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Centrafrique: Les Anti-Balaka épinglés par les Droits de l'Homme

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Une observation a été faite par Marie Thérèse Keita Bocoum, experte indépendante mandatée par le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU

 Des violations graves des Droits de l’homme ont été enregistrées sur toute l’étendue du territoire centrafricain. Ces actes se sont accentués depuis le mois de décembre dernier. Les formes les plus cruelles auraient été commises en particulier par les Anti-Balaka à Bangui et à l’intérieur du pays. Une observation faite par Marie Thérèse Keita Bocoum, experte indépendante mandatée par le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU lors d’un point de presse dans la capitale. Ce constat a été fait après une mission de 10 jours conduite par Marie Thérèse Keita Bocoum en Centrafrique. Une occasion qui lui a permis de sillonner quelques villes du pays et de rencontrer également les autorités de la transition, les responsables de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique, quelques membres de la société civile et des leaders religieux. «Cette visite entreprise dans le cadre de l’exercice de mes fonctions d’experte indépendante sur la situation en Centrafrique, m’a permise d’entreprendre une évaluation de la situation sur le terrain. Elle m’aura surtout donné l’opportunité de m’imprégner des réalités politiques, sécuritaires, sociales et culturelles qui ont pu exposer et continuent d’exposer les populations à la violence, à des violations de leurs droits fondamentaux et aux déplacements forcés», a-t-elle déclaré.

 

 

 
L’impunité: l’ennemi numéro 1

L’experte indépendante a relevé quelques types de violations, citant entre autres les exécutions sommaires et extrajudiciaires, les traitements inhumains et dégradants, les violences sexuelles et le recrutement d’enfants associés aux groupes armés. Elle a poursuivi en faisant savoir que d’autres droits fondamentaux ont été violés. Elle a entre autres mentionné le droit à la sécurité humaine, à la liberté de mouvement, de choisir sa résidence, à l’éducation, à la santé et au travail.

La présence de l’autorité de l’Etat centrafricain ne se sent que timidement dans la capitale et très peu à l’intérieur du pays. L’impunité, selon elle, semble régner en maître. « La lutte à l’impunité, dans ces conditions où les infrastructures du système judiciaire sont détruites, est notre recommandation primordiale pour arrêter l’augmentation de l’insécurité et réussir la réconciliation nationale», a ajouté Marie Thérèse Keita Bocoum. Elle s’est également rendue dans la ville de Kaga-Bandoro (centre nord). Elle s’est entretenue avec le représentant de la Misca dans la région. Elle a eu l’opportunité d’échanger avec 26 mineurs sauvés par la force internationale, après une attaque d’un convoi d’hommes armés venus du Tchad.

Quatre de ces enfants ont retrouvé leurs parents et les autres ont été accueillis et hébergés dans l’enceinte de la Misca avec l’aide de l’Unicef et de l’ONG Save the Children, en attendant d’avoir des informations sur leurs parents. Marie Thérèse Keita Bocoum a parlé avec les leaders de l’ex Séléka ainsi que ceux des Anti-Balaka. Leurs entretiens ont permis à l’experte de se rendre compte des efforts que les leaders de ces deux groupes font de temps à autre pour résoudre leurs problèmes de cohabitation, malgré des incidents dans lesquels d’ailleurs, les victimes sont des civils.

Des recommandations pour les autorités transitoires
A Bangui, elle s’est entretenue avec la présidente de la transition, Madame Catherine Samba Panza, certains membres du gouvernement, les leaders religieux et quelques représentants de la société civile. A l’issue de ces rencontres, elle a recommandé au gouvernement de faire des efforts afin de rétablir la paix et la sécurité dans toutes les régions, pour favoriser un environnement où les droits sont respectés. Elle a par ailleurs proposé l’établissement d’un programme national de vérité, justice, réparation et réconciliation intercommunautaire. Elle encourage par la même occasion les autorités à entreprendre des visites régulières et fréquentes dans les régions pour sensibiliser la population et donner l’exemple de la réconciliation. Elle pense également qu’un programme de soutien psychothérapeutique pour les victimes et les jeunes associés aux conflits armés serait approprié dans les circonstances. L’experte indépendante a pour mandat de suivre l’évolution de la situation des droits de l’homme en République Centrafricaine et de formuler des recommandations en vue d’une assistance technique adaptée.

 

RJDH-RCA



18/03/2014
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