CENTRAFRIQUE NEWS EXPRESS

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Des ex-Séléka menacent de mettre le feu à un dépôt de munitions

Si leurs "droits de démobilisation" ne leur sont pas payés, les ex-Seleka du camp BEAL feront "tout exploser" dans 72 heures.
 

 

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AA/ Bangui/ Sylvestre Krock

 

Des dizaines d'ex-Seleka, ancienne milice au pouvoir en Centrafrique, cantonnés au camp BEAL, ont manifesté, mardi en réclamant leurs "droits de démobilisation" sous peine de mettre le feu au camp.

« Nous demandons aux populations riveraines du camp BEAL de quitter dans un délai de 72 heures car nous sommes prêts à nous constituer martyrs à cause de nos droits. Au terme de cet ultimatum, si on ne nous paye pas nos droits de démobilisation, nous allons mettre le feu à tout ce que nous avons ici comme stock » a déclaré le Sergent Aimé Sangami, au milieu de combattants en treillis, sans préciser le montant de l'indemnité revendiquée.

Les manifestants ont investi tôt, mardi, les abords des avenues de l’Indépendance et des Martyrs qui passent devant et derrière le camp BEAL où sont cantonnés 800 éléments de la coalition Séléka depuis la démission de l'ex président Michel Djotodia, en janvier 2014.

« Il y a 48 heures, le ministre de la défense est venu au camp BEAL pour nous donner un ultimatum de 48 heures pour libérer le site sans conditions, alors que nous attendons le programme de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR). A défaut, l’Organisation internationale des migrations (OIM) se chargerait de nous remettre à chacun un kit de vêtements, service de table et 10 000 F CFA (19 USD) comme cela a été le cas avec nos pairs du camp RDOT. Nous disons que c’est inacceptable. » s'est expliqué à Anadolu, le sergent Aimé Sangami.

Les conditions de stockage des minutions au Camp BEAL présentent, toutefois, un danger patent, ainsi qu'en atteste un rapport d’inspection des experts français de l’opération Sangaris.

« La présence d’explosifs « dégradés » rend le dépôt très dangereux. En effet, ils pourraient faire tout exploser s’ils détonnaient de manière intempestive. Dans ce cas, un cratère de 30 mètres de diamètre « remplacerait » le dépôt et tout serait rasé 330 mètres autour. En quelques mots : Le Camp BEAL serait rasé de la carte.» peut-on lire dans le rapport daté du 8 novembre.

En septembre dernier, 256 ex-combattants Séléka cantonnés au camp de RDOT avaient quitté la capitale centrafricaine, avec l’appui de l’Organisation internationale des migrations (OIM), à destination de leurs villes d’origine.

« Les candidats à ce projet ont été retenus et formés sur des thématiques diverses liées à la cohésion sociale, à la paix et à la réconciliation. Au terme de cette série de séminaires de sensibilisation, chaque candidat au départ volontaire a reçu une somme de 10 000 Francs CFA (19 USD) » avait expliqué à Anadolu le lieutenant Jean Norbert Yélékianiako, porte-parole du camp.

Depuis le départ de l’ex- président Michel Djotodia en janvier 2014, 2 000 ex-combattants Séléka ont été cantonnés sur trois sites à Bangui, à savoir le camp Beal, BSS et RDOT, en prévision d’un programme de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR). La mise en place de ce programme a été retardée par le chaos politique et sécuritaire dans lequel a sombré le pays.

Les 200 millions de Francs CFA (400 milles Usd) affectés par les présidents de la CEEAC (Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale) pour la prise en charge de ces combattants volontairement cantonnés sont, ainsi, épuisés depuis le 5 juin dernier. 



11/11/2014
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