CENTRAFRIQUE NEWS EXPRESS

Par Joseph Akouissonne

Le terrorisme islamique international ne va pas rester figé, les bras croisés. Pour ceux qui s’en réclament, le retrait des troupes tchadiennes de la MISCA équivaut à un abandon des musulmans, laissés à la merci des mécréants chrétiens de Centrafrique. Va-t-on assister à une invasion de brigades islamistes internationales sur tout le territoire du nord de la R.C.A. ? Le retrait des soldats d’Idriss Déby a constitué une véritable humiliation pour cet homme bouffi d’orgueil, à l’ego surdimensionné. Ajoutez à cet affront la provocation de l’Afrique du Sud qui dispute au Président du Tchad le leadership de la sous-région. Désormais, l’imbroglio centrafricain se complexifie. Le danger d’une partition du territoire est imminent. Il faut absolument que la communauté internationale réagisse, sans faille et sans tarder. Le temps presse !

LES RISQUES

Le nord, l’est et le nord-est du Centrafrique sont, majoritairement, peuplés de musulmans. C’est justement dans ces régions que la Séléka s’est repliée avec armes et bagages, suivie par les troupes tchadiennes. Or, le Darfour est tout proche. Depuis longtemps, quantité d’armes y sont stockées. Parions que les services français le savent parfaitement et contrôlent à tout moment les va-et-vient des uns et des autres. Mais ces régions sont, depuis des mois, voire des années, hors de contrôle de l’administration centrafricaine. D’énormes territoires ont été abandonnés, faute de moyens, aux mercenaires et rufians de tout poil. Sans foi ni loi. Qui y font régner une terreur abominable.

L’ARMÉE CENTRAFRICAINE DESTRUCTUREE

Malheureusement, le Centrafrique ne dispose que d’une armée en lambeaux, mal équipée. Les casernes font l’objet de pillages incessants. Ce qu’il faut en urgence, c’est, en parallèle avec la mission de paix, un plan de formation concernant à la fois l’armée, la gendarmerie et la police, qu’il faudrait doter d’un équipement suffisant comme l’a demandé la Présidente de la Transition. Car une nation digne de ce nom ne peut pas, indéfiniment, confier la défense de son territoire et de ses citoyens à des pays étrangers, fussent-ils amis. Le Cameroun peut compter sur une armée bien équipée, bien formée, ainsi que sur des forces spéciales. Il subit, néanmoins, les assauts de Boko-Haram venu du Nigeria pour faire son marché d’otages sur son territoire. On peut donc imaginer sans peine que les djihadistes d’Al-Qaïda et autres sectes terroristes ne feront qu’une bouchée de la R.C.A. si une coalition internationale, appuyée par les Américains, n’engage une action forte, pour nettoyer les frontières du nord et de l’est du Centrafrique.

AGIR MAINTENANT POUR GARANTIR L’INTÉGRITÉ DU TERRITOIRE…

Il y a bien longtemps que des rebelles soudanais et des mercenaires djandjawids sont installés dans le Haut-Mbomou, au sud-est du pays. Certains ont même garni les rangs de la Séléka comme mercenaires avant de foncer sur Bangui. Images monstrueuses, aux sources souvent douteuses, diffusées sur les médias occidentaux et arabes, montrant des cohortes de musulmans en fuite vers le Nord, au risque de réveiller les fantasmes de guerre sainte des Fous de Dieu. Les barbus fanatiques ne vont-ils pas envahir le pays pour voler au secours de leurs frères ? Et appuyer les desseins séparatistes des musulmans ? Tous les ingrédients sont réunis pour qu’un cocktail explosif achève de déstabiliser le Centrafrique et le laisse exsangue.

…EN MEME TEMPS QUE LA SECURITE DE TOUTE L’AFRIQUE CENTRALE

Il faut arrêter les conciliabules. Il faut cesser de louvoyer, de biaiser. Il faut agir. Maintenant ! Pour empêcher, à tout prix, la partition de la République Centrafricaine. Car la sécurité de l’Europe se joue aussi en Centrafrique.

A. DE KITIKI (8 avril 2014)