CENTRAFRIQUE NEWS EXPRESS

CENTRAFRIQUE NEWS EXPRESS

CENTRAFRIQUE : CHAOS, GENOCIDES ET GUERRES CONFESSIONNELLES

kony.jpg

 

PAR JOSEPH AKOUISSONNE

 

LES AUTRES NATIONS REGARDENT AILLEURS

 

Le Préfet du Haut-Mbomou empêché de regagner sa région !  Des bandes de mercenaires ougandais, des Janjawids arabo-musulmans, coupables de génocide au Darfour, et autres éclaireurs d’Al-Qaïda, lui ont barré la route. Occupant cette partie du territoire centrafricain, ils ont, en toute impunité, interdit à  un Préfet de la République de remplir sa mission régalienne. C’est illégal et insupportable!

          Or, le gouvernement de la coalition dirigé par la Séléka ne communique pas sur ces actes de barbarie gravissime : soit il n’est pas informé - ce qui est préoccupant pour un exécutif -  soit il  reste impuissant devant la souffrance du peuple - ce qui est tout aussi inquiétant.

          On imagine, avec horreur, les atrocités que doivent subir les habitants du Haut-Mbomou. Assassinats. Viols et razzias. A Obo (sud-est), on a su qu'une femme enceinte avait été enlevée et violée par un officier envahisseur ougandais. De jeunes filles, vierges et prépubères, ont été, elles aussi, violées, par des soudards étrangers porteurs du SIDA. 
Embrigadements d’enfants comme soldats. Saccages de lieux de culte chrétiens. Le Haut-Mbomou est devenu un sanctuaire pour ceux qui profitent de l’instabilité et de la faiblesse du pays pour y établir une tête de pont d’Al-Qaïda.

          En marge des festivités de Bamako, le président du Tchad, Idriss Deby Itno, a mis en garde ses homologues d’Afrique Centrale : « la R.C.A. peut devenir un sanctuaire de terroristes… Nous espérons que la France va nous soutenir sur le plan financier… » Venant du parrain de la Séléka, ces propos relèvent d’un cynisme insupportable. Peut-on oublier que Déby a sa part de responsabilité dans le chaos qui prévaut aujourd’hui en Centrafrique ?

          Et que dire du mini-sommet qui s'est tenu autour de Hollande sur la R.C.A. à Bamako ?C'est hallucinant ! Aucun responsable centrafricain n’était présent !  La démonstration a été ainsi faite que Deby est devenu  le vrai maître de Bangui. Cette mise sous tutelle méprisante ne peut qu'ulcérer les Centrafricains..

          D'autant que des problèmes inextricables de santé vont s’aggraver. La prévalence du H.I.V. est déjà calamiteuse en Centrafrique. Les viols qui se sont multipliés auront pour corollaire de compromettre durablement l'avenir de la population centrafricaine. Des jeunes filles contaminées, ce sont autant d’enfants malades qui vont naître. La démographie de la R.C.A. risque d’être handicapée pour longtemps.

          Au nord du territoire, à la frontière avec le Tchad, c’est l’enfer qui s’est abattu sur une population abandonnée par le gouvernement de transition, faute de moyens d’intervention. Bossangoa, Bouca, Batangafo, sont des champs de ruines. On nous dit que des hommes se réclamant de Bozizé partent à l’assaut de Bangui. Rumeur ou intox, il faut vérifier. Ce sont plutôt des habitants excédés, qui ont décidé de résister aux islamistes sanguinaires venus du Tchad. Ils ont sorti les fusils de chasse, les machettes et les flèches, pour se défendre eux-mêmes, étant donné que l'armée nationale, la F.A.C.A.,  n’existe plus.

          Ce sont là les prémices d’un état de non-droit qui se mettent en place. C’est le chaos qui s’installe, menaçant l’intégrité du territoire. C’est la dislocation du pays qui est en marche.

          Pendant ce temps, les autres nations regardent ailleurs. L’Union Africaine se mure dans un silence incompréhensible et insupportable. L'O.N.U, comme d’habitude, attend de compter les massacres avant d’agir. Aujourd'hui, personne n'est en mesure de dénombrer les victimes des tueries. C’est sans doute par milliers qu'il faudra chiffrer ces suppliciés anonymes. Des ossements commencent à être découverts. Tous les jours, des échos de massacres proviennent des provinces. Quant à Bangui, elle devient, peu à peu mais sûrement, comme Alep en Syrie. La capitale centrafricaine, jadis Bangui-La-Coquette, est devenue une ville de non-droit.
Une sorte de Far-West, où ceux qui portent un flingue dictent leurs lois, comme à Marseille.  Il est plus facile de s’y acheter unekalachnikov qu’un bâton de manioc.

          C’est le Rwanda, le Kivu et la Somalie réunies. C’est un chaos qui surgit dans un pays martyr.  Demain, quand les squelettes de milliers de corps mutilés seront découverts, la lâcheté des nations éclatera au grand jour, comme en d’autres temps et sous d’autres latitudes. Il ne restera plus à la C.P.I. (Cour Pénale Internationale) qu'à les convoquer et à les accuser de crimes contre l’humanité.

          Aujourd'hui,  les morts africains n’ont pas l’air d’émouvoir les pays occidentaux. Le drame qui se joue au Kivu (R.D.C.) a déjà fait 3 millions de morts. Mais c'est pour la Syrie - 110 000 morts -  que le Conseil de Sécurité s’agite et envoie des experts. Est-ce parce que le Kivu est peuplé de Noirs ?

          Il est urgent que les Africain mûrissent, se débarrassent de leurs
illusions et se prennent en charge. La maîtrise de la stratégie doit rester entre leurs mains.Certes, la R.C.A. doit faire appel à ses amis pour l’aider à sortir de cette inextricable situation. La France, avec d’autres pays alliés, l’Union Africaine et les Nations-Unies, doivent convaincre les responsables centrafricains d’adopter une stratégie de sortie de crise. Car il faut, impérativement, assurer la sécurité et l’intégrité du territoire. Dissoudre la Séléka, désarmer les mercenaires et les chasser. Transformer la C.N.T en un Comité de Salut Public, qui conduira le pays aux élections dans un court délai. Obliger tout candidat à  déclarer son patrimoine avant de se présenter. Imposer un seul mandat, présidentiel ou législatif. Consulter largement la population pour sonder ses souhaits. Faire cesser les colmatages, les conciliabules, les accords en sous-main.  Beaucoup de ceux qui s’agitent aujourd’hui en R.C.A. ne sont guidés que par l’appât du gain.

          Michel Djotodia vient de déclarer que ni lui, ni un membre de la Séléka ne se
présentera aux élections présidentielles. Le pays a entendu cette profession de foi. Il en prend acte. 

          Pour éviter, à tout prix, que la Centrafrique ne devienne un sanctuaire pour Al-Qaïda et les autres Fous de Dieu, il est urgent que tous ses habitants s’unissent  et mettent tout en œuvre pour assurer, eux-mêmes, le devenir de leur pays.

 

                                                              Joseph    Akouissonne



01/10/2013
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 80 autres membres