré Kolingba, fils de l'ancien président André Kolingba.
La nouvelle présidente par intérim aura pour première et difficile mission de sortir la Centrafrique de la spirale de violences ethniques et religieuses dans laquelle elle est plongée depuis plusieurs mois.
Un porte-parole des milices chrétiennes anti-balaka a salué son élection, notamment le fait qu'une femme accède pour la première fois à la présidence centrafricaine.
A Paris, le président François Hollande a félicité dans un communiqué Catherine Samba-Panza. "Il lui revient désormais de mener à bien la réconciliation et l'apaisement nécessaires en RCA, en vue de la tenue d'élections démocratiques. La France se tient à ses côtés dans cette tâche difficile", dit-il.
Les affrontements ont débuté en mars 2013, quand un coup d'Etat de la Séléka, mouvement en majorité musulman, a chassé du pouvoir le président François Bozizé.
Depuis, les violences ont fait plus de 2.000 morts et d'un million de déplacés.
CONTINGENT DE L'UE
A Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne ont donné lundi leur feu vert à l'envoi d'un contingent d'un millier d'hommes en Centrafrique en appui des troupes françaises et de l'Onu déjà sur place.
Il s'agira de la première opération militaire d'importance de l'UE depuis six ans.
Si le plan d'ensemble a été approuvé, les modalités de sa mise en oeuvre sont encore en discussion, a-t-on précisé de source diplomatique.
Les dirigeants européens espèrent obtenir cette semaine un mandat du Conseil de sécurité des Nations unies, afin de pouvoir déployer les premiers soldats d'ici la fin février. La force européenne sera basée dans les environs de la capitale, Bangui.
Seule l'Estonie s'est pour l'instant engagée à envoyer des troupes. Lituanie, Slovénie, Finlande, Belgique, Pologne et Suède font partie des autres pays qui songent à fournir des soldats, a-t-on ajouté de même source.
La Grande-Bretagne, l'Allemagne et l'Italie ont en revanche annoncé qu'elles n'enverraient pas de troupes.
La France a déployé début décembre les quelque 1.600 soldats de l'opération "Sangaris" en Centrafrique, sans parvenir à mettre fin aux violences ethniques et religieuses qui déchirent le pays.
La force de l'Onu (Misca) compte de son côté 4.500 hommes, chiffre qui devrait être porté à 6.000, originaires des autres pays d'Afrique centrale.
Avec Emmanuel Braun à Bangui et Adrian Croft à Bruxelles; Tangi Salaün et Guy Kerivel pour le service français
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