CENTRAFRIQUE NEWS EXPRESS

CENTRAFRIQUE NEWS EXPRESS

Le PM centrafricain confiant en "une sortie de crise" malgré la gravité de la situation

https://static.blog4ever.com/2013/06/744338/artfichier_744338_3026326_201311072027421.jpg

 

 

Le Premier ministre centrafricain, Nicolas Tiangaye, a accordé samedi à Paris, en marge du sommet de l'Elysée sur la paix et la sécurité en Afrique, une interview à l'agence Xinhua. Voici le contenu de l'interview sous forme de "questions-réponses" :

 

QUESTION : Quelle est la situation acutelle à Bangui et en Centrafrique?

 

REPONSE : "La situation à Bangui, particulièrement ces deux derniers jours, est très grave, très préoccupante parce qu'il y a eu des combats entre les ex-Séléka et les anti-Balaka. Il y a eu des massacres de part et d'autre. On a dénombré plus de 300 morts et plusieurs centaines de blessés. C'est donc une situation très grave, une situation extrêmement préoccupante".

 

"C'est vrai que ma résidence a été attaquée, pillée, etc. Ma famille a trouvé un refuge au camp Mpoko à l'aéroport sous protection des forces de l'Afrique centrale, la FOMAC.

 

Q: D'où vient cette situations?

 

R: "Cette situation vient du fait que, lorsque la Séléka est arrivée en Centrafrique, il y a eu beaucoup d'exactions. Beaucoup d'exactions ont été commises, dont certaines victimes sont des Chrétiens, lesquels, pour se venger, ont constitué des groupes d'auto-défense qu'on appelle les anti-Balaka. Il s'agit d'une milice qui s'en prend malheureusement à des populations civiles musulmanes. Et, en représailles, les ex-Séléka commettent d'autres exactions sur les populations civiles chrétiennes. C'est cet engrenage qui risque de conduire à une confrontation interreligieuse qu'il faut absolument chercher à résorber.

 

Q: Après l'adoption d'une résolution sur la Centrafrique aux Nations Unies, vous prévoyez une sortie de crise rapide?

 

R: "Bien entendu, je pense que nous allons vers une sortie de crise, parce que j'avais demandé cette intervention depuis longtemps. Je crois que, si j'avais été suivi, on n'en serait pas là. Le 15 mai 2013, j'avais demandé au Conseil de sécurité des Nations unies de voter une résolution sous chapitre VII de la Charte des Nations unies impliquant l'usage de la force pour un déploiement des troupes françaises qui étaient déjà sur place à Bangui pour mettre un terme aux exactions dont la population civile était victime. Malheureusement, la communauté internationale, pendant cette période, n'était pas attentive à ce qui se passait en Centrafrique. Et j'ai réitéré cette requête lors de la 68e Assemblée générale des Nations unies et, heureusement, que la France aussi a pris le devant de la scène et a donc sensibilisé l'ensemble de la communauté internationale pour venir au secours de la RCA.

 

Q: Que doit la communauté international faire davantage pour aider la Centrafrique?

 

R: Cette crise est multidimensionnelle. Elle a plusieurs aspects : il y a la crise sécuritaire, dont les conséquences sont humanitaires. Donc, il faut que nous bénéficiions d'une aide importante de la communauté internationale pour une assistance humanitaire. Ce sont des millions de personnes qui sont dans le dénuement le plus total. C'est l'ensemble de la population centrafricaine, c'est-à-dire quatre millions six cent mille habitants qui sont impactés par cette crise. Il y a un million six cent mille (personnes) qui ont un besoin urgent d'aide humanitaire, parce que ce sont des gens qui vivent sans soins, sans alimentation adéquate, etc. Il y a des centaines de milliers de personnes qui sont des déplacés internes. D'autres sont privés d'antirétroviraux et courent le risque de mourir dans les prochains mois. Donc, cette situation fait qu'il y a urgence humanitaire et nous avons demandé à l'ensemble de la communauté internationale de se pencher sur la nécessité de nous apporter l'aide humanitaire.

 

Il y a aussi l'aide économique. Il faut permettre au gouvernement de rétablir l'autorité de l'Etat sur l'ensemble du territoire national, et ce afin de nous conduire vers des élections transparentes, crédibles et démocratiques.

 

Q: Vous pouvez nous donner un agenda pour ces élections?

 

R: L'agenda concerne particulièrement la mise en œuvre de la feuille de route et puis le programme d'urgence financé par la communauté internationale à hauteur de 670 millions d'euros et nous avons lancé un appel pour cela. Et je crois que, dans les prochains mois, il y aura une table ronde de donateurs pour permettre le financement de cette feuille de route et de ce programme d'urgence. C'est ce qui a été décidé entre autres (lors de la réunion spéciale consacrée à la Centrafrique en marge du Sommet).

 

Q: Comment les Africains peuvent enfin saisir leurs destins à leurs propres mains?

 

R: Par la création et la mise en œuvre d'une force africaine de réaction rapide, c'est-à-dire que chaque regroupement sous-régional devrait avoir une force et, au niveau africain, (il faut) un regroupement de l'ensemble des forces pour permettre d'intervenir de façon rapide pour faire face à des situations de crise majeure dans l'un quelconque des pays africains.

 

Q: Vous êtes plutôt optimiste ou pesimisste sur l'avenir de votre pays?

 

R: Je suis, bien entendu, optimiste, même si la situation est très difficile. Mais il n'y a jamais de problème sans solution. Toute crise a nécessairement des perspectives de sortie. Et je crois que le déploiement des forces internationales sur le territoire et la volonté du peuple centrafricain, combinés, permettront de sortir de cette crise.

 

Q: Quand vous rentrerez à Bangui?

 

R: Je rentre en RCA mardi prochain, le 10 (décembre).

 



08/12/2013
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 80 autres membres