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Soulagée et impatiente, Bangui attend l'armée française

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Pas de manifestations spectaculaires de joie, mais plutôt un immense "soulagement": les habitants de Bangui ne cachaient pas leur satisfaction mardi de voir les troupes françaises s'engager sous peu pour neutraliser les ex-rebelles qui terrorisent la population.

"La France a pris la mesure de la situation chaotique que connaît la République centrafricaine et elle a décidé d'intervenir en appui à la force africaine. Je crois plutôt qu'elle doit intervenir en premier et débarrasser le pays de cette horde de criminels qui nous ont emmenés bien loin", juge Prince Saturnin Goulam, informaticien. Comme beaucoup d'autres habitants de la capitale interrogés par l'AFP, il se dit "soulagé par l'intervention imminente de soldats envoyés par la France, ancienne puissance coloniale.

Depuis des semaines, l'interrogation revenait régulièrement dans les conversations en ville: pourquoi les forces françaises, qui ont déjà un contingent de 400 hommes stationnés à l'aéroport, n'intervenaient-elles pas pour mettre fin aux exactions de combattants issus de l'ex-rébellion Séléka ?

"L'envoi de troupes supplémentaires françaises ne peut que soulager ce peuple qui a déjà souffert", commente Jude Zossé, directeur du journal L'hirondelle.

Car dans ce pays à l'histoire troublée - qui a vécu déjà plusieurs interventions militaires françaises -, l'argument de la diplomatie française selon lequel il fallait au préalable un mandat de l'ONU laissait perplexe nombre d'habitants.

"Il y a longtemps que la France aurait dû intervenir pour stopper cette dérive. Le pays n'a jamais connu une si longue période d'instabilité et de violences. Le peuple a bu le calice jusqu'à la lie et en était à se demander d'où allait venir son salut", assure Martin Baba, ancien président du Conseil économique et social (CES).

 

"On ne vit plus"

 

La Centrafrique s'est enfoncée dans l'anarchie depuis le renversement, le 24 mars, du président François Bozizé par Michel Djotodia, chef de la coalition rebelle Séléka qu'il a depuis dissoute sans pour autant réussir à rétablir l'ordre.

Paris a annoncé mardi qu'un millier d'hommes seraient envoyés en Centrafrique pour épauler la force africaine en cours de déploiement dès l'adoption, peut-être la semaine prochaine, d'une résolution au conseil de sécurité de l'ONU.

"La situation sécuritaire du pays exige de nos partenaires, en tête desquels la France, de réagir pour éviter le pire", réclame de son côté Enoch Dérant Lakoué, ancien Premier ministre et plusieurs fois ministre. "Et connaissant mieux la République centrafricaine et ses réalités, on peut croire que la France saura remettre de l'ordre et redonner espoir au peuple centrafricain".

"Il est temps que la France prenne ses responsabilités. On ne vit plus, on est totalement dans le chaos et rien ne dit que les exactions vont finir sans une intervention appropriée de la France", abonde Jean-Marie Mabala Ndangué, commerçant dans le centre-ville.

Nombreux aussi sont ceux qui pensent que les ex-rebelles auront peur des soldats français. "Si les Français arrivent, ils (les ex-rebelles) verront qu'ils ont une force supérieure en face d'eux, et là nous pourrons avoir la paix", espère Jimmy Necko, un habitant de Bangui.

Dans ce plaidoyer massif en faveur en faveur de l'intervention française, seules quelques voix plus réservées se faisaient entendre mardi, comme celle de Thierry Badia, un autre habitant de capitale: "je suis un Saint Thomas. Il faut que je voie les choses à l'oeuvre (...) c'est trop tôt pour dire que leur intervention va me donner un boum au coeur".


 

Afp



26/11/2013
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