CENTRAFRIQUE NEWS EXPRESS

CENTRAFRIQUE NEWS EXPRESS

L'attentisme, l'inaction, la passivité et les querelles intestines au sein de la classe politique centrafricaine ne favorisent pas la sortie de crise

https://static.blog4ever.com/2013/06/744338/artfichier_744338_3589998_201403281729742.jpg

 

Du Nord au Sud, d’Est en Ouest, les Centrafricains vivent dans la peur, la terreur, la vengeance, la criminalité à longueur de journée. Les affrontements meurtriers quasi-quotidiens entre les deux belligérants (ex-Séléka et anti-Balaka) ne favorisent guère une issue favorable pour la sortie de la crise. Ces forces non conventionnelles ne cessent de s’attaquer aux forces étrangères (MINUSCA, Sangaris et Eufor-RCA), déployées en Centrafrique pour assurer la protection de la population civile, accompagner le processus politique devant aboutir à des élections libres et transparents, et enfin restaurer l’autorité de l’Etat. Ces attaques contre ces forces internationales ne sont pas restées sans suite. Beaucoup d’innocents ont perdu leur vie.
Récemment, la semaine dernière, on a enregistré dix (10) morts, dont deux (2) Casques bleus (pakistanais et burundais) dans les violences meurtrières. A la date du mardi 14 octobre 2014, beaucoup de maisons ont été incendiées au quartier Ouango, occasionnant la mort de plus d’une dizaine de personnes, des blessés et des biens partis en fumée.
Le mercredi 15 octobre, au quartier Combattant dans le 8ème Arrondissement de Bangui, des Centrafricains ont laissé leur peau, suite aux affrontements entre les forces étrangères et les anti-Balaka du secteur. Pourquoi tant de violences ? Où allons-nous ? L’attentisme, la passivité, l’inaction du gouvernement seraient-ils à l’origine de cette flambée de violences ?
Le gouvernement de transition a trop dormi. Sa passivité et son inaction ont ouvert la porte à tous ces seigneurs de guerre qui règnent en maître absolu sur presque l’ensemble du territoire nationale. La nuit, les Centrafricains ne peuvent plus fermer les yeux. Les fonctionnaires, les commerçants, les artisans, les cultivateurs, les « cherchés à manger »… ne peuvent plus vaquer à leurs occupations habituelles. Les principaux artères de la ville sont barricadés. Les chauffeurs de taxi, bus et taxi-motos ne peuvent plus circuler librement pour faciliter les déplacements de leurs concitoyens et nourrir leur famille.
Pendant que le gouvernement de Mahamat Kamoun, sous la supervision de Catherine Samba-Panza se focalise sur la dilapidation du fonds angolais, les ennemis de la nation ont refait surface. Faute d’une politique réelle de sécurisation du pays, nous assistons aujourd’hui à la descente aux enfers de la RCA. Un adage dit : « gouverner, c’est prévoir ». Nos gouvernants ont-ils à l’esprit cet adage populaire ? Même si l’on est un dirigeant d’une entreprise, cette notion de prévoyance ne passe pas inaperçu. A plus forte raison une cheffe d’Etat et un chef de gouvernement.
Les ministères de la Défense Nationale et de la Sécurité Publique existent-ils de nos jours ? Oui, pour le dernier. Car nous voyons des véhicules à bord desquels l’on peut voir des policiers et des gendarmes. Mais pour le cas du ministère de la Défense, seul Dieu le sait. Ce sont l’inaction, la passivité et l’attentisme de nos gouvernants qui nous ont conduits dans la situation chaotique actuelle. Le gouvernement attend tout de la Communauté internationale : paiement de salaires, bourses et pensions. Même leur propre sécurité est assurée par les forces étrangères. La RCA est-elle un pays souverain ? Oui pour ceux qui le disent. Non pour les observateurs. Un pays où le désordre est roi, où chacun fait ce qui lui vient à la tête, est un pays anarchique.
Les querelles intestines de nos leaders politiques en vu de l’obtention de quelques postes de responsabilité viennent se greffer à l’attentisme et à l’inaction du gouvernement de transition. Au lieu de chercher des voies et moyens pour la sortie de cette crise, ils se focalisent sur les postes de responsabilité. D’autres vont même demander la dissolution du Conseil National de Transition et la démission du Premier ministre. Pensent-ils que la dissolution du CNT et la démission du Premier ministre sont-elles la préoccupation actuelle du peuple centrafricain ? Les Centrafricains ne demandent que la paix, la sécurité, la cohésion sociale, la quiétude. Le reste viendra après. Parmi bon nombre de Centrafricains qui sont parqués dans les « Ledger », éparpillés dans les brousses et les pays amis, il y a de futurs, directeurs, ministres…. Chaque chose a son temps. Tant qu’il y a la vie, il y a l’espoir.
« La crise centrafricaine n’est pas une fatalité. Il y a une solution à cette crise qui passe par le dépassement des acteurs », a déclaré le général Babacar Gaye, Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies. Donc en dépit de l’attentisme, de l’inaction du gouvernement et des querelles des leaders politiques, si les acteurs de la crise ont obtenu pour le dépassement, les Centrafricains verront le bout du tunnel. Chaque chose a un début et une fin. Il y aura une fin malgré les tergiversations au sommet de l’Etat.

 

Par Denis Lougoussou-Ngouvenda.



17/10/2014
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 80 autres membres