CENTRAFRIQUE NEWS EXPRESS

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Violences meurtrières à Bangui, couvre-feu de 18H00 à 06H00


BANGUI - Des violences meurtrières ont éclaté jeudi avant l'aube à Bangui, quelques heures avant le feu vert de l'ONU à une vaste opération militaire franco-africaine, amenant le président centrafricain de transition, Michel Djotodia, à étendre le couvre-feu nocturne.

Dans le seul hôpital communautaire de Bangui, il y a 10 morts et 65 blessés, victimes des tirs ou d'armes blanches, a indiqué à l'AFP la mission en Centrafrique de Médecins sans frontières (MSF) - revoyant à la hausse son premier bilan de 8 morts;

Ce bilan partiel, qui ne concerne que l'un des hôpitaux de la capitale, laisse présager un nombre élevé de victimes dans cette nouvelle vague de violences.

Dans une allocution radio-diffusée en début d'après-midi, M. Djotodia, qui s'exprimait en langue nationale sango, a annoncé l'extension immédiate de quatre heures du couvre-feu, imposé désormais de 18H00 (17H00 GMT) à 06H00, contre 22H00 auparavant.

Appelant la population terrorisée à garder son calme, M. Djotodia a ajouté que l'armée française est une amie de la Centrafrique (...) Les militaires français viennent pour aider, a-t-il déclaré, ajoutant: ils se sont pas déployés pour soutenir un camp au détriment d'un autre.

Auparavant, le porte-parole de l'état-major des armées françaises, le colonel Gilles Jaron, avait annoncé qu'environ 250 soldats français se sont déployés dans Bangui à la suite des incidents de la nuit, avec pour mission de sécuriser les points sensibles et de regroupement pour les étrangers.

Vers 03H00 (02H00 GMT), il y a eu des accrochages entre des ex-Séléka et des éléments armés non identifiés à cette heure (...) les forces françaises ont dû réagir, a-t-il expliqué.

Des tirs d'armes automatiques et des détonations d'armes lourdes ont éclaté jeudi avant l'aube dans plusieurs quartiers. Les tirs ont débuté dans la zone du PK-12, dans le nord de Bangui, puis se sont étendus à d'autres quartiers, notamment non loin du centre, dans la zone du fleuve.

Au fil des heures, les tirs ont nettement diminué d'intensité, même si à 14H00 (13H00 GMT) des tirs épisodiques étaient encore signalés dans certains quartiers.

Des habitants joints par l'AFP ont fait également état de pillages de maisons par des hommes armés, sans pouvoir donner plus détails, chacun se terrant chez soi.

Selon un officier supérieur de la force africaine (Misca), les tirs ont commencé après que des ex-rebelles Séléka, intégrés dans les nouvelles de sécurité, eurent détecté des inflitrations de membres de milices d'autodéfense anti-balaka, hostiles au régime, dans le quartier de Boy-Rabe, près de l'aéroport.

Selon des habitants, une partie de la population, affolée, a cherché refuge dans une église tandis que les autres se terraient dans leurs maisons.

Les artères du centre-ville étaient totalement désertes jeudi. Aucun véhicule civil ne circulaient. Tous les commerces étaient fermés.

Circulant à bord de pick-up surchargés, armés de mitrailleuses lourdes, des Séléka intégrés à l'armée levaient le poing - dès le matin - en guise de victoire et patrouillaient à vive allure.

Les milices chrétiennes anti-balaka (anti-machettes) ont émergé depuis septembre dans le nord-ouest du pays, en réaction aux nombreuses exactions d'hommes armés issus des rangs de la coalition rebelle à dominante musulmane de la Séléka - depuis dissoute - dirigée par Michel Djotodia qui a renversé en mars le président François Bozizé.

Pour mettre un terme à un engrenage infernal de violences qui menace de plonger la Centrafrique dans une guerre civile, le Conseil de sécurité de l'ONU doit adopter jeudi un projet de résolution de la France - ancienne puissance coloniale - autorisant le recours à la force à l'occasion d'une opération comprenant des soldats africains et français, déjà présents à l'aéroport.

 





(©AFP / 05 décembre 2013 14h50) 

 


05/12/2013
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