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CENTRAFRIQUE: Fin du forum de Bangui mais les inquiétudes demeurent

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Par Joseph Akouissonne

 

 

« PLUS JAMAIS ÇA

Puissent la force du patriotisme et l’intérêt suprême de la Nation l’emporter ! Que la fierté d’être Centrafricain devienne la première préoccupation des filles et des fils du pays des Bantous ! Le Forum de Bangui vient de s’achever. Il fut un peu chaotique. Mais en même temps, porteur d’immenses espoirs ! Une population écœurée par la succession des crises sanglantes et des martyres a été écoutée. Les Centrafricains se sont parlé. Des décisions importantes ont été prises. Même si l’épineuse et essentielle question du sort qui doit être réservé aux responsables de la dérive sanglante du pays a été passée sous silence, l’espoir est là. A portée de main. Aux Centrafricains de s’en saisir ! D’ailleurs, ils se sont déjà manifestés, spontanément, brandissant la Flamme de la paix aux cris de : « Plus jamais ça ! » Oui, plus jamais ça ! Plus jamais les luttes fratricides sanglantes. Plus jamais le tribalisme, le régionalisme et le népotisme. Plus jamais les enrichissements illicites. Les régions oubliées. Les populations abandonnées. Plus jamais un système scolaire et universitaire en déshérence. Une jeunesse sacrifiée, désemparée. Plus jamais une agriculture, pourtant riche et nourricière, en perdition. Un système de santé défaillant qui laisse les malades agoniser dans des hôpitaux transformés en mouroirs. Plus jamais un état en déliquescence, otage d’une mauvaise gouvernance récurrente. Livré aux étrangers par ses propres fils, pour de minables appâts. Aujourd’hui, le Centrafrique est à la croisée des chemins : soit les responsables politiques et les groupes armés font preuve de maturité et transforment le pays en un modèle de bonne gouvernance et de démocratie. Soit, mus par des instincts incurables de prédation, ils conduisent à nouveau le Centrafrique dans les abysses…

Même si le Forum n’a pas tenu toutes ses promesses, même si les résultats peuvent paraître maigres, la volonté de bâtir une Nouvelle République Centrafricaine apaisée et réconciliée doit dominer les débats qui vont se poursuivre. Car les Centrafricain en ont plus qu’assez que leur beau pays, si richement doté par la nature, passe pour prisonnier de ses vieux démons. Le temps de ceux qui pensent que le pouvoir est au bout du fusil est désormais révolu. Le peuple exigera que ses choix, conquis démocratiquement au fond des urnes, soient respectés. Car le citoyen centrafricain d’aujourd’hui n’est pas celui d’hier. Il tient à traduire par son vote sa quête de démocratie et de justice. Tous les assoiffés de pouvoir qui complotent à l’intérieur comme à l’extérieur contre leur propre pays doivent donc s’attendre à être impitoyablement rejetés.

 

INQUIÉTUDES

Certains de ces professionnels de la politique et certains groupes armés, appuyés par des mercenaires, se sont livrés à des oukases, au risque de faire capoter le Forum. Leurs revendications partisanes étaient bien loin des préoccupations du peuple. Ne renonceront-ils jamais à leurs combinaisons politiciennes et à leur soif d’un pouvoir juteux ? Ne sentent-ils pas le souffle du peuple, qui va les emporter s’ils s’obstinent à l’ignorer et à l’exploiter ? Mais les groupes armés n’ont toujours pas déposé les armes. Il va être difficile de les amener à le faire. Ils ont incorporé de force des enfants et recruté des mercenaires, auxquels ils ont promis qu’on leur attribuerait la nationalité centrafricaine et qu’ils bénéficieraient du dispositif Désarmement Démobilisation et Réinsertion (D.D.R.). C’est inacceptable ! Ces groupes armés et leurs mercenaires n’ont apporté que du sang et des larmes en Centrafrique. Ils sont responsables de milliers de morts. De milliers d’enfants traumatisés, de femmes et d’adolescents violés, de déplacés de l’intérieur, de Centrafricains musulmans ayant dû fuir leur pays. Il faut qu’ils répondent de leurs forfaits. Le peuple l’exige. On ne peut pas, au nom de la réconciliation, souscrire à n’importe quoi.

Le Conseil National de la Transitions et le gouvernement doivent se montrer fermes et appliquer la loi. La clameur de ceux qui réclament, à cor et à cris, la démission de la Présidente de Transition et de son Gouvernement, cache mal leur ambition incommensurable de prendre le pouvoir de gré ou de force. Mais, dans l’état où se trouve actuellement la République Centrafricaine, le Gouvernement de Transition est un moindre mal. Pour l’instant, c’est la seule structure qui confère à la République centrafricaine le statut d’état, reconnu par la communauté internationale. Cette reconnaissance est vitale pour le redémarrage de l’économie du pays. Et il faut bien reconnaître que le financement des prochaines élections présidentielles et législatives ne se fera pas sans l’assistance de la communauté internationale. Il faut donc, impérativement, soutenir et mettre en œuvre les recommandations du Forum de Bangui. Mêmes incomplètes, les résolutions du dialogue inter-centrafricain ont tous les aspects de la dernière planche de salut pour ce pays abîmé. Faisons taire, pour l’instant, les critiques négatives. Ce qu’il faut maintenant, c’est œuvrer pour la réussite des prochaines élections. La crédibilité de la R.C.A. est en jeu. La communauté internationale, inquiète, observe attentivement ce qui est en train de se passer au pays des Bantous.

ALLA GBOU NI NGANGOU. ALLA ZIA NI A TI PEPE ! (Tenez bon. Ne laissez pas tomber !)

 

 

A. DE KITIKI



17/05/2015
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