CENTRAFRIQUE NEWS EXPRESS

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Vers une résolution étendant la mission des Nations unies en RCA

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Par Alexandra Geneste (New York, Nation unies, correspondante)

 

"Il est absolument urgent d'agir" en République centrafricaine (RCA) et la France n'est pas la seule à le dire au siège de l'ONU à New York. Lors d'une réunion ministérielle consacrée à la Centrafrique mercredi 25 septembre, en marge de la 68e Assemblée générale des Nations unies, Valerie Amos, le chef du bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), devrait à nouveau tirer la sonnette d'alarme. L'absence de réponse internationale à la crise centrafricaine risque de déstabiliser la région, devrait réitérer la haute responsable de l'ONU.

La peur d'une "somalisation" de la Centrafrique hante les acteurs humanitaires. Selon l'OCHA, le nombre des personnes déplacées en RCA a doublé depuis le début de l'été, s'élevant désormais à 400 000, et 63 000 Centrafricains ont trouvé refuge hors des frontières. Le pays a sombré dans le chaos après la chute en mars du président François Bozizé, renversé par les rebelles de la Séléka. Leur leader, Michel Djotodia, s'est autoproclamé président mais ne parvient pas àrestaurer l'ordre dans le pays, où sévissent de plus en plus de groupes armés.

Selon l'ONU, les combattants de la Séléka sont responsables d'un "nombre croissant d'exactions". Les 4,6 millions d'habitants que compte le pays sont affectés par la crise, 1,6 million ont "désespérément" besoin d'aide et la moitié d'entre eux sont des enfants. "Nous devons faire face, en République centrafricaine, à une situation humanitaire et sécuritaire extrêmement grave", déclarait devant la presse à l'ONU, lundi 23 septembre, le ministre des affaires étrangères français, Laurent Fabius, avant d'estimer qu'il était "impérieux derenforcer la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca)".

"INDIFFÉRENCE DE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE"

Cette force de paix sous l'égide de l'Union africaine devrait être composée à terme de 3 600 hommes, mais ne dispose à ce jour que de 1 300 soldats. La réunionministérielle que coprésidera M. Fabius est axée sur la crise humanitaire, mais Paris compte en profiter pour "mobiliser ses partenaires" du Conseil de sécurité.

La France prépare un projet de résolution destiné à renforcer le mandat et les moyens du Bureau intégré des Nations unies en Centrafrique (Binuca), notamment en élargissant son périmètre d'action hors de Bangui et en mettant à sa disposition des observateurs des droits de l'homme. L'idée de "muscler" le mandat de la Misca, voire de la transformer en opération de maintien de la paix aux frais des pays contributeurs de l'ONU, n'étant pas du goût de tous les pays membres du Conseil, les Français devront sans doute patienter avant de présenter une seconde résolution en ce sens.

"Les gens continuent de mourir dans l'indifférence totale de la communauté internationale", déplore Béatrice Epaye, présidente de la fondation Voix du coeur, principale ONG de prise en charge et de réinsertion des enfants de la rue en Centrafrique. L'ancienne députée fait partie d'une délégation de représentants de la société civile centrafricaine, dont deux leaders religieux et un avocat, militant de la défense des droits de l'homme, venus à New York pour une mission de plaidoyer parrainée par l'ONG CCFD-Terre solidaire.

L'objectif ? Défendre auprès des 15 pays membres du Conseil de sécurité leur vision "pour une sortie de crise durable". Aux Américains, qui rechignent à financerune force de paix régionale dont le contrôle leur échapperait, Mme Egaye répond par une mise en garde : "Si la Centrafrique devient un sanctuaire pour les islamistes, elle deviendra alors un problème pour tous."

 

Le monde



24/09/2013
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