CENTRAFRIQUE NEWS EXPRESS

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CONTROVERSE ET LEGITIMITE AUTOUR DE LA DECLARATION DE GUERRE DU GENERAL MOKOKO DE LA MISCA CONTRE LES ANTI-BALAKA

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Par Elkas Patchanga
 
 
 

 

Comme on ne s’y attendait pas, voilà la MISCA qui déclare la guerre aux Anti-Balaka à travers le général Jean Marie Mokoko. Cette déclaration de guerre annoncée tambour battant intervient dans un contexte d’harcèlement par les Anti-Balaka, ayant fait des morts dans le camp des casques verts de l’Union Africaine. Le centrafricain ne comprend toujours pas les raisons motivées de cette déclaration de guerre et les avis divergent. La classe politique ne s’est pas encore prononcée sur cette déclaration, la société civile non plus. Dans les deux camps, c’est la logique va-t-en guerre qu’on peut constater avec l’harcèlement militaire des Anti-Balaka contre les positions de la MISCA burundaise et la réplique des casques verts. Pas d’interposition dans ce conflit ouvert entre les Anti-Balaka et les forces africaines. Mais il faut noter à sa juste valeur le déficit de coordination entre l’Opération Sangaris et la MISCA, au point qu’on se demande pourquoi la MISCA agit-t-elle en solo ? Pour mémoire ce n’est pas la première fois que les forces internationales déclarent la guerre à cette nébuleuse Anti-Balaka, sans pour autant imposer leur notoriété conformément à la résolution 2127 du Conseil de Sécurité. L’Opération Sangaris du général Francisco Soriano l’avait fait sans succès en y mêlant la présidente de la transition qui finalement a revu sa copie de guerre. Est-ce que la MISCA ira loin dans cette guerre ? Mais si la classe politique et la société civile ne se sont pas encore prononcées, le gouvernement qui pilote la politique de sécurisation du pays, n’a que deux yeux pour regarder avec un ministre de la Défense incapable d’arrêter l’hémorragie et le cycle de violence.
La controverse est fondée au niveau de la population qui s’interroge sur la capacité de ces troupes à désarmer même par la force si besoin en était. Le général Jean Marie Mokoko dans sa déclaration de guerre n’est pas passé par quatre chemins pour mettre à l’index les éléments FACA qui de jour sont des éléments FACA et la nuit des Anti-Balaka sans la moindre réaction du ministre de la Défense et du chef d’Etat-major des armées. C’est quand même scandaleux. Car ne dit-on pas « qui ne dit rien, consent ? » Avec ce consentement tacite comment donnez les armes aux forces qui le jour sont une force régulière et la nuit deviennent force irrégulière ?
C’est ici que le Général Thomas-Théophile Timangoa doit se rendre à l’évidence que son navire prend de l’eau partout en ce qui concerne l’image qu’il fait des FACA face à ce que les uns et les autres pensent de l’Armée.
Le véritable faux départ.
Depuis le 5 décembre, ces forces africaines et françaises ont crée un marché de dupe avec ce regain de faveur vis-à-vis des ex-Séléka et des Anti-Balaka. Ces groupes non conventionnels ont été fréquentables par ces forces internationales. Aujourd’hui, ces Anti-Balaka qu’on devait désarmer s’imposent et posent des conditions. Cette guerre n’est l’émanation des Anti-Balaka, mais l’absence du sérieux dans la mise en œuvre de la résolution 2127 et la balle est dans le camp du Secrétaire général des Nations Unies et de l’Union Africaine qui doivent faire le bilan de la résolution 2127. Car tout le désordre en RCA part de là et réside dans la gestion scandaleuse de la crise par ces forces internationales qui sont considérées comme un parti pris au lieu d’être neutre. Mais dans cet océan de désordre qu’impose les difficultés du terrain en Centrafrique, il existe un brin de légitimité.
Les Anti-Balaka sont décidés à en découdre avec les musulmans du km5. Cette zone est sous protection des éléments de la MISCA qui ne permettront pas une incursion même si par jour il y a des morts et des charniers. Il faut éviter à tout prix une purge au relent communautaire.
Mécontent, les Anti-Balaka n’ont d’autre choix que de s’en prendre aux éléments burundais qui assurent la protection de la zone par tous les moyens. A Boali, un élément de la MISCA a été tué. Ceux qui sont de faction chez Léa Koyassoum-Doumta vice présidente du CNT ont été attaqués à deux (2) reprises pour la seule journée du mardi 25 mars 2014 par les Anti-Balaka. Après les soldats tchadiens, c’est le tour des burundais de devenir impopulaire par le mécanisme de leur comportement. Les Anti-Balaka deviennent de fait les maitres absolus du terrain et dictent leur volonté. Les grandes artères barricadées surtout vers la sortie nord. Au point de se dire que l’interposition n’a pas droit de cité pour ceux qui viennent aider les Centrafricains à sortir de la crise.
Une déclaration de guerre tardive, puisque la résolution 2127 avait donné le ton. Le général Mokoko aurait beaucoup à gagner en se taisant au lieu de faire la campagne médiatique autour d’une guerre qui existe de fait lorsque les ex-Séléka et les Anti-Balaka n’intègrent pas le processus DDR et gardent encore par devers eux les armes pour défier l’autorité de l’Etat. Cette déclaration n’est autre chose qu’une fuite en avant et étale l’irresponsabilité morale et professionnelle de la MISCA. C’est un discours d’un général aux abois face aux abus des ex-Séléka et des Anti-Balaka qui n’épargnent désormais les forces internationales. Après les Tchadiens, Burundais, il faut aussi s’attendre au tour des Rwandais car la logique des ex-Séléka et des Anti-Balaka veut que tous ceux qui constituent les maillons forts de la MISCA soient discrédités et attaqués partout.
Qui des ex-Séléka et des Anti-Balaka, a été la première force à tirer sur la MISCA ? N’est-ce pas les ex-Séléka ? Le Général Mokoko était-il en congé ? A-t-il déclaré la guerre aux ex-Séléka ou avait-il peur ? Il ne peut y avoir deux poids deux mesures au sein de la MISCA.


Affaire à suivre
Elkas Patchanga



27/03/2014
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