CENTRAFRIQUE NEWS EXPRESS

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Incroyable mais vrai : Un Ivoiro-Malien tente d'escroquer le président IBK

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Par  malijet.com

 

Il s’appelle Ibrahim Bocoum. La quarantaine alerte, ce citoyen malien né en République soeur de Côte d’Ivoire est un escroc de haute volée. Il ne perd pas, lui, son temps à cibler le menu fretin: il vise les chefs d’Etat. Ainsi donc, il a entrepris de soutirer au président malien quelques millions de nos francs. Voici comment.

Le 9 janvier 2014, le sieur Bocoum débarque à l’aéroport de Bamako-Sénou au environs de 14 heures.

Prévenu par ses soins, il est accueilli par une équipe du protocole de la République du Mali qui le conduit  à l’hôtel Radisson, l’un des plus luxueux de la capitale malienne. Aux yeux du protocole, Bocoum n’est pas n’importe qui: il se dit émissaire spécial du président de la Transition centrafricaine, Michel Diotodja.

Il a convaincu le président malien de lui accorder une audience et c’est en attendant cette entrevue que le protocole lui offre un séjour de transit à l’hôtel Radisson. Bien entendu, l’histoire ne dit pas si notre ami a picolé ferme à l’hôtel ni s’il s’est offert de jolies filles aux frais du contribuable malien…

A 17 heures tapantes, monsieur Bocoum est conduit, sous bonne escorte, à Koulouba où il est reçu par le président IBK.

Salamalecs et sourires d’usage. L’invité n’a pas de peine à décrire, dans les moindres détails, le drame de la Centrafrique, tombée dans le chaos suite aux affrontements entre les milices musulmanes de la Séléka et les milices chrétiennes anti-balaka. IBK, qui a les larmes faciles, manque de sangloter devant le sombre tableau sombre dépeint par son interlocuteur.

Jugeant le fruit mûr à souhait, ce dernier sort d’un cartable neuf trois lettres dûment signées et cachetées du président Diotodja et revêtues des armoiries de la République centrafricaine. L’une des lettres présente Bocoum comme un représenté attitré de Diotodja; les deux autres lettres formulent, au nom de Diotodja, une demande d’aide humanitaire en faveur de la Centrafrique. IBK donne congé à son hôte, promettant de manifester sa générosité dans les heures qui suivront.

Il semble que les conseillers du président aient émis des doutes sur l’authenticité des lettres produites par l’émissaire centrafricain. De plus, ni Diotodja, ni aucun de ses proches collaborateurs n’avaient prévenu la présidence malienne de la visite d’un émissaire, ce qui tranche avec les usages diplomatiques.

Le plus drôle, c’est qu’au moment même où l’émissaire séjournait à Bamako, Michel Diotodja était débarqué de son poste de président de la Transition par les chefs d’Etat d’Afrique centrale.

Pris de doute et de colère, IBK ordonne d’arrêter Ibrahim Bocoum qui, entre-temps, se paie du bon temps à l’hôtel Radisson, costumé comme un arbre de Noël. Les agents d’investigations judiciaires de la gendarmerie nationale débarquent sur les lieux et lui mettent sans sommation le grappin dessus.

Des sources rapportent qu’au moment de son arrestation, le compère a lâché quelques pets et quelques gouttes d’urine. La Sécurité d’Etat, à son tour, se mêle de l’affaire. Interrogé par les limiers, le bonhomme Bocoum  persiste et signe: il est bel et bien un émissaire de Diotodja, pas l’escroc que l’on imagine ! Quand on lui demande d’appeler Michel Diotodja, il s’en dit incapable puisque l’intéressé n’est plus président!

Poings et pieds liés, le mendiant de luxe doublé d’escroc est conduit devant le procureur de la République Près le Tribunal de Première Instance de la Commune 3 du District de Bamako. Il est placé sous mandat de dépôt pour tentative d’escroquerie du président de la République. Son jugement est prévu pour le mardi 25 mars 2014 au tribunal de la commune 3 de Bamako. Nous vous rendrons compte des débats à la barre dans notre toute prochaine livraison.

 
Abdoulaye Koné



25/03/2014
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