Qui de Djotodia, Tiangaye et Mamour a sacrifié l’armée centrafricaine ?
Il ne fait plus de doute aujourd’hui pour le Centrafricain lambda de connaître la vision des autorités de la transition en ce qui concerne la profanation et la banalisation des valeurs de la République. La nomination des Commandants de zones (Com-zones) par le chef d’Etat de la transition fait couler beaucoup d’encre et de salive, et vient une fois de plus accroître le sentiment de déception qui est quasi-quotidien chez le Centrafricain qui observe avec désespoir les principaux acteurs de la transition. François Bozizé, acculé et destitué, devient de plus en plus un moindre mal, et donc accusateur devant tout ce qu’on observe impuissamment, et que les uns et les autres en parlent avec dédain, sans que Djotodia et son gouvernement ne s’engagent à corriger en profondeur les erreurs politiques, aussi graves, qui remettent en question la souveraineté du pays. La nomination des « Com-zones » est tout sauf l’expression réelle d’un chef d’Etat de garantir à son peuple la libre circulation des biens et des personnes.
Le pouvoir discrétionnaire d’un chef d’Etat, c’est une chose, mais l’objectivité dans la gestion de l’armée en qualité de chef suprême en est une autre.
Les erreurs fondamentales et politiquement graves de Djotodia et Tiangaye
« L’erreur est humaine », mais persévérer dans l’erreur ne doit pas être un idéal. Au moment où la population centrafricaine, dans son ensemble, ne veut plus entendre parler des éléments de l’ex-Séléka, c’est dans ce contexte que les autorités vont nommer les « Com-zones » sur des bases assez subjectives, avec certains qui n’ont même pas de matricule. N’est-ce pas là une occasion de redonner confiance, en donnant aux éléments des FACA formés pour respecter la population, de favoriser le redéploiement de l’administration ? La presse attend le numéro-matricule des « Com-zones » de la Sangha-Mbaéré, de la Mambéré-Kadéï, de la Ouaka, de la Basse-Kotto, de la Nana-Gribizi, de l’Ouham-Péndé, de l’Ouham, de la Lobaye et de l’Ombella-M’Poko. Ce décret qui créé la frustration et qui fait sourire, donne à l’ex-Séléka des ailes .
Que ce soit Tiangaye ou Djotodia, personne ne peut nier l’évidence. C’est grave et regrettable pour un Etat comme la RCA. C’est quand même paradoxal de faire la promotion de l’informel, alors que le pays dispose des ressources humaines formées et efficaces en la matière. Le pays meurt tout doucement. Ce n’est un secret pour personne, que la relation entre la population et la Séléka n’est pas au beau fixe. Qu’est ce qui peut justifier ce mouvement motivé par une vision nostalgique, alors que le conflit dans presque toutes les provinces, entre autres Bohong, Bossangoa, Bouca, ont tendance à prendre un caractère religieux ?
Dès sa prise de pouvoir, Djotodia s’est appesanti sur sa fameuse Séléka pour assurer la sécurité. Le résultat en est l’absence cruelle de la sécurité, et la persistance des pillages, des cas de vol, de meurtres, de mouvements de la population, par-ci, par-là. Il faut mettre tous les éléments de la Séléka dans le rang et leur donner les fondamentaux d’une armée digne de ce nom. Le pays ne signifie pas le maquis. Il est encore temps pour les autorités de revoir ce décret, car assumer les conséquences devant le peuple n’est pas aisé et facile, surtout que le peuple voit rouge et compte les jours pour voir la fin de la transition.
Maître Nicolas Tiangaye doit encore revoir la copie de sa lutte politique pour que cela soit conforme avec ses actes. On ne peut pas être commandant, colonel, général, et sans matricule. C’est quand même trop ! Il faut que les autorités mettent de l’eau dans leur vin.
C’est dans ce contexte de désordre organisé et institutionnalisé que le ministre français des Affaires Etrangères, Laurent Fabius sera à Bangui, avec une lettre de mission précise de François Hollande à Djotodia. La société civile se mobilise d’ores et déjà pour profiter de ce séjour centrafricain du patron du Quai d’Orsay afin de faire entendre sa voix, et réclamer la fin de la souffrance du peuple.
Elkas Patchanga
CE QU'IL FAUT DECRYPTER
CNE vous presente ci-dessous la liste des officiers supérieurs et subalternes de l’Armée nationale nommés Commandants des régions militaires par Décret présidentiel.
Il s’agit des régions militaires de :
L’Ombella MPoko
Commandant de Région : Ahamat Mahamat Al Hassim
Adjoint : Mahamat Sallet Djouma, Mle 2001-2-1404 du BSS
Lobaye
Commandant de région :Abdoulaye Ahamat Miya
Adjoint : Capitaine Moussa Kitoko, Mle 98-2-1061 du BSS
Nana Mambéré
Commandant la Région :Général Docteur Séléman Said
Adjoint : Sandalé Mahamat
Ouham
Commandant de région : Yaya Issa
Adjoint : Chef de bataillon Konzelo Barnabé
Ouham Pendé
Commandant de région : Zoundéko Joseph
Adjoint : Lieutenant Massanba Banikya, Mle 2005-2-1044 du BIT1
Nana-Gribizi
Commandant de région : Mahamat Ali Ousman
Adjoint : Baba Issene
Basse-Kotto
Commandant de région : Zacharia Yaya
Adjoint : Chef de Bataillon Modoi-Nguende Edouard, Mle 82-2-1115 du BSS
Ouaka
Commandant de région : Ali Darass
Adjoint : Chef de Bataillon Gueyoro Raphaël Basile, Mle 86-1-1116 du BSS
Mbomou
Commandant de région : Chef de bataillon Nadji Alexis René, Mle 86-2-1215 du BSS
Adjoint : Lieutenant Mahadiar Kamis Haballa, Mle 2003-2-1511 du BSS
Mambéré Kadéi
Commandant de région : Col Amine Joseph
Adjoint : Lieutenant Wawodogbou Firmin, Mle 87-2-1031 du BSS
Kemo
Commandant de région : Issene Achagui
Adjoint Radjal David
Sangha-Mbaéré
Commandant de région : Anama Ahamat Daguache
Adjoint : Ali Ahamat
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