CENTRAFRIQUE NEWS EXPRESS

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Nouvelles violences meurtrières dans la capitale centrafricaine

Au moins dix personnes sont mortes à Bangui ce mercredi dans des heurts entre combattants musulmans ex-Séléka, des civils et des miliciens chrétiens anti-balaka.

 

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De nouvelles violences ont fait au moins dix morts mercredi à Bangui, à la veille de la prestation de serment de la présidente de transition, Catherine Samba Panza, qui a fait de la pacification de la Centrafrique, ravagée par des tueries interreligieuses, sa priorité. Ces violences ont opposé des combattants musulmans ex-Séléka à des civils et à des miliciens chrétiens anti-balaka, ont indiqué à l’AFP des témoins sous couvert d’anonymat.

Les affrontements se sont déroulés près du camp Kasaï, non loin du centre-ville, où sont cantonnés d’ex-rebelles, et de la prison centrale, située dans le même quartier, selon ces témoins. Ils ont indiqué avoir vu les cadavres de six ex-rebelles Séléka alignés devant la prison centrale et de quatre civils chrétiens aux abords du bâtiment. «Quatre ex-Séléka, qui se trouvaient dans la prison, ont été tués par des miliciens anti-balaka», a précisé une source diplomatique.

Quelques tirs ont également été entendus jusqu’à l’intervention de soldats de l’opération française Sangaris et de la force africaine Misca, ont indiqué des habitants, selon qui la tension restait très vive dans le secteur dans l’après-midi. Un journaliste de l’AFP a constaté la mort d’un ex-rebelle, le corps profondément entaillé à coups de machette. Des infirmiers de l’opération Sangaris ont tenté en vain de le sauver. A sa mort, plus d’une centaine de chrétiens du quartier ont manifesté leur joie, selon ce journaliste.

 

Pillages et haine

La résidence de la nouvelle présidente de transition Catherine Samba Panza - qui doit prêter serment jeudi et prendre ainsi officiellement la suite de Michel Djotodia - se trouve à une centaine de mètres de la prison. Michel Djotodia, qui avait renversé le régime de François Bozizé en mars 2013 à la tête de sa coalition rebelle Séléka, a été contraint à la démission le 10 janvier, sous pression de la communauté internationale excédée par son incapacité à arrêter les tueries entre chrétiens et musulmans.

Dans le nord de la capitale, au PK-13, des pillage de commerces et de maisons ont également eu lieu, sur fond de manifestations de haine entre chrétiens et musulmans, entraînant l’intervention de soldats rwandais de la Misca pour calmer des esprits chauffés à blanc, ont constaté des journalistes de l’AFP.

 

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Des miliciens chrétiens anti-Balaka après l'attaque qui a fait au moins dix morts à Bangui, en Centrafrique, le 22 janvier 2014. (Photo Issouf Sanogo. AFP)

 

Ces nouvelles violences rappellent que rien n’est réglé en Centrafrique pour l’instant, même si l’élection de Catherine Samba Panza - qui a fait de la pacification du pays sa première priorité après des mois de tueries interreligieuses - a été favorablement accueillie par la population et la communauté internationale.

S’exprimant mardi devant la presse à Bangui, la nouvelle présidente a souligné que «nous avons des milliers de jeunes qui ont des armes, qui sont soit dans la Séléka (combattants à majorité musulmane de M. Djotodia), soit anti-balaka (miliciens chrétiens hostiles à M. Djotodia). Si on lâche ces jeunes dans la rue, on n’aura pas résolu le problème», a-t-elle relevé.

Si la Centrafrique a vécu des semaines de tueries interreligieuses, oeuvres notamment de ces combattants, le fléau des groupes armés et rébellions qui rançonnent et s’en prennent aux populations dure depuis des années dans un pays où l’administration - y compris la police et la gendarmerie - a disparu de régions entières.

 

Jeunesse «sans avenir»

«Il faut qu’on voie avec le gouvernement qui sera mis en place (...) quelles opportunités offrir à ces jeunes là», a promis la nouvelle présidente, «parce que c’est par dépit souvent, dans l’extrême pauvreté et sans avenir, que ces jeunes se lancent dans des actions de violence».

Car pour pacifier et désarmer durablement, il faut réinsérer tous ces hommes armés - à qui le fusil d’assaut garantit de trouver à manger tous les jours - en leur assurant tout de suite un minimum de ressources.

Or dans l’immédiat, Catherine Samba Panza se trouve face à une muraille budgétaire. Les caisses de ce qui reste de l’Etat centrafricain sont totalement vides. Là encore ce n’est pas une nouveauté dans un pays où certains fonctionnaires cumulent sept à huit années d’arriérés de salaire.

«Je n’ai pas d’argent dans les caisses pour le moment et c’est une préoccupation pour moi (...) Sans paiement de salaires, les fonctionnaires n’auront pas la possibilité de reprendre le travail», a-t-elle insisté en soulignant une nouvelle fois l’urgence à agir. Lundi, les pays donateurs se sont engagés à débloquer 496 millions de dollars (365 millions d’euros) en 2014 pour aider la Centrafrique.

 

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22/01/2014
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